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LES COMMERÇANTS AUX ABOIS CONTRE LE MAIRE DENISE FAMPOU

MARCHE DE LA GARE DE NEW-BELL


Dans le projet de modernisation des espaces marchands de la Commune d’Arrondissement de Douala 2è, les commerçants victimes des expulsions au marché de la Gare ferroviaire de New-Bell aux abois dénoncent les manœuvres d’arnaque à ciel ouvert et des pratiques peu orthodoxes visant à entretenir des surenchères.

Sous l’encadrement de la Plateforme des Organisations pour la Promotion du Droit au Logement Décent (PLAFODAL), dont la mission est de participer à l’amélioration du cadre de vie des populations et d’éradiquer la pratique des évictions forcées au Cameroun, les commerçants du marché de la Gare ferroviaire de New-Bell sont sortis en masse le vendredi 21 avril 2023 avec des pancartes portant des messages multiples et incisives où on pouvait lire : «Le Maire de Douala 2è dans un scandale fiscal de détournement, corruption et arnaque ». «Nous disons non à l’arnaque, Non à la vente des places à hauteur de 500 000 FCFA et exigeons le remboursement» des fonds illégalement collectés. «Nous réclamons une enquête parlementaire, de la CONAC et du contrôle supérieur de l’Etat ».« Respect strict des droits et de la dignité humaine ». En effet, le 29 mai 2022, les commerçants du marché de Gare ferroviaire de New-Bell ont été notifié par la Mairie de Douala 2è de libérer leurs comptoirs, étals et boutiques le 1er juin 2022. Soit moins de trois (3) jours. Cynique. Après une négociation engagée avec l’exécutif municipal, le délai a été prolongé au 30 juin 2022. En contrepartie, il leur a été exigé de payer six (6) mois de droit de place comme de coutume au compte bancaire logé à UBA ce d’autant plus qu’il était avéré que les commerçants n’avaient consommé que la moitié de l’exercice annuel. Curieusement en septembre 2022, le Maire Denise Fampou va rappeler les commerçants à compléter le paiement de leurs droits de place à 12 mois pour garantir leur place en dépit du fait que la quasi-totalité avait déménagé soit pour la maison, soit un autre site, le temps que les travaux de construction engagée avec un opérateur privé soient achevés.

Curieusement après s’être assuré que tous les commerçants se sont exécutés de cette collecte plus ou moins illégal des fonds communaux de droit de places, avec en prime une double pénalité inexplicable, c’est alors que des agents communaux des services compétents chargés de gérer les espaces marchands vont informer les commerçants que les comptoirs qui seront construits sont réservés à la somme de 500 000 FCFA et le versement ne se fait plus à la banque comme il est de coutume dans le mécanisme de sécurisation des recettes, mais directement dans les services de la Mairie contre un reçu qui ne porte aucune mention du motif de paiement. Et vers la fin de l’année 2022, les commerçants malgré qu’ils aient payé leur droit de place constate qu’ils ne peuvent plus intégrer accéder à leurs comptoirs ou leurs boutiques au profit des nouveaux acquéreurs. «Depuis 30 ans, je vends dans ce marché. On nous a cassés après avoir payé six mois de quittance de droit de place et sans recasement. Après on nous dit que si nous voulons regagner nos places plus tard, il faut payer un an de quittance. Curieusement en payant, on nous a exigé une double pénalité de 5 000 FCFA à payer dans le compte de la Mairie qui est ouvert à la banque UBA et 10 000 FCFA qui sont payés à la Mairie. Et après avoir payé cela, on nous réclame 500 000 FCFA pour garantir nos places et boutiques qu’on dit que nous devons au final les acquérir pour des sommes allant de 8 à 16 millions FCFA », déclare Marie Pauline M, commerçante..


C’est ainsi que désabusé, les commerçants vont saisir Mgr Samuel Kléda, Archevêque métropolitain de l’Archidiocèse de Douala pour intervenir dans cette affaire. L’affaire a été référée au PLAFODAL qui travaille de concert avec la Commission Justice et Paix de l’Archidiocèse de Douala et la CODAS CARITAS Douala. Toutes les tentatives de rencontre avec le Maire Dénis Fampou, Mme Denis Fampou se sont vu réserver à un non-recevoir. «Nous avons saisi la Mairie de Douala 2è par une correspondance depuis le mois de janvier 2023. On n’a pas eu de retour. Nous sommes revenus à la charge au mois de février par une demande d’audience. Nous nous sommes rendus à la Mairie de Douala 2è pour tenter de forcer une rencontre avec l’exécutif municipal et nous n’avions pas toujours eu la chance d’être reçu », confie Jean Baptiste Bontsebe, porte-parole de la PLAFODAL. Et de poursuivre : «Raison pour laquelle, nous avions décidé de passer à une vitesse supérieure via cette conférence de presse pour que nul n’en n’ignore. Nous entendons dénoncer l’arnaque qui consiste à faire payer des commerçants les taxes communales pour toute une année alors qu’ils ont été contraints d’aller attendre au quartier. Et par la suite, les exiger sous fond de rackets des montants faramineux pour rentrer en possession de leurs comptoirs et boutiques». Non sans s’étonner de ce que, la Mairie de Douala 2è a bénéficié pour la réalisation de ce projet de reconstruction de neuf (9) marchés de cette Commune un financement de plus de 4 milliards FCFA. C’est pourquoi, la société civile qui accompagne ces commerçants désabusés interpelle l’Etat du Cameroun, les parlementaires, le FEICOM, la CONAC et le Contrôle Supérieur de l’Etat pour enquêter sur cette escroquerie à ciel ouvert afin de faire toute la lumière et établir les responsabilités. «Si nous ne pouvons pas regagner nos boutiques quel sera notre avenir ? Nous avons contracté des crédits bancaires pour stocker la marchandise. Nous avons des obligations familiales, comment nous allons faire pour survenir à nos charges ? Ce que nous exigeons de la Mairie c’est de signer avec les commerçants un protocole d’accord qui donnerait des garanties sur notre recasement et de les regagner après la construction avec les conditions négociées d’accord partie », souligne Herman Gaston.





Mathieu Nathanaël NJOG






Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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