VOIRIE URBAINE
La Régie Autonome des Routes et Constructions, de la Communauté Urbaine de Douala, prend progressivement corps. En attendant l’acquisition de 50 engins dans les prochains jours, Michel Lamine Mbassa et Georges Mandengue respectivement Directeur délégué par intérim et son adjoint ont été installés le 24 août 2023 par le Maire de la ville de Douala.
La cote de l’exécutif communautaire de la ville de Douala prend du plomb dans l’aile. Malgré tous les efforts d’investissements engagés d’un exercice budgétaire à l’autre, pour la réhabilitation des routes, les populations restent sur leur faim. «Je ne partage pas votre avis sur le fait que les populations ne ressentent pas les effets des travaux dans l’amélioration de la mobilité urbaine. On ne peut pas faire des travaux de réfection des kilomètres de routes sans que les populations ne le ressentent », rouspète Roger Mbassa Ndinè, le Maire de la ville de Douala. Et de poursuivre : «C’est une amélioration visible et palpable. Tout le monde peut constater qu’il y a de l’amélioration dans l’éclairage de route. Mais aussi que malgré le fait qu’il y a des inondations, sur la partie continentale quelques heures après l’eau des parties. C’est la résultante des travaux de curage des drains et des caniveaux ». Avant de relativiser : «C’est vrai qu’on ne peut pas satisfaire toutes les attentes des populations. Elles ont des attentes très fortes. Nous voulons aller avec les moyens que nous disposons et manière méthodique»
Certes, le niveau de dégradation de la voirie municipale est très important. Allant chercher largement au-delà de ce que la campagne annuelle d’entretien et d’aménagement des voiries urbaines prévoit, soit 6 000 m2 de routes à réfectionner. Suscitant un sentiment mitigé. Parce que les réalisations sont très en-déca des attentes. Et souvent même très frustrantes. Les populations ne comprennent pas que d’importants travaux soient menés pour réparer d’énormes zones d’impact sur la chaussée à des endroits précis et que tout à côté les nids de poules, les lacs de cratères, et les bourbiers ne soient pas simultanément réparés. Où alors que les travaux effectués soient simplement comme des sparadraps posés sur des plaies béantes où dès la première intempérie, l’état de la route redevient impraticable. Toute chose, qui laisse croire aux usagers qu’ils ont été victime d’une action de prestidigitation. Puisque ces travaux n’auront pas permis d’améliorer la mobilité urbaine des automobilistes et motocyclismes qui reste très contraignante. Entrainant des bouchons et présentant une véritable menace pour l’état des engins de transport.
Le temps presse
Depuis un an, tous les espoirs sont portés sur la création de la Régie Autonome des Routes et de Construction (2RC). Malheureusement, elle trainait à prendre corps du fait des blocages interne dans la passation des marchés d’acquisition des 40 à 50 engins dont la Communauté Urbaine de Douala avait contracté un prêt de 7 milliards FCFA auprès de United Bank for Africa (UBA). Depuis l’annonce de la levée de ce blocage en juillet, avec l’autorisation spéciale de la création de deux Commissions de passations des marchés, le Maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè appelle les populations à prendre leur mal en patience. Et rassure que les difficultés actuelles ne seront que de vieux souvenir dès la mise opérationnelle de la 2RC prévue avant la fin d’année 2023. Parce qu’elle sera appelée à réagir spontanément pour résoudre les problèmes aussitôt identifiés sur les ouvrages dans ses zones de compétences que sont : l’assainissement, l’éclairage public, l’entretien de la voirie et les constructions.
Il ne sera plus question de laisser une crevasse sur la chaussée devenir un lac de cratère avant d’agir parce qu’il fallait d’abord soit se soumettre aux contraintes de la lourdeur des procédures d’appel d’offre, soit à l’attente des moyens financiers colossaux, soit aux caprices des sociétés contractantes. C’est dire que Michel Lamine Mbassa, Directeur Délégué par intérim de la 2RC et son adjoint Georges Mandengue qui viennent d’être nommés et aussitôt installés sont face à un énorme challenge. Celui de redorer l’image de l’exécutif communautaire dont l’ingénierie qu’il met en place pour améliorer les conditions de vie des populations ne fait l’ombre d’aucun doute, mais elle reste insuffisante. Parce qu’elle doit s’investir sur les routes qui sont hors de son portefeuille à l’instar des axes routiers placés sous la compétence d’une part du MINTP et d’autre part du MINHDU. Des différenciations que le citoyen lamba ne connait pas et se fiche bien. Surtout qu’on entre allégrement dans la dernière ligne droite d’un mandat où il faudra faire le bilan des promesses électorales.
Vivement que la 2RC se mette à l’œuvre. Il se susurre qu’une stratégie opérationnelle pour un déploiement offensif dès le lendemain de l’acquisition des engins est en train d’être élaborée en collaboration étroite avec l’architecte des chantiers de la CUD; la Direction des Grands Travaux (DGT) que dirige bravement l’Ingénieur, Roger Francis Tchangang. Il est à préciser que la 2RC est simplement l’unité opérationnelle, qui devra se déployer spontanément pour les travaux d’entretien, d’amenagement et de construction des ouvrages. Surtout pour que «la grande partie de la voirie urbaine est construite depuis plus de 30 ans et n’a pas reçu jusqu’à ce jour de véritablement travaux d’entretien ». Conséquence, il y’a urgence. Le premier état des lieux indique que le réseau viaire de la ville qui s’étend sur environ 5 000 Km, soit environ 700 Km de routes revêtues (Béton bitumineux et pavés) et 4 300 Km des routes en terre. Il y a urgence d’inverser la tendance avec des travaux de grandes portées et de longue durée. C’est dire si le Maire de la Ville et les Maires des cinq Communes (continentales) sur les six que compte la ville de Douala doivent travailler en synergie pour sauver leur honneur.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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