PROJET FERROVIAIRE CAMEROUN-TCHAD
La table ronde des investisseurs consacrée à la recherche des financements, s’est tenue le 14 juin 2024 à Yaoundé. Il a réuni côté camerounais le Ministre des Transports, le Ministre délégué auprès du Ministre de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire chargé de la Planification, et le Secrétaire d'Etat auprès du Ministre des Travaux publics, et côté tchadien SE l'Ambassadeur du Tchad au Cameroun, et l’Ambassadeur de Tchad au Cameroun et le Ministre du Commerce et de l'Industrie du Tchad.
La Commission Ferroviaire Cameroun-Tchad, fruit de la volonté ferme des deux Chefs d’États, Son Excellence Paul Biya du Cameroun et le très regretté Maréchal Idriss Deby Itno du Tchad, qui ont permis de concrétiser les discussions entamées quelques années plutôt en autorisant la signature, le 03 juin 2014 à N’Djaména, de l’Accord portant sa création, de la Commission ferroviaire Cameroun-Tchad a tenu plusieurs des sessions dans les deux pays. Le 14 juin 2024 à Yaoundé, elle a organisé la table ronde des investisseurs consacrée à la recherche des financements pour la construction du prolongement de la ligne de chemin de fer allant de Ngaoundéré au Cameroun à N’djamena au Tchad entre dans le cadre de ses travaux. Présidée par le Ministre des Transports du Cameroun, Jean Ernest Massema Ngalle Bibehe qu’accompagnait pour la circonstance le Ministre du Commerce et de l'Industrie du Tchad, Guibolo Fanga Mathieu ; du Ministre délégué auprès du Ministre de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire chargé de la Planification, Paul Tasong ; l’Ambassadeur du Tchad au Cameroun, SE Djoda Moussa Ouattara ; du Secrétaire permanent du PREF-CEMAC et du Représentant du Directeur Général du Bureau régional Afrique Centrale de la Banque Africaine de Développement (BAD) ainsi que de plusieurs bailleurs de fonds et organisations internationales. Cette assise a permis de présenter les résultats de l’étude de faisabilité issus des assises élargies du Comité Technique de Pilotage du 22 au 26 avril 2024 à Kribi.
Le choix attendue des deux Chefs d’Etat
Financés par la Banque Africaine de Développement (BAD) à hauteur de 4 millions d’unités de Compte soit d’un prêt de 2 millions d’Unités de Compte pour le Cameroun, et un don de 2 millions d’Unités de Compte pour la République du Tchad, les études de faisabilité et d’Avant-Projet Sommaire (APS) ont permis aux participants d’évaluer la faisabilité technique, financière, économique, sociale et environnementale de la construction d’une voie ferrée de plusieurs centaines de kilomètres reliant le Cameroun au Tchad. Mais aussi de déterminer les avantages potentiels ainsi que les défis qui y sont associés, et de formuler des recommandations en vue d’une mise en œuvre effective dans l’intérêt commun des deux Etats. Surtout toutes les parties prenantes à la réalisation de cet étude, à l’instar des consultants et les assistants techniques sont unanimes que ce projet ferroviaire est non seulement intégrateur mais une opportunité de développement pour les deux pays en générale et les différentes localités qu’elle va traverser. La partie tchadienne a fait un plaidoyer auprès des investisseurs et partenaires économiques pour mobiliser les fonds requis pour ce projet intégrateur non seulement pour la sous-région Afrique Centrale mais aussi pour toute l'Afrique, compte tenu de la position stratégique du Tchad.
Présentés par le Coordinateur de l’Unité de Gestion du Projet, Claude Misse Ntone, ci-devant le Directeur des Transports Ferroviaires au MINTRANSPORT du Cameroun, les résultats de cette étude ont la particularité de donner au choix trois itinéraires différents des linéaires respectifs de 817 Km, 9 000 Km et 2 100 Km pour un coût de financement de 4 079 milliards de FCFA pour la ligne Ouest, 4 376 milliards de FCFA pour la ligne centrale et 2 584 milliards de FCFA pour l'itinéraire Est. Pour chacun des itinéraires, il a été détaillé les aspects techniques, financiers et juridiques, mais aussi mis en exergue les opportunités économiques, touristiques et institutionnelles. Autant d’éléments pour aguicher les investisseurs, parmi lesquels on retrouvait les partenaires au développement, les représentants des administrations publics et privés du Cameroun et du Tchad, les Directeurs généraux des institutions du secteur ferroviaire, les Travaux publics, le génie civil, l’architecture, et les Collectivités territoriales Décentralisées. Faisant partie des deux projets phares du Programme Quinquennal 2 (PQ2), la phase préparatoire du projet de construction de cette ligne de chemin de fer sous-régional était déterminante lorsqu’on sait qu’elle aura le mérite d’améliorer la performance du corridor rail et du corridor route Douala-N’Djamena qu’on qualifie du plus cher au monde. Et aussi de désenclaver la région du septentrion du Cameroun et le Tchad, non sans engendrer de nombreuses retombées économiques, fiscales et sociales.
Relever les besoins dans le secteur ferroviaire
Toutefois, on n’est pas encore au bout du tunnel. «Il était important que nous présentions les résultats de l’étude qui ont été menée grâce aux financements que nous avions bénéficié des bailleurs de fonds afin que les investisseurs aient une idée de la suite du projet et des opportunités économiques», a déclaré Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhe. Même s’il faudra encore attendre que les Chefs d’Etat des deux pays fassent le choix de l’itinéraire définitif à construire sur les trois proposés. Cette décision attendue des plus hautes autorités des deux pays va au-delà des nombreuses opportunités d’échanges en vue, pour tenir compte du fait que cette ligne est non seulement hautement stratégique mais permettra de consolider davantage les liens séculaires entre les deux nations. Ce qui explique qu’il soit toujours au menu des différentes session du Comité Interministériel des Infrastructures Ferroviaires (COMIFER) que présidé le Ministre des Transports et où l’on retrouve des représentants du MINFI, MINEPAT, des Top managements d’Africa Global Logistics (AGL) Région du Golfe de Guinée, de la Cameroon Railways (CAMRAIL),… Donc les rapports ne cessent de relever que les besoins dans le secteur ferroviaire sont immenses, tant pour moderniser le réseau existant que pour en créer de nouvelles lignes.
Surtout que la privatisation de la REGIFERCAM avait conduit à réduire considérablement le linéaire du TRANSCAM dont les ambitions sont, à terme, la réhabilité totalité entièrement afin d’arriver à une nette amélioration des performances sur le réseau. A cet effet, le Ministre des Transports a engagé l’entreprise CAMRAIL qui assurera le suivi des chantiers, à tout mettre en œuvre pour atteindre les objectifs fixés dans les délais et à continuer d’accompagner le Gouvernement dans la modernisation de son chemin de fer. «S’agissant du sous-secteur des Transports ferroviaires, le Gouvernement a mis en place un vaste chantier de réhabilitation et de modernisation des infrastructures du Trans-camerounais avec le concours de CAMRAIL qui en est le maître d’ouvrage délégué. Des diligences sont en cours pour mettre en œuvre des projets de développement du réseau ferroviaire national de court et moyen terme, notamment : les lignes Douala-N’Gaoundéré, Douala-Limbe-Idenau, Edéa-Kribi-Lolabé-Campo et N’Gaoundéré- Ndjamena pour lesquelles, les études de faisabilité sont disponibles», soulignera le Ministre des Transports camerounais.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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