LES CHIFFRES ET LES DONNÉES DE L’IMPACT SUR L'ÉCONOMIE NATIONALE

PORT DE DOUALA-BONABERI

Un atelier relatif à la présentation des résultats de l’étude de l’impact du Port Autonome de Douala sur l’économie locale et nationale a été organisé le 26 octobre 2022 au sein de l’immeuble siège. Elle permet au top management d’évaluer l’adéquation avec les chantiers de modernisation réalisés jusqu’ici.

Dans le souci d’attractivité, de compétitivité et de performance du Port Autonome de Douala (PAD), le Directeur général, Cyrus Ngo’o avec l’onction du Conseil d’administration présidé par Shey Jones Yembe a engagé une vaste campagne de modernisation de l’environnement portuaire en vue d’optimiser les offres de services. Pour évaluer ses effets sur des informations chiffrées et données crédibles, une collaboration a été menée dans le cadre de la Convention d’assistante technique entre le Port Autonome de Douala (PAD) et l’Institut National de la Statistique (INS) afin de redynamiser le système de la production statistique. L’ambition étant d’évaluer les emplois et la richesse créée par l’activité portuaire et estimer la contribution de la place portuaire à l’économie sur le plan local et national. Ce qui a conduit de manière spécifique à évaluer la contribution du port de Douala-Bonabéri sur les échanges extérieurs, recenser et clarifier les activités liées à la plateforme portuaire, évaluer les emplois et les salaires relatifs à ces activités, évaluer la contribution la contribution du port de Douala-Bonabéri à la création de la richesse au plan local et national, et évaluer la contribution du port de Douala-Bonabéri à la mobilisation des recettes de l’Etat.

Il ressort des résultats de cette étude réalisée en mars 2022, que le port de Douala-Bonabéri est le point de passage d’environ 70% du tonnage global de marchandises échangées entre le Cameroun et les partenaires commerciaux. Ce qui produit 1365 milliards de FCFA par an et crée 166 795 emplois pour une masse salariale de 495,2 milliards de FCFA. Cette valeur ajoutée brute est principalement impulsée par les 3752 acteurs indirects recensés qui réalisent en moyenne 78% du total du chiffre d’affaire annuelle. Ensuite, il y a les 153 acteurs directs qui représentent en moyenne 14% de la valeur ajoutée créée par la place portuaire de Douala-Bonabéri. Les 56 acteurs directs élargis affichent une part moyenne de 7%, tandis que les contributions des 15 204 activités induites et les 368 unités de production informelles sont très modestes. Ce qui permet le port de Douala-Bonabéri de générer en termes d’emploi et des salaires. De manière directe et indirecte 166 795 emplois pour une masse salariale évaluée à 495,2 milliards de FCFA sur l’année de référence 2019. Dans les emplois directs, l’on dénombre 15 184 emplois soit 91,4% en valeur relative, dont 9 708 emplois pour les acteurs directs, 5 993 emplois pour les acteurs directs élargis, 1 674 emplois générés par les activités induits et 457 emplois créés par les unités de production informelle installées aux environs de la plateforme portuaire. Les emplois temporaires se chiffrent à 14 267 soit 8,6%.

Quant aux salaires directs, ils se chiffrent à 65,4 milliards de FCFA dont 45,5 milliards pour les acteurs directs, 18,9 milliards pour les acteurs directs élargis, environ 0,8 milliard pour les activités induits et 0,1 milliard versé par les unités de production informelles. Les salaires indirects sont évalués à 429,8 milliards de FCFA et représentent 86,8% du total des salaires générés par la place portuaire. Pour ce qui est de la part à la création de richesse de la ville de Douala mesurée par son Produit Local Brut (PLBD), les résultats obtenus montrent que la contribution totale des acteurs de la place portuaire varie entre 12 et 14% au cours de la période 2016-2020, atteignant le pic de 13,6% en 2019. Les acteurs indirects occupent la première place avec une contribution moyenne annuelle de 8,5% à la richesse créée par la ville de Douala. Les acteurs directs viennent ensuite avec une part moyenne d’environ 3% par an et les acteurs directs élargis ont une contribution annuelle moyenne de 1,4% au PLBD. Les activités induites et des unités de production informelles ont une contribution presque nulle au PLBD.

Au niveau de la richesse nationale mesurée par le PIB, la contribution des acteurs de la place portuaire a un poids moyen de 6,2% par an au cours de la période 2016-2020. Elle est également dominée par les acteurs indirects qui ont une part d’environ 4,9% en moyenne annuelle au cours de la période sous revue. Les acteurs directs contribuent en moyenne annuelle pour 0,9% à l’économie nationale et les acteurs directs élargis contribuent pour 0,42% au PIB. Les poids des activités induites et des unités de production informelles sont quasiment nuls au PIB. Ainsi l’économie formelle a un poids d’environ de 13,5% dont 11,2% pour les acteurs indirects. Pendant ce temps, la contribution à l’emploi global par secteur à l’emploi au plan est de 7% de l’emploi de la ville de Douala et 02% de l’emploi national. Les emplois indirects représentent une part importante avec 5,6% suivie par les acteurs directs. Des résultats qui ont fait dire au Chef de la Division de l’Analyse de la Prospective de la Coopération de la Prospective du PAD, Joseph Nguene Nteppe que «cette étude illustre à suffisance l’importance de la plateforme portuaire de Douala Bonabéri aussi bien au niveau local que national. Cependant, l’impact de cette plateforme au niveau sous régional n’est pas négligeable. De ce fait, l’étude suggère d’étendre cette étude au niveau sous régional, notamment dans les pays de l’hinterland comme la République Centrafricaine et le Tchad, qui utilisent le port de Douala-Bonabéri dans leurs processus d’échange avec l’extérieure ». Et d’ajouter : «Cette étude à une fréquence de trois ans par exemple. En outre, afin de capitaliser les atouts du Port de Douala-Bonabéri et asseoir la position de leader qu’il occupe, une autre étude relative à la satisfaction de ses utilisateurs et des principaux partenaires du PAD, pourrait également être envisagée».

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Mathieu Nathanaël NJOG

Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com

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