top of page

UNE RÉVOLUTION EN PERSPECTIVE ET DES INTERROGATIONS PERMANENTES

FECAFOOT -


Douala a été le temps de 48 heures, les 26 et 27 août 2022 le laboratoire de la définition de la nouvelle politique de développement du football camerounais tel que l’exécutif de la FECAFOOT que dirige Samuel Eto’o Fils entend l’implémenter.



Les travaux des sessions ordinaires du Comité exécutif et de l’Assemblée générale tenus à Douala respectivement les 26 et 27 août 2022 étaient très attendus par la grande famille du football camerounais, tant la première saison sportive 2021-2022 de la mandature du président de la FECAFOOT, Samuel Eto’o Fils était considérée comme transitoire. Puisqu’elle a été réduite à moins de six (6) mois par le déroulement du processus électoral (septembre – décembre 2021) qui a conduit à son élection et par l’organisation de la Can Total 2022 que le Cameroun a abrité (janvier-février 2022). Pour les observateurs avertis, la saison sportive 2022-2023 est véritablement celle qui va permettre d’apprécier l’adéquation entre la profession de foi vendue aux Camerounais et son implémentation sur le terrain. Surtout que l’exécutif de la FECAFOOT, certes émaillé par plusieurs crises internes partait avec les faveurs d’une bonne organisation express des championnats professionnels, d’une qualification des Lions indomptables pour la Coupe du Monde Fifa Qatar 2022 et d’une sentence très attendue du TAS, tombée 48 heures plus tôt et qui venait conforter Samuel Eto’o Fils sur la légitimité de son élection et d’une mandature qu’il peut plus ou moins sereinement conduire jusqu’à son terme. «La sentence du Tribunal arbitral de sport est venue siffler la fin du match. Le football camerounais est libéré de 13 ans de procès interminables, de 13 ans de hantise, c’est un acte fort et historique, c’est notre victoire commune », déclarera-t-il dans ses différentes allocutions..



Le cap fixé

Pour donner le ton de ce que sera désormais sa vision de la Fecafoot, il invitera ses pairs à l’accompagner dans la mission herculéenne qui l’attend. «Nous devons assainir le milieu et le professionnaliser» lancera-t-il. Cela passe désormais à faire jouer le football camerounais «dans les stades et non plus dans les tribunaux». Mais surtout que les retombées financières qui seront générées ne seront plus distraits pour enrichir une minorité de personnes, mais devront être systématiquement redistribuées aux principaux acteurs. Comme il en a donné les prémices la saison sportive précédente, avec les problèmes de primes des sélections nationales qui sont de lointain souvenir. Et à cela s’ajoute l’augmentation de la subvention aux clubs professionnels et le payement des salaires des joueurs et joueuses. A cet effet, il rassurera que le choix du nouvel équipementier «One All Sport » a été fait sur la base de ce qu’il aura un impact sur développement du football sur toutes les catégories confondues et sur l’ensemble du territoire national. Il s’agit du football jeune et amateur. C’est pourquoi, la saison sportive qui s’achève, la subvention accordée aux championnats des Ligues régionales et départementales avait doublé, ainsi que celles relatives à leurs fonctionnements respectifs. «Dans le but d’améliorer la compétitivité de nos championnats amateurs », soulignera-t-il. Dans cet élan, il a annoncé une allocation de 300 millions de Fcfa au bénéfice de tous les clubs amateurs du Cameroun, en plus de l’effectivité du paiement de l’indemnité de transfert entre clubs professionnels et amateurs. L’enveloppe du champion du Cameroun qui passera à 100 millions FCFA (soit 50 millions de prime et 50 millions d’appui pour sa participation en coupe africaine). « Il ne fait pas de doute que ce coup de pouce est historique et va changer le visage du football camerounais », se félicite-t-il.





La chasse aux sorcières

Ce qui rend confiant le président Eto’o sur le fait : « Le football camerounais est sur la bonne voie ». Et de rassurer : « Nous avons pris les engagements et nous allons les respecter ». Last but not de least, il a été décidé la relance des travaux de construction du nouveau siège de la FECAFOOT, la construction de l’immeuble siège de la Ligue Régionale du Nord, la construction de 10 stades dont les villes pilotes seront Bamenda et Kousseri, le reclassement et la contractualisation des employés, le renouvellement du parc automobile, l’acquisition de deux (2) nouveaux bus des sélections masculine et féminine séniors, l’augmentation des indemnités des membres du Comité exécutif qui passent de 600 000 FCFA à 750 000 FCFA. Par ailleurs, cette mission devra s’accompagner avec une détermination sans faille à nettoyer l’écurie d’Augias. Ainsi sur la base du rapport d’Audit du cabinet Moore et Stephen, mandat a été donné au président de la FECAFOOT de recouvrer toutes les créances et avoirs de la FECAFOOT et éventuellement d’engager des poursuites judiciaires contre ceux qui seront reconnus coupables de malversations financières. Mais aussi contre les personnes s’étant appropriées à des fins personnelles les exonérations fiscales et douanières accordées à la FECAFOOT par le MINFI. Conséquence, entre 2016 et 2021, l’on dénombre 259 conteneurs importés au nom de la FECAFOOT et des tonnes de rames de papiers. Toute chose qui vaut à la FECAFOOT un redressement fiscal de 3 milliards FCFA. Evidemment, pour annoncer les couleurs les premières têtes ont été coupées, il s’agit du membre du Comité exécutif, Guibaï Gaitama pour rébellion avec l’institution et la suspension confirmée pour insubordination du président de la Ligue régionale de l’Ouest, Kouedem François.

Les critiques

Toutefois, certains observateurs avertis sont restés sur leurs fins. Déplorant un manque de transparence de la part du nouvel exécutif de la FECAFOOT qui n’a pas chiffré le budget adopté de l’exercice 2022 dont la consommation sera consacrée sur les quatre derniers mois de l’année en cours. Et surtout du montant du contrat de l’équipementier One All Sport qui cristallise toutes les attentions et est au centre de toutes les discussions dans les chaumières. Ou encore, dénoncent vertement la révision à la hausse du mandat du président sans en donné le nombre d’années envisagées. Suscitant de vives critiques. Ces observateurs arguent que cela frise une violation des dispositions nationales et internationales, mais plus encore, du principe juridique qui stipule que les dispositions adoptées postérieurement ne peuvent pas être rétroactives. Ce d’autant plus qu’il se susurre que son application se veut pour cette mandature. Il en va de même de la dissolution de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (LFPC) dont un communiqué signé le 30 août 2022 du Président de la LFPC, Général d’Armée en deuxième section, Pierre Semengue vient raviver la contestation.




Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating
bottom of page