FUSION GICAM – ECAM
Après avoir très vite criés : victoire, le président du Groupement Inter-patronal du Cameroun, Célestin Tawamba et sa majorité doivent se rendre compte à l’évidence que les dispositions des statuts en la matière ne permettent pas que la fusion-création soit actée. La majorité requise n’ayant pas été atteinte. L’Assemblée générale extraordinaire consacrée au vote de la fusion-création ou non est à reprendre.
Le journal « L’essentiel du Cameroun » dans son édition N°459 de la semaine du 10 au 16 juillet a titré : « Tawamba toujours sur la corde raide ». Dans son professionnalisme dont il est difficile de prendre à défaut du fait de l’intégrité de son directeur de Publication qui met un point d’honneur à ne pas tremper dans des manœuvres visant à conduire à un traitement partial, s’est révélé une fois de plus avant-gardiste sur cette autre actualité. En effet, au sortir de l’Assemblée générale extraordinaire du 11 juillet 2023 tenue dans le hall arrière du siège du GICAM, la faction de Célestin Tawamba a obtenu un score de 73,25% des suffrages valablement exprimés contre 26,75% pour la faction opposée qui s’opposait farouchement à la fusion-création entre le GICAM et E-CAM. Se montrant triomphaliste, le Président Célestin Kamanou Tawamba déclarait qu’il avait obtenu de l’organe suprême du GICAM qui n’est autre que l’assemblée générale, les coudées franches pour mener jusqu’au bout le processus de fusion qu’il avait engagé le 5 avril 2023 avec la signature de l’accord avec son homologue Protais Ayangma, président d’E-CAM. Disait-il avec l’onction de la majorité du Conseil d’administration du GICAM où le projet n’a pas fait l’unanimité.
48 heures plus tard, outre les procédures judiciaires en instances qui ont été renvoyées dans les prochaines semaines pour des débats au fond, il vient d’être mis en exergue que la victoire acquise lors de l’AGE du 11 juillet 2023 n’est pas suffisante pour donner à l’exécutif du GICAM, certes très divisé sur la question de poursuivre avec le processus de fusion-création entre le GICAM et E-CAM. Même si le lendemain, Entreprises du Cameroun (E-CAM) que certains observateurs avertis disent en hibernation et exsangue de la majorité de ses membres qui serait allée soit créer d’autres organisations, soit rejoindre d’autres mouvements et par conséquent ne seraient plus à jour de leurs contributions exigibles, a aussi tenue en catimini son Assemblée générale extraordinaire pour valider sa fusion-création avec le GICAM. Et pour cause, les dispositions des statuts adoptés le 13 décembre 2018, curieusement qui viennent d’être retirés du site internet du GICAM stipule en son article 17 alinéa 3 que : «Lorsqu’il est saisi au sujet d’un projet de modification des statuts par le Président du GICAM ou par décision du Conseil d’Administration, il est tenu de se prononcer dans un délai d’un mois à compter de la date de sa saisine ».
Le Comité des Sages désavoue Tawamba
A cet effet, le Comité des sages s’était réuni en session ordinaire le 25 mai 2023 au siège du Groupement pour statuer sur la signature du Traité de fusion. Du communiqué final qui avait été contesté par un des membres, originaire de la Ménoua comme Tawamba, il ressort que : « Le Comité, ayant constaté des erreurs de forme et de fond dans le Traité de Fusion signé avec E-CAM, le 5 avril 2023 (entre autres : informations incomplètes, saisines tardives du Comité des Sages ), demande au Président de GICAM de surseoir immédiatement toute activité sur le Traite de Fusion jusqu’à l’exécution à la satisfaction du Comité des Sages d’un ‘’due diligence’’ par un cabinet compétent pour réassurer les membres du GICAM sur le bien-fondé du dossier ». Précisant au passage que l’idée de la fusion est « louable et entièrement soutenu par le Comité des Sages». En revanche, répercutant la volonté d’une frange des membres du Groupement qu’on dit majoritaire, le Conseil indique que cette fusion doit être une fusion-absorption et non une fusion-création afin de préserver «la réputation et pérennisant le nom du GICAM ».
Après quoi, le même alinéa Et de poursuivre : «En cas d’avis non conforme, le Conseil d’Administration peut, s’il le juge nécessaire, soumettre au vote de l’Assemblée Générale extraordinaire, la modification concernée. Une majorité des trois-quarts des voix est alors requise pour faire adopter pareille modification ». Une position réitérée par un courrier adressé au président du GICAM en date 10 juillet 2023. Dans laquelle, le président du comité des sages, Richard Lowé indiquait que : «Je vous saisis pour vous demander de prendre en compte et de faire connaitre aux membres du GICAM lors de l’AGE du 11 juillet la position du Comité des Sages sur la proposition de fusion entre le GICAM et ECAM. ». Et d’ajouter : « Le PV de la réunion du Comité des Sages du 25 mai 2023 contient deux avis qui vous ont été communiqués. Les deux émis dans l’esprit de l’article 17 des statuts de notre association et dans le but de maintenir l’efficacité et le respect dont le nom du GICAM a su inspirer depuis 1957 ». Fort de cet avis du Comité des Sages, l’article 17 alinéa 3 poursuit : «Les décisions de l’Assemblée Générale Extraordinaire sont prises à la majorité des deux-tiers des voix des membres actifs présents ou représentés sur première convocation, et à la moitié des voix sur nouvelle convocation ».
Une majorité insuffisante
De ce fait, il fallait que le vote du « OUI » obtienne 75% des suffrages valablement exprimés. Or, il se trouve que les résultats du scrutin donnaient sur 329 votants, 241 voix soit 73,25% des suffrages valablement exprimés pour le « OUI », 86 voix soit 26,75% suffrages exprimés pour le « NON », et 02 bulletins nuls. En tout état de cause, il est clair que, Célestin Tawamba, s’il est déterminé à aller jusqu’au bout devrait alors appliquer les textes et convoquer une autre AGE. Puisque contrairement à la position de ses partisans, l’article 12 alinéa 3 des statuts qui stipule que : «Les décisions de l’Assemblée Générale Extraordinaire sont prises à la majorité des deux-tiers des voix des membres actifs présents ou représentés sur première convocation, et à la moitié des voix sur nouvelle convocation », ne peut pas s’appliquer. Pis encore, le Président du GICAM n’a pas eu l’honnêteté de lire cette lettre du Comité des Sages au cours de cette AGE. Ce qui fait dire aux partisans du « Mouvement Sauvons le GICAM » qu'il était porté par une folie revancharde de tuer le GICAM. Et assouvir les desseins inavoués de ses alliés avec lesquels ils avaient quitté la Maison Commune en 2008 et veulent revenir s’accaparer de ce vaste patrimoine du GICAM puisqu'E-CAM ne peut rien apporter dans la balance ni en membres, ni en acquis.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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