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Un festival pour mettre en valeur toutes les potentialités du manioc

ALL KASSAVA


La première édition du Festival international du Manioc s’est ouverte le 11 novembre 2024 à la Maison du Parti de Bonanjo. Organisée par l’Ong FADEC, elle a été présidée par le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Gabriel Bairobé, et va s’achever cinq jours plus tard avec un ensemble d’activités d’échanges, de réflexion et une foire-exposition. Le tout, pour offrir à tous les acteurs de la chaine des valeurs une plateforme pour explorer les voies et moyens de sortir cette filière de ses méthodes rudimentaires pour en faire un atout dans la politique d’import-substitution qui pourra permettre d’inverser la balance commerciale.


Le Festival International du Manioc baptisé : « All Kassava », organisé par l’Ong Femme, Action et Développement au Cameroun (FADEC) se déroulera du 11 au 16 novembre 2024 à la Maison du Parti de Douala-Bonanjo avec pour thème : « Lutte contre l’insécurité alimentaire par la promotion du manioc, la valorisation de son potentiel économique et la préservation de sa richesse gastronomique ». La cérémonie officielle d’ouverture a été présidée le lundi 11 novembre 2025 par le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER), Gabriel Mbairobé qu’accompagnait le Gouverneur de la région du Littoral représenté, en présence du Consul de l’Inde au Cameroun, des autorités  traditionnelles et administratives. Pendant les cinq jours que va durer ce festival, en plus de la foire-exposition où les femmes rurales démontrent leur savoir-faire sur le plan culinaire des tubercules de manioc à travers ses multiples transformations, plusieurs autres activités à l’instar des conférences-débats, ateliers, rencontre B to B sont au programme. Cette première édition, a le mérite de rassembler les agriculteurs, les paysans, les artisans ruraux, et les acteurs de la chaîne de production du manioc, venus de plusieurs basins agricoles des régions du Littoral et du Centre, pour rehausser l’image de l’agriculture au Cameroun en général et de la filière manioc en particulier. « La ville de Douala est heureuse d’accueillir les différents festivaliers et amoureux du manioc, venus des différents coins du triangle national et même de l’international, pour prendre part à ce festival dont, l’un des objectifs vise à combattre l’insécurité alimentaire par la vulgarisation de la diversité gastro-économique de la filière manioc, pour contribuer efficacement à l’acquisition et la conservation d’une sécurité alimentaire optimale diversifiée, afin de permettre l’éclosion de la chaine de valeur de l’économie nationale », a déclaré Mme Marie Dine Adzogo, 4è Adjoint du Maire de la ville de Douala.


Plusieurs familles, hier des zones rurales, et aujourd’hui des zones urbaines nourrissent et élèvent leur progéniture en cultivant, commercialisant et transformant le manioc en de nombreux dérivés alimentaires (tubercules, couscous, mitoumba, miondo, gari, béignets, légumes des feuilles de manioc, …) Au Cameroun, le manioc est consommé sous différentes formes dans les dix régions, avec 80% de la population qui consomme au moins l’un des principaux produits dérivés du manioc. D’ailleurs, on dénombre plus d’une vingtaine de produits fait à base du manioc. Sur le plan nutritionnel, le manioc représente la troisième source de glucides pour l’Homme dans le monde et une source importante de calories peu onéreuse dans l’alimentation du bétail. C’est également une ressource en matière première utilisée dans l’industrie pharmaceutique, textile et brassicole pour la fabrication de l’amidon, la farine, du whisky, …)., et ses feuilles offrent également des applications dans les industries cosmétiques. C’est dire que : « Le manioc est une véritable mine d’or qui peut contribuer à réduire la pauvreté par son énorme potentiel de productivité et de création de valeur ajoutée », a souligné Yvette Doume epse Banlog, la président de la FADEC. Et d’ajouter : « Le manioc constitue, de ce point de vue, un des atouts de notre territoire et de nos terroirs, qu'il convient simplement de mettre en valeur afin d'en tirer le meilleur parti ». Le festival « All Kassava » est de ce point de vue pour l’Ong FADEC, une véritable plateforme pour promouvoir l’autonomisation des femmes et des jeunes, afin de faire face aux défis actuels de la sécurité et de la souveraineté alimentaires. Ceci afin de rendre un hommage mérité aux paysans et aux femmes rurales d’une part, et d’autre part à tous les maillons de la chaîne de production du manioc et des produits dérivés, et grâce auxquelles les populations peuvent manger à leur faim.


