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Une plateforme réclame justice pour tous les cas connus ou non au Cameroun

TORTURE DE LONGUE LONGUE


La Plateforme des Avocats Bénévoles et des Organisations de la Société Civile pour un Etat de Droit, la Consolidation des Institutions Démocratiques et la Paix au Cameroun mise en place par le Réseau des Organisations de Défense des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC) a fait sa troisième sortie publique avec l’organisation de la conférence de presse le 29 octobre 2024 à Douala, pour se prononcer sur l’actualité qui défraie la chronique avec la propagation d’une vidéo devenue virale où l’on voit l’artiste-musicien Longuè Longuè subir à l’Antenne Littoral à Douala-Bonanjo de la Sécurité Militaire des sévices de tortures, de traitements cruels, inhumains et dégradants. Prétexte pour demander de mettre fin à ces pratiques qui ont court dans les unités des forces de défenses et de sécurité et à l’impunité dont jouissent les auteurs et les commanditaires.


Le siège du Réseau des Organisations de Défense des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC) a servi de cadre le 29 octobre 2024 à la conférence de presse donnée par la Plateforme des Avocats Bénévoles et des Organisations de la Société Civile pour un Etat de Droit, la Consolidation des Institutions Démocratiques et la Paix au Cameroun. Pour la circonstance, la voix de la plateforme a été portée par la co-présidente du Conseil d’Administration du Redhac, Me Alice Kom ; la Directrice exécutive du Redhac, Maximilienne Ngo Mbé ; l’Administrateur du Redhac, Alex Gustave Azebaze ; le Coordonnateur de l’Ong Un Monde Avenir, Philippe Nanga ; les Avocats au Barreau du Cameroun Me Glwadys Mbuya, Me Calvin Job, Me Richard Tamfu, et Me Fenelon Mahop Sen. Prenant prétexte de la vidéo devenue virale où l’on voit les éléments de l’Antenne régionale du Littoral de la Sécurité Militaire (SEMIL) de Douala-Bonanjo administent à l’artiste musicien Longuè Longuè de son vrai nom Longkana Agno Simon des actes de tortures avec une cruauté indescriptible et des traitements inhumains et dégradants qu’ils se sont permis de filmer et diffuser, même si les faits remontent à 2019, la plateforme estime que cela n’est qu’illustratif d’une pratique qui est érigé en règle dans les unités des forces de défense et de sécurité pour tétaniser et imposer le silence aux victimes qui en sortent vivants y compris tous ceux et toutes celles au sein des populations qui pourraient porter la voix haute.

Une assertion que la plateforme soutient en faisant un récapitulatif des cas des personnes (journalistes, leaders d’opinion, hommes et femmes politiques,…) interpellées et torturées depuis 2016 dans les unités des Forces de Défense et de sécurité (FDS) au point que certains ont perdu leur vie, pendant ou après, à l’instar du journaliste exerçant dans la région anglophone du Sud-Ouest, Samuel Wazizi qui a disparu dans les services de la Direction de la SEMIL à Yaoundé, même si un communiqué du MINDEF le déclare mort depuis 2019, sa dépouille n’a jamais été remise à sa famille pour faire le deuil et l’enquête ouverte à la suite de la pression des organisations nationales et internationales des journalistes n’a jamais rendu ses résultats. On peut aussi ajouter à la liste, le cas du journaliste Bibi Ngota qui va succomber en prison en 2010 à la suite des sévices subis dans les unités de police. Ou encore, le cas de l’assassinat crapuleux du journaliste Martinez Zogo après l’avoir fait subir une torture atroce par les éléments de la Direction Générale de la Recherche Extérieure (DGRE) dont le procès piétine. Malheureusement, pour tous ces dizaines de cas listés par la plateforme, les auteurs et les commanditaires jouissent d’une impunité généralisée. « Or, depuis plus de deux décennies, en toute impunité, certaines forces de défense et de sécurité et autres services ont mis en place les pratiques récurrentes de tortures et autres traitements cruels, inhumains et dégradants », soutient la plateforme.


Et la plateforme de poursuivre que le cas dévoilé de l’artiste musicien Longuè Longuè, leur donne « une opportunité de mettre à la disposition de la communauté nationale, régionale et internationale en demandant particulièrement au Président de la Commission Africaine, le Pr Rémy Ngoy Lumbu, Commissaire en Charge du Cameroun ; au Rapporteur Spécial sur la Torture, le Commissaire Hatem ESSAIEM ; à la Rapporteure Spéciale de l’ONU sur la Torture, Alice Jill Edwards ; de prendre toutes les mesures urgentes pour faire cesser ces pratiques systémiques qui n’honorent pas le Cameroun ». Une demande qui arrive alors que le Cameroun passe la première semaine de novembre 2024 devant le Comité de Droit de l’Homme, et la deuxième semaine de novembre 2024 devant le Comité Contre la Torture (CCT) au cours de sa 81è session qui se tient du 28 octobre au 22 novembre 2024. Mais aussi et surtout au moment où le Cameroun se prépare à soumettre à nouveau son dossier en vue de sa réadmission au bénéfice de l'African Growth and Opportunity Act (AGOA). En attendant, la Plateforme exige que le Cameroun accepte une mission d’enquête indépendante (ONU-CADHP) sur tous les cas de torture listés lors de cette conférence de presse et d’autres qui ne sont pas citées, afin que les commanditaires soient poursuivis devant la justice. A cet effet, la Plateforme annonce qu’à travers ses avocats, elle va saisir les mécanismes internationaux pour les cas individuels qui donneront leur consentement. D’ailleurs, la victime Longuè Longuè l’a déjà sollicitée à travers Me Alice Nkom, l’une des Coordinatrices des avocats volontaires de cette Plateforme, en vue de leur constitution pour défendre sa cause devant les juridictions compétentes. Mais aussi pour les actions globales de tous les cas suscités.



Mathieu Nathanaël NJOG


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Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun


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