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LES OSC FACE AUX DÉFIS DE LA POLITIQUE MIGRATOIRE AU CAMEROUN

MIGRATIONS

Réunies les 10 et 11 mai 2023 à Douala, les organisations de la société civile spécialisées dans les questions migratoires ont respectivement tenu un Comité national et un atelier de renforcement des capacités pour construire un cadre dialogue efficace avec les pouvoirs publics.

A l’heure où les questions migratoires sont de plus en plus d’acuité avec sur le plan international les africains qui ne cessent de prendre la route pour aller affronter la mer méditerranéenne pour rejoindre l’Europe, une épreuve émaillée par des morts qui se comptent par centaines, suivie des expulsions aussi barbares que humanitaires, et sur le plan régional une montée des agressions des étrangers Africains dans plusieurs pays du continent, les Organisations de la Société Civile (OSC) spécialisée dans les questions migratoires ont du grain à moudre pour faire respecter les instruments internationaux et régionaux. Pour se mouvoir efficacement et faire entendre leurs voix, les OSC qui sont disséminées sur le territoire nationale en menant une veille permanente sur la circulation des Hommes et des biens de part et d’autres des frontières nationales, mais aussi sur l’adéquation des politiques publiques en matière de migration avec les instruments internationaux et régionaux, ont opté de mettre en place depuis un an une plateforme nationale pour « améliorer le dialogue entre les OSC et les pouvoir publics pour des politiques migratoires justes et pertinentes en Afrique ». C’est dans cette optique que sous l’impulsion de l’ONG Un Monde Avenir en partenariat avec le Réseau des Diasporas Solidaires (FORIM), une initiative est menée pour créer un cadre multi-acteurs sur les questions spécifiques de la migration. La plateforme qui se met progressivement en place a tenu son comité national dans la journée du 10 mai 2023.


Rencontre très importante au cours de laquelle, les acteurs travaillant sur la thématique migratoire, partis de l’ensemble du territoire national ont pris conscience de l’importance de se mettre en réseau. « En réalité c’est une rencontre qui est importante d’abord parce qu’elle permet aux acteurs de la société civile spécialisée dans ces questions de se rencontrer et aussi d’affiner leur capacité à agir sur le terrain », affirmera Black Dalle, le Promoteur de CCYE CA. Au cours de ces deuxièmes assises, ils ont défini un plan d’action à mener dans les mois à venir. C’est dans cette perspective que les acteurs ont toujours souhaité d’auréoler leurs retrouvailles par l’organisation d’un atelier de renforcement des capacités. Cette fois, elle portait sur les instruments internationaux et régionaux et il a été organisé le 11 mai 2023. «La rencontre s’est tenue à la suite d’un premier atelier qui était déjà enrichissant. Et nous sortons d’un second atelier qui était autant enrichissant », reconnaîtra Ngo Diyani Suzanne Carole leaderd’ADAF. Au cours de cet atelier qui a permis un échange d’expérience entre les différents acteurs qui s’émeuvent dans le domaine vaste de la migration, ils ont pu relever les réserves sur les lois et les textes en vigueur, mais aussi questionner les politiques publiques en matière de migration du Cameroun. A l’instar de la loi 90/043 du 19 Décembre 1990 dont ils entendent mener des actions pour demander au gouvernement camerounais de surseoir à l’application des articles 1, 2 et 3 en attendant d’obtenir sa modification.



L’un des intervenants, Dr Henri Mboha va les balader dans les méandres des cadres juridiques et institutionnels de la gouvernance en matière de migration au Cameroun. Il a mis en exergue les accords qui mettent en mal cette politique avec les signataires. Y relevant même une certaine duperie avec certains pays comme la France. Et Alex Gustave Azebaze va parcourir les instruments internationaux pour rappeler à tous les acteurs qu’«il est utile que chaque leader qui souhaite aborder le champ des questions migratoires s’approprie les textes organisant les procédures et les modalités de fonctionnement et des opérations souvent très exigeantes de ces organisations afin de performer autant dans l’organisation de l’appui aux migrants que la poursuite et le renforcement de la défense des leurs fondamentaux devant les autorités nationales, régionales et locales ». Non sans préciser de mettre un accent sur les accords de coopération qui sont au cœur du dispositif de la gestion des migrations au Cameroun. Le Chef de délégation du Ministère des Relations Extérieure (MINREX), Alain Khoum, ayant pris part aux travaux a reconnu l’importance de cet atelier qui a permis d’apprécier les efforts que font les OSC dans ce domaine, mais a aussi profité pour édifier les leaders des organisations sur un certain nombre d’aspects que le MINREX mène déjà pour construire et structurer la gouvernance en matière de migration au Cameroun. «A ce titre il est important que je partage avec vous qu’il y a trois semaines, le Cameroun et l’Union Européenne ont signé un accord pour l’accompagnement du Cameroun dans sa politique migratoire. C’est dire que nous sommes en train d’aller vers une gouvernance équilibrée et un dialogue inclusif dans la gestion des questions de la migration ».




Mathieu Nathanaël NJOG



Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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