La farine du manioc peut réduit l’importation de la farine du blé

Une manière d’offrir à toutes les parties prenantes une occasion idoine pour révéler les freins qui empêchent certains de s’engager dans les projets d’exploitations agricoles de manioc au vu de l’importance et des enjeux de la filière manioc dans la chaine agroalimentaire des pays de sous-région où les échanges sont importants. Cela, non seulement pour renforcer et préserver la sécurité alimentaire nationale, mais aussi et surtout d’accroitre les revenus des différents acteurs intervenant dans les différents maillons de leurs chaînes de valeur respectives. « Je souhaite que les résultats des ateliers de ce festival international soient visibles sur le terrain, et que les acteurs se mettent ensemble pour l’effectivité de l’éclosion de la filière manioc, qui fait partie des spéculations prioritaires de l’agro-industrie tant cher au gouvernement, retenant ainsi toute leur attention particulière telle que prescrit par le Chef de l’État, SE Paul Biya, à travers la SND30 en son chapitre 7 », a souhaité Mme Marie Dine Adzogo. Surtout que le manioc représente une part substantielle du PIB agricole au Cameroun. Selon les statistiques du MINADER, en 2020, la production de manioc était estimée à environ 5,7 millions de tonnes, contribuant ainsi à hauteur de 350 milliards de FCFA au PIB agricole. Ces chiffres montrent que le manioc est non seulement une culture de base essentielle pour la sécurité alimentaire, mais aussi un contributeur majeur à l’économie agricole et nationale. La Stratégie National de Développement du Secteur Rural couplée au Plan National d’Investissement Agricole (SNDSR/PNIA 2020-2030) projette une production de 7 500 000 tonnes en 2025 et 10 000 000 tonnes en 2030 avec un accroissement de rendement à l’hectare devant atteindre 18 tonnes à l’hectare en 2025 et 20 tonnes à l’hectare en 2030.


Malheureusement, la filière manioc au Cameroun fait face à des défis significatifs qui entravent son développement optimal. Les principales contraintes incluent des techniques agricoles obsolètes, un accès limité aux marchés, un manque d’infrastructures de transformation et une faible valeur ajoutée des produits dérivés. Mais aussi, l’accès limité aux ressources, à la formation et aux opportunités économiques pour ces femmes rurales qui jouent un rôle crucial dans la production et la transformation du manioc. Sans oublier aussi les conditions météorologiques extrêmes, telles que les sécheresses prolongées et les inondations qui perturbent les cycles de culture et réduisent les rendements du manioc. A cet effet, le Ministre Gabriel Mbairobé a lancé un appel au secteur privé qui n’est pas encore suffisamment impliqué dans l’émergence de cette filière afin que : « A travers ses investissements, il doit aider à moderniser les infrastructures de transformation, améliorer les techniques de production et ouvrir de nouveaux marchés pour les produits dérivés du manioc ». Et ainsi le festival « All Kassava » va servir de réponse pour la politique nationale d’import-substitution chère au Président de la République Paul BIYA. En ce que le manioc fournit une farine panifiable ; qui a d’excellentes propriétés nutritionnelles et organoleptiques qui peut remplacer valablement le blé et rendre concret sa vision de révolutionner l’agriculture comme il l’avait édicté lors de son discours inaugural du septennat des Grandes Opportunités : « Il me semble opportun de nous attacher à développer les secteurs de notre économie qui pourront réduire sensiblement nos importations. Cette politique présentera l’avantage de nous permettre de rééquilibrer notre balance commerciale chroniquement déficitaire. » C’est pourquoi le Président du Conseil Régional du Littoral, Polycarpe Banlog va marquer l’engagement de son institution à cette vision : « Pour toutes ces raisons, et pour bien d'autres encore, le Conseil Régional du Littoral, dans le droit fil de la mission de promotion du développement économique qui est la sienne, entend apporter tout son soutien et tous ses appuis à la FADEC dans le cadre de la promotion du développement de la femme du Littoral, à travers la promotion du manioc ».




Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun


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