top of page

LES CRIS DE DÉTRESSE DES EMPLOYÉS ET RETRAITÉS POUR SAUVER L’ENTREPRISE

CHANTIER NAVAL


Depuis le 23 mai 2023, les employés du Chantier Naval et Industriel du Cameroun ont mis en exécution le préavis de grève lancée depuis le 15 mai. Leur ras-le-bol porte sur l’arrêt des activités de l’entreprise, le non-paiement des salaires, le non-paiement des cotisations sociales et un dialogue social rompu par la Direction générale. Le geste de sauvetage du Président de la République attendu.

Constatant que depuis trois (3) mois toutes les activités du Chantier Naval et Industriel du Cameroun (CNIC), entreprise spécialisée dans la construction et l’entretien des infrastructures et superstructures maritimes, les employés y ont vu qu’elle s’acheminait inexorablement vers la fermeture définitive. Surtout qu’à cela s’ajoutait des arriérés de salaires qui ne faisaient que se cumuler d’un mois à un autre. Cumulant ainsi déjà six (6) mois avec le non-paiement du salaire du mois de mai 2023. Pour ne pas chavirer avec la barge CNIC qui couler progressivement depuis des mois, sans essayer d’activer les mesures de sauvetage, les syndicats représentés au CNIC ont saisi le Directeur général du Chantier Naval et Industriel du Cameroun, Roland Maxime Aka’a Ndi pour solliciter une rencontre : « Dans la perspective de construire un dialogue sociale apaisé qui s’avère vital pour la survie de l’entreprise, nous sollicitons auprès de vous une rencontre visant à trouver ensemble les solutions concrètes et urgentes au plus tard le lundi 15 mai 2023 », écrivent conjointement les syndicats. Face à l’indifférence du DG du CNIC, les trois syndicats représentés (SYNTRENAC, SNTIMATEC, SYNATCHAT-SOMICAM) vont déposer un préavis de grève dans les délais légaux pour le 23 mai 2023. C’est alors que la Délégation régionale du Travail et de la Sécurité Sociale du Littoral dans la perspective jouer les sapeurs-pompiers, vont convoquer une réunion tripartite 22 mai 2023.

Les huit revendications

Les représentants de la Direction générale du CNIC n’ayant pas pu apporter des réponses concrètes au chapelet de revendications des employés : - Non-paiement du 13è mois ; - Non-paiement des salaires depuis le mois de novembre 2022 ; - Absence du dialogue social entre le DG et les délégués du personnel ; - Arriérés de paiement des primes de salissure, de technicité, et de risques ; - Absence de l’arbre de Noël ; - Absence de frais de couture du pagne du 1er mai 2023 ; Non-paiement des allocations de médailles de travail depuis plus de 12 ans ; - Non-paiement des allocations familiales par la CNPS du fait du non reversement des retenus de salaires y afférent ; Absence de l’assurance maladie ; - Absence des festivités de la fête du travail du 1er mai 2023, ils ont décidé de mettre à exécution leur préavis de grève par « un arrêt de travail illimité dans tous les sites du CNIC jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications ». Elles feraient une dette globale de près de 5,2 milliards FCFA. Soit 1,2 milliard de FCFA d’arriérés de salaires (février, mars, avril, mai 2023 et 13ème mois), 800 millions de FCFA d’arriérés d’indemnités de départ à la retraite pour le personnel ayant atteint la limite d’âge depuis des années, et une ardoise de plus de 4 milliards FCFA d’impôts et de de cotisations sociales.


Drôle de réaction

A dix jours de grève du personnel, marqué par un sit-in assidu devant la Direction générale et dans les différents sites, accompagné par des pancartes portant des messages incisifs : «Nous réclamons le limogeage du Directeur général, du Directeur commercial et d'exploitation,… ». Aucune action d’apaisement n’a jusqu’ici été engagée ; seules des menaces de chasses aux sorcières contre les leaders, mais aussi certains cadres qu’on soupçonnerait à tort ou à raison de tirer les ficèles dans l’ombre. C’est le cas du Chef Unité Communication et relation Publique, Eugène Roger Bouentshe qui est soupçonné par ses patrons à chaque mouvement d’humeur du personnel depuis 2010 de tirer les ficelles dans l’ombre. On l’accuse entre autre d’une part de ne pas museler la presse et d’autre part de distiller des informations confidentielles aussi bien aux syndicalistes qu’aux médias. A l’époque cela lui avait valu des menaces de licenciements, des Demandes d’explication, des menaces anonymes et même une garde à vue à la Brigade de Gendarmerie du Port Nord. Pour le porte-parole des syndicats, Gaspard Nyetam : « Ce mouvement d’humeur vise uniquement d’interpeler le Chef de l’Etat, S.E Paul Biya. C’est lui et lui seul la solution. Dans le cas contraire, ce serait la mort pure et simple de cette entreprise, qui, sous d’autres cieux est un fleuron de « Le chantier Naval et Industriel du Cameroun est dans un dilemme, soit mourir, soit se relancer avec l'appui du gouvernement ».l’économie ». Et d’ajouter : «Le chantier Naval est dans un dilemme soit mourir soit se relancer avec l'appui du gouvernement ».

Secteur florisant

En proie depuis des années à plusieurs difficultés structurelles et managériales, le CNIC naguère prospère avec un capital de 40 milliards FCFA laissé par l’ancien DG Zachaeus Fordindam au moment de son arrestation en 2009, est désormais à l'agonie. Les Directeurs Généraux qui l’ont succédé n’ont pu rien produire et se sont contentés de consommer des réserves en espèces sonnantes et trébuchante ou en crédit. Pour sauver, le CNIC, les intelligences aussi bien internes qu’externes soutiennent qu’il est urgent d’appliquer un plan de restructuration bien élaborée, avec une politique structurelle et remettre la gestion un ingénieur du domaine. L’Etat devra injecter outre le montant destiné à la dette sociale, au moins trois (3) milliards FCFA pour renouveler l’outil de production qui est obsolète. Car il ne fait pas de doute pour les syndicalistes que le chantier naval est un secteur florissant que le gouvernement ne devra pas laisser tomber.




Mathieu Nathanaël NJOG



Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


Laisser un commentaire et Abonnez-vous .

Comentarios

Obtuvo 0 de 5 estrellas.
Aún no hay calificaciones

Agrega una calificación
  • Facebook
  • Twitter
WhatsApp Image 2023-07-27 at 17.40.26 (1).jpeg
bottom of page