REFONDATION DU GICAM
Le président en exercice du Groupement Inter-patronal du Cameroun a placé le quitus obtenu de l’Assemblée générale pour poursuivre le processus de fusion-création entre le GICAM et E-CAM dans le cadre la politique de refondation du patronat camerounais qu’il s’est assigné depuis son arrivée à la tête de cette organisation. Une dynamique des chefs d’entreprises dénommée Mouvement pour la Refondation du patronat lui conteste toute capacité de mener cette politique.
Dans son allocution de clôture des travaux de l’Assemblée générale extraordinaire du 11 juillet 2023, le président en exercice du GICAM a déclaré : « La vitalité de notre groupement vient de faire la démonstration, une fois de plus, d’une invite à poursuivre sereinement le nécessaire débat de notre refondation ». Et de qualifier la victoire éclatante du « OUI » à la fusion-création par un score de 73,25% des suffrages exprimés permet que : « Cette étape décisive dans le processus de notre refondation soit franchie ». Et d’expliquer à la presse que cette refondation vise à faire de «cette nouvelle organisation patronale, un outil de la force de propositions, pas une force d’opposition pour adresser les problématiques de l’entreprise et surtout de la PME, qui sont ceux-là qui travaillent comme les banquiers des grandes entreprises ». Et de conclure que : «Le résultat du vote de ce jour nous autorise à fonder ensemble à court et moyen terme les plus belles espérances que nous nourrissons de voir émerger dans notre conteste un mouvement patronal puissant, défendant pas seulement nos intérêts syndicaux, mais promouvant le développement harmonieux de notre cher et beau pays ». Mais alors les observateurs avertis du microcosme des affaires se demandent si cette refondation passe par la fusion-création avec une organisation en perte de vitesse et qui est exsangue de ses potentiels membres que sont les PMEs.
Une dynamique des patrons des PMEs dénommé : « Mouvement pour la Refondation du Patronat » qui n’a cessé de clamer que la priorité n’était ni de la fusion absorption, ni de la fusion-création, mais avant toute chose la refondation du principal patronat camerounais disqualifie le conseil d’administration du GICAM de parle de refondation. «L’exécutif conduit par Tawamba n’a rien a proposé comme refondation », déclare son porte-parole, Joël Sikam, Directeur General FISCO Cameroun, Ancien Président du Comité de Pilotage CDPME-GICAM, Co-Fondateur du Patronat des Jeunes Entrepreneurs du Cameroun. Arguant qu’après deux mandats, ce n’est pas à six mois de la fin de sa mandature qu’il va pouvoir vendre aux adhérents le concept d’une refondation qui se résume à une fusion création. «Après avoir passé six ans avec le président Tawamba au GICAM, je sais qu'il n’y aura rien qui puisse sortir de cette équipe qui est aux affaires ». Et d’ajouter : «Moi je ne crois pas aux mots ». Pour lui, il faut tourner la page Tawamba pour se projeter dans la perspective des élections à venir en fin d’année afin de travailler à la mise en place. «Je veux voir une équipe vraie et représentative. Je veux voir un programme travailler du bas vers le haut ».
Les PMEs au cœur de la refondation
Lors d’une conférence de presse donnée le 4 juillet en prélude à l’Assemblée générale extraordinaire du GICAM, Joël Sikam a soutenu que : « Le moment est venu d’initier ensemble une démarche participative, rassembleuse, indépendante de toute considération socioculturelle pour concrétiser notre ambition commune : faire du Patronat camerounais le moteur de la transformation durable de notre pays ». Parce ce que pour le « Mouvement pour la Refondation du Patronat », le défi devrait être de mettre en place des stratégies de refondation pour rattraper la régression du GICAM qui est passé de 1,5 milliards FCFA de budget en 2016 pour tomber à 650 millions FCFA avec près de 30 millions d’habitants. Caractérisant par ailleurs le retard du GICAM sur les autres patronats du continent. A l’instar des patronats ivoirien et malien qui ont chacun un budget annuel de 25 milliards FCFA, aux patronats marocain et tunisien qui sont à peu près 40 milliards FCFA de budget annuel chacun, le patronat du Congo Brazzaville (avec 2 millions d’habitants) qui est à 2 milliards FCFA budget annuel.
Cela passe par la mise en place des mécanismes et les leviers pour entrainer l’écosystème économique à être beaucoup plus proactif. Cela passe à trouver des réponses concrètes et efficients à un certain nombre de questions : - Quel est la place de la PME dans notre écosystème économique ? - - Comment adresser de manière beaucoup plus efficace et efficient les problèmes des PMEs? – Comment créer un écosystème financier qui permet à la PME d’être compétitive à la faveur de la ZLECAF? - - Quel est le rôle que les PMEs doivent-ils jouer dans cet écosystème ? - Comment on fait pour avoir des chefs d’entreprises représentatifs, compétitifs et orientés à la conquête du marché extérieur ? - Comment on travaille à la création des champions nationaux qui permettent de favoriser le made in Cameroun qui soit valable et compétitif pour le commerce extérieur ? - Comment le patronat camerounais peut vendre ses entrepreneurs hors du pays ? - Comment est-ce que le patronat fait pour que les PMEs se sentent impliquer dans la question et la culture patronales afin de construire un écosystème économique nationale ? Mais dans son allocution d’ouverture, Célestin Tawamba va demander que : « Les Intérêts de l’organisation patronale doivent être au-dessus de nos intérêts personnels. C’est pour cela que j’ai ramené le mandat du Président du GICAM de 05 à 03 ans».
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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