REFORME DU SYSTEME ELECTORAL
Le Premier Ministre a répondu favorablement à la demande d’audience du Groupe de travail de la société civile qui appelle à une réforme du système électoral. Le 23 mai 2024, une délégation restreinte des OSC a été reçu par le Conseiller Technique des services du Premier Ministère, représentant le chef du gouvernement empêché.
Après avoir adressé une lettre au Président de la République pour l’informer sur le résultat d’une pétition lancée entre le 14 février et le 11 mars 2024, et soutenue par une campagne de communication qui a vu la participation des comédiens, universitaires, et d'autres leaders d'association, le Groupe de travail de la société civile travaillant sur la réforme du système électoral a sollicité une audience auprès du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Joseph Dion Ngute. Cette demande a connu une suite favorable. Le 23 mai 2024, sur haute instruction du Premier Ministre, le Conseiller spécial des services du Premier Ministère, Barnabé Tang Ahanda a reçu une délégation de la société civile représentant le Groupe de travail qui avait produit en 2023 un document de propositions de réforme du système électoral qui a été rendu public la même année. D’emblée, le Conseiller Spécial a précisé qu’il a des instructions du Premier Ministre pour échanger avec le Groupe de travail de la société civile, afin de mieux comprendre les propositions de réforme du système électoral élaborées et portées par ces derniers. Au cours de cette rencontre de deux heures d’horloge, la délégation des acteurs de la société civile ont fait la présentation succincte de leurs propositions et rappeler que la pétition en ligne a permis en 21 jours de collecter 5053 signatures des Camerounais de l’intérieur et de la diaspora qui sont favorables à une réforme du système électorale.
Entre autres recommandations de ce document de la réforme du système électoral, on peut noter : - Instituer le bulletin unique et revoir l’âge électoral à 18 ans ; - Garantir la légitimité populaire du Président de la République en Instituant l’élection présidentielle à 2 tours ; - Procéder à l'audit indépendant du fichier électoral pour une meilleure visibilité de l’électorat par tous les concurrents politiques ; - Rallonger les délais de dépôts de candidatures ; - Garantir l’accès aux medias et à l’espace public à tous les concurrents politiques ; - Nommer les membres du Conseil Electoral par le Président de la république après désignation par les pairs, tout en prenant en compte le genre et le handicap ; - Instituer par voie législative une dérogation consacrant la validité des procès-verbaux dressés par les huissiers le jour du scrutin ; - Instaurer la proclamation des résultats provisoires par ELECAM ; - Précéder les dépôts des requêtes au contentieux par la proclamation des résultats provisoires pour les législatives et la présidentielle ; - Prendre en compte tous les procès-verbaux concordants lors du contentieux, consacrant ainsi l’égalité des procès-verbaux remis à chaque membre de la commission mixte ; - Interdire aux autorités administratives de prendre part aux campagnes électorales, à fortiori en utilisant les attributs et le matériel administratif ;
Heureux de cette attitude d’écoute du Gouvernement, le Groupe de travail de la société civile a rappelé l’esprit qui a sous-tendu l’élaboration de ce document de 40 pages. «Les propositions de réforme du système électoral ont vocation à garantir des processus électoraux crédibles et sécurisées, avec pour finalité, la préservation de la paix sociale déjà menacée par les conflits divers qui secouent le pays». En revanche, le représentant du Chef du gouvernement tout en émettant des réserves sur certaines propositions dont il a déploré entre autres le timing, a reconnu la pertinence de l’essentiel de ce travail. Il a assuré la prise en compte de ces propositions dans le rapport qu’il va adresser à sa hiérarchie tout en invitant à ses hôtes à garder à l’esprit les contraintes liées au calendrier institutionnel, l’opportunité et des moyens. Barnabé Tang Ahanda a évoqué la possibilité d’une autre rencontre avec ce Groupe de travail de la société civile pour mieux disséquer et enrichir les propositions de réforme du système électoral contenues dans un document de 40 pages. Toutefois, le Groupe de travail de la société civile qu’anime l’Ong Un Monde Avenir en profite pour demander aux différents acteurs (universitaires, artistes, leaders d’opinions et de la société civile, citoyens sensibles à l’avenir de notre pays) a resté en éveil et ne pas baisser la garde de la mobilisation sur cette question d’intérêt capital pour l’avenir du Cameroun qu’est la réforme du système électorale avant les prochaines élections dans la perspective des scrutins justes, transparents, crédibles et sécurisés
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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