COMMERCE MONDIAL
La ville de Douala a été l’épicentre du séminaire international organisé du 4 au 6 juin 2024 par l’Union des Conseils des Chargeurs Africains avec le soutien multiforme du Conseil National des Chargeurs du Cameroun, le Port Autonome de Douala, le Port Autonome de Kribi et le Guichet Unique du Commerce Extérieur du Cameroun. Il portait sur l’enjeu du fret maritime international pour les chargeurs africains.
Ouvert le 4 juin 2024 à la faveur d’une cérémonie organisée à l’Hôtel Sawa de Douala et présidée par le Gouverneur de la région du Littoral, Dieudonné Samuel Ivaha Diboua qu’accompagnaient le Préfet du Wouri, le Maire de la Ville de Douala et son état-major, le séminaire international de l’Union des Conseils des Chargeurs Africains (UCCA) sur le thème : «L’enjeux du fret maritime international pour les chargeurs africains», les travaux vont se poursuivre au Musée Maritime de Douala jusqu’au 6 juin 2024. Dans une méthodologie interactive et sur l’animation par des experts chevronnés recrutés aussi bien sur le plan national qu’international, les travaux qui étaient coordonnés par le DGA du Conseil National des Chargeurs du Cameroun (CNCC), Younouss Soungui ont été riches au regard des quatre sous-thèmes et de l’intensité de échanges aux allures de partage d’expériences. La centaine des participants venue de quatorze (14) sur les dix-neuf (19) pays membres de l’UCCA, qui comptent essentiellement parmi les acteurs du commerce international en général et à ceux du transport maritime en particulier envoyés par les entreprises et institutions exerçant sur les différentes plateformes portuaires ont dit toute leur satisfaction de s’être abreuver en terre camerounaise siège de l’Union. D’emblée, le Maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè va se réjouir du choix de sa cité «au regard de son caractère de ville portuaire, industrielle, touristique, cosmopolite et locomotive économique du Cameroun et de la sous-région ». De même, le Gouverneur de la Région du Littoral va exprimer sa gratitude au Secrétaire général de l’UCCA pour cette opportunité qu’il a offert aux participants de converger sur le territoire camerounais pour une rencontre internationale d’une importance incontestable.
De ce fait, il a appelé les participants a plus d’ardeur lors des trois jours qu’a duré les travaux de ce séminaire, car affirmera-t-il : «Les Etats africains en général et le Gouvernement camerounais en particulier seront attentifs aux conclusions et recommandations qui seront issues de leurs profondes réflexions». Surtout que les objectifs fixés étaient : - Informer les participants sur les grandes évolutions récentes de la réglementation internationale du transport maritime international des marchandises ; - Faire comprendre les enjeux et antagonistes persistants entre les intérêts des armateurs et ceux des chargeurs ainsi que les hausses récurrents des tarifs de fret ; - Edifier les participants sur la réglementation internationale qui se fait en matière de transport maritime de marchandises ; - Permettre aux chargeurs de s’adapter aux différentes mutations intervenues dans le transport international des marchandises, notamment le développement de la conteneurisation et le transport multimodal transmaritime ; - Mettre en relief le rôle des ports et des conseils des chargeurs dans la facilitation du trafic maritime international et la réduction du tarif de fret ; - S’imprégner du cadre juridique et institutionnel relatif du fret maritime. Parce qu’il s’est agi en plus d’un partage d’expériences et d’informations d’avoir une vision claire du sujet. Permettant ainsi au cadres participants d’être un plus aguerris au niveau des procédures, au niveau des termes de référence du commerce international afin d’avoir une place un peu plus importante sur l’échiquier mondial. Mais surtout d’être mieux outillé à mener une négociation ce qui permettra d’avoir un argumentaire qui fera absolument bouger les lignes.
Déséquilibre entre l’Afrique et le reste du monde
Les experts ont permis aux participants de faire le tour des grandes conventions internationales du transport maritime, parcourir les conventions internationales et communautaires, démontrer que le transport des marchandises est au cœur du développement économique de tous les Etats du monde. Mais aussi que le transport maritime permet au commerce extérieur de se déployer en ajoutant le fret comme une sorte de plus-value. Traitant de la libération du transport maritime et ses conséquences, Me S. Thiam Diop, ancien Secrétaire général de l’UCCA a relevé les insuffisances des dispositifs institutionnelles au niveau des organisations internationales, communautaires et nationales à l’instar de la CEMAC, de l’OHADA, l’UEMOA, des conventions internationales et des législations nationales. Pour préconiser la mise en place par les acteurs africains du secteur de certaines organisations structurelles pour pouvoir faire face au déséquilibre entre l’Afrique et le reste du monde. Par ailleurs, il a surtout insisté sur la mise en place des sanctions pour faire face à l’inobservation des mécanismes de négociation des taux de fret. L’intervenant Akoa a présenté quelques avancées. Entre autres : - La négociation des taux de fret pour le transport du cacao du Ghana ; - L’éducation et la sensibilisation des chargeurs ghanéens ; - La recherche et la vulgarisation des statistiques commerciales au profit des pouvoirs publics et des chargeurs ; - La mise en place des infrastructures pour pouvoir soutenir les chargeurs ; - La résolution des plaintes des chargeurs concernant l’exercice de leurs activités ; - L’encadrement du commerce transfrontalier et le soutien du transit.
L’intervenant Jean Cyrus Ntouba, parlant de la gestion du fret multimodal, a présenté les enjeux et défis de l’UCCA à l’heure du numérique. A cet effet, il a relevé les pans non exploités dans le secteur du numérique par les pays africains. Il s’est appesanti sur la notion du fret numérique dans la couverture des échanges commerciaux. Non sans faire certaines recommandations. Notamment en plaidant pour la levée du moratoire sur les droits douaniers des transactions électroniques. Et conseillé les décideurs étatiques sur la mise en place des réformes institutionnelles et réglementaires pour la perception fiscale et parafiscale générée par le commerce numérique échappant actuellement aux Etats membres de l’UCCA. Un autre intervenant sur la perspective du fret maritime à l’heure de la ZELCAF, a surtout mis un accent sut l’incidence qu’aura de la mise en œuvre de la ZELCAF sur le fret maritime en Afrique. Ce qui fera dire au DG du CNCC Auguste Mbappe Penda ci-devant Trésorier de l’UCCA que : «La ZELCAF nous interpelle tous. Surtout qu’elle va exiger que nous respections les normes pour pouvoir avoir les produits de qualité afin d’être présent et compétitif dans ce marché unique africain». Indubitablement, l’homme-orchestre de ce séminaire international, le Secrétaire générale l’UCCA, Abba Kafougou Abdouraman va déclarer que : «L’objectif recherché a été atteint. Nous avions suffisamment débattu des préoccupations des Conseils membres qui sera porté par l’Union des Conseils des Chargeurs Africains». Et pour clôturer, le DG du Conseil des Chargeurs d’accueil de ses assises, Auguste Mbappe Penda a dit sa satisfaction de voir que les lignes vont bouger : «Je ne peux que marquer ma satisfaction parce que la participation de l’Afrique dans le commerce mondial est très faible. Et au sortir de ce séminaire, il est plus que jamais question pour nous, de nous mettre ensemble puisque nous connaissons d’ailleurs les mêmes problèmes ».
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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