COMMUNAUTE URBAINE DE DOUALA
Le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale a présidé la cérémonie de remise solennelle de 243 médailles d’honneur de travail à 129 personnels de la Communauté Urbaine de Douala, le vendredi 19 avril 2024 à la place de fête de la Besseke. Une occasion spéciale et opportune que le porte-parole des délégués du personnel a saisie pour dénoncer les multiples blocages qui ne concourent pas à un dialogue social efficient et à un environnement de travail humainement sain..
La tribune de la place de la Besseke avait pris les allures d’une fête foraine le vendredi 19 avril 2024 à l’occasion de la cérémonie de remise solennelle des médailles d’honneur de travail aux personnels méritants de la Communauté Urbaine de Douala (CUD). La quasi-totalité des 1500 employés avaient fait le déplacement tout comme les membres des familles des récipiendaires. Un moment exceptionnel pour plusieurs, car cela faisait plus d’une vingtaine d’années que des employés de la CUD attendaient ce moment de récompenses, certes honorifiques, mais ô combien récompensant l’excellence au travail à travers les médailles d’honneur du travail. L’exécutif de la Mairie de la ville de Douala conduit par le Maire Roger Mbassa Ndinè en organisation cette cérémonie de remise de 243 médailles d’honneur du travail à 129 récipiendaires, soit 94 médailles en Argent, 91 médailles en Vermeille et 58 médailles en Or ajoutait une corde à son arc dans le vaste champ des incitations qu’il ne cesse de déployer pour rendre le personnel performant. Surtout qu’il reconnait que les employés de cette Collectivité Territoriale Décentralisée (CTD) sont appelés à abattre au quotidien une charge de travail colossale afin de répondre aux attentes des besoins d’une population de la ville de Douala dont la démographie est de plus en plus galopante et avoisinant les cinq (05) millions d’habitants.
Les incitations de l’exécutif communautaire
Le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale (MINTSS), Grégoire Owona va rappeler l’une d’elle. Indiquant aux bons souvenirs qu’au moment de la prise de fonction de l’actuel exécutif, le Maire Mbassa Ndinè avait trouvé une situation de dix (10) délégués abusivement licenciés dont son prédécesseur avait refusé de réintégrer malgré qu’il ait annulé ces licenciements. Mais, l’actuel exécutif les avait réintégrés en appliquant sa décision sans aucune pression. A cela, l’édile de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè va ajouter que malgré le niveau élevé des salaires, ils sont payés tous les mois sans difficultés. Les prestations sociales qui ne l’étaient plus avant son arrivée ont été rétablies. Visiblement pas suffisant pour le personnel qui en redemande encore surtout dans un environnement où il plane une menace d’une baisse salariale de 65%. Le porte-parole des délégués du personnel, Jonathan Doume Elolongue va avoir le verbe haut pour dénoncer les manœuvres pas très orthodoxes qui ne concourent pas à un dialogue social efficient. Mais aussi appeler insidieusement à l’arbitrage du Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale qui présidait personnellement cette cérémonie de remise de médailles d’honneur de travail.
Lui qui connait le climat délétère qui prévaut dans cette CTD depuis le précédent exécutif. Puisqu’il est fortement sollicité pour arbitrer les différends qui la secoue. Et pour la mandature en cours, l’exécutif actuel et le porte-parole des délégués lui ont rendu un hommage particulier pour «la profondeur de vue dont il a fait preuve dans ses interventions au sein des différents cadres de discussions et de concertations traitant de ces questions fort délicates et sensibles» pour apaiser à chaque fois le climat social. Dans son chapelet de revendications, le porte-parole des délégués du personnel va dénoncer l’absence du dialogue social. Soulignant qu’ils ne sont ni de près ni de loin consultés, associés dans toutes les tractations faites concernant le personnel. «Le personnel n’est pas associé aux décisions le concernant», martèlera-t-il. Ce à quoi, le Ministre Grégoire Owona a sans fioriture recommandé au Maire de la ville d’instaurer le dialogue social constructif. «Monsieur le Maire, le dialogue sociale est fondamentale, il n’est pas facultatif, il est obligatoire dans la politique prônée par le Président de la République, SE Paul Biya… Ce n’est pas une faveur de les rencontrer à une cadence que permettra votre emploi du temps» rappellera-t-il. De même, Jonathan Elolongue indiquera que l’avancement d’un échelon inférieur à un échelon immédiatement supérieur qui a lieu tous les deux ans n’est pas appliqué. Il en va ainsi aussi de l’échelon exceptionnel.
Chapelet de récriminations
Last but not the least, à cause des instructions du Ministère de la Décentralisation et du Développement Local (MINDEVEL), le personnel qui est parti à la retraite depuis la création de ce ministère n’ont plus leur prime de bonne séparation. «Toutes les délibérations existantes à la CUD relatives aux modalités de gestion du personnel et à leur épanouissement sont subitement devenues illégales», déplorera-t-il. Il en va de même l’accord d’établissement voté en session plénière par les Grands conseillers n’est pas appliqué sur le prétexte que le Préfet de l’époque a dit qu’il ne signera pas cette délibération. Pour les délégués du personnel qui se dissent être prêts à faire chorus derrière le Maire de la Ville, qu’ils ont invité à aller au Tribunal administratif pour lever tous ses blocages parce que «La CUD n’est pas un champ d’expérimentation !». Le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale a aussi été interpellé : «Excellence Monsieur le Ministre, vous avez entre vos mains les recommandations et décisions des travaux de la commission mixte paritaire. Validez et faites-les valider ! Le maintien du climat social apaisé est en jeu». Avant de conclure : «Les intérêts du personnel ne seront jamais, nous disons à grand jamais bradé par qui que ce soit et pour quoi que soit. Nous aspirons à nos salaires et avantages acquis pour travailler dignement et sainement». En guise de réponse, le Maire de la ville, Roger Mbassa Ndinè va rassurer le personnel : «Les droits acquis restent acquis. Et ils continueront à être acquis, mais dans le respect des lois de la République. Il n’y aura pas de ma part de mesure qui sera prise en violation des lois. Et lorsque nous avons de doute, nous nous en référons à notre tutelle pour trancher. Un Maire n’est pas en rébellion contre la République».
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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