INCENDIES
Une série d’incendies a secoué la ville de Douala du 15 au 18 septembre 2023. C’est la station-service Total de la gare de Ndokoti qui va ouvrir les hostilités le vendredi 15 avant de voir un pan du marché chinois prendre le relais les 17 et 18 septembre 2023. Entraînant une mobilisation du 20è Groupement des sapeurs-pompiers de Douala et des autorités administratives. Heureusement aucune perte en vie humaine, mais des dégâts matériels importants.
out part, dans la matinée du vendredi 15 septembre 2023, lorsqu’un incendie se déclenche à la station-service Total situé en face de la gare-ferroviaire de Ndokoti. Parties du poste de vidange automobile pour se propager sur la boutique, les flammes ont complètement léché la toiture de ses deux services, causant d’importants dégâts matériels estimés à plusieurs millions FCFA. Même la forte pluie qui s’est abattue dans la ville de Douala quasiment pendant toute cette journée, faisant des dégâts énormes à l’instar de l’effondrement de deux immeubles au quartier Nyalla n’ont pas pu stopper la furie des flammes. Heureusement, la mobilisation des employés, des clients et des riverains ont permis d’éviter que le feu ne se propages jusqu’aux pompes de ravitaillements en carburants avant l’arrivée des sapeurs-pompiers dont les bouchons dans la ville et l’incivisme des automobilistes qui ne cèdent toujours pas le passage en priorité aux véhicules d’interventions (ambulances, sapeurs-pompiers, sécurités,…) n’ont pas permis d’arriver à temps. Jusqu’à ce jour, il est difficile de dire avec certitude la cause de cet incendie. Les responsables du département QHSE de la société Total, d’Eneo et des assurances sont descendus sur le site pour évaluer les dégâts et explorer les causes éventuelles de cet incendie.
Marché chinois en feu
Alors que les populations de la capitale économique était encore sur le choc de l’incendie de cette station-service et surtout des ravages causés par les pluies diluviennes du vendredi 16 septembre 2023, les commerçants de l’avenue commerciale d’Akwa, baptisée depuis l’invasion asiatique : «Marché chinois», ont été surpris par un incendie qui s’est déclenché dans une boutique de vente de gros, demi-gros et détails des marchandises d’origine chinoise. Favorisé par le fait que ces marchandises étaient essentiellement inflammables, la furie des flammes ont pris des proportions à craindre pour un embrassement de toute cette avenue sur un linéaire de près de 500m. Malgré la prompte intervention des soldats du feu du 20è Groupement des sapeurs-pompiers de Douala et la mobilisation des volontaires, l’Agence Quifeurou, plusieurs boutiques appartenant aux Chinois et des domiciles privés situés à l’arrière de ces grands espaces marchands ont été consumées. La bataille pour l’extinction définitive a duré près de 20 heures. Allant de 16 heures le dimanche au lendemain à 11 heures.
Une tâche qui s’est avérée ardue pour les éléments du Colonel Kadrey Abdei, le Commandant du 20è Groupement des sapeurs-pompiers au regard des difficultés rencontrées. Notamment, l’inaccessibilité des bouches-d’incendie fermées par des construction anarchiques, ce qui n’a pas permis aux soldats du feu de se déployer avec efficacité pour ravitailler les camions citernes ou installer leur tuyauterie pour mieux se mouvoir. Ce qui va obliger la Direction de la Protection Civile, de solliciter l’appui des camions des sapeurs du PAD, de l’ASCENA, et les camions anti-émeutes de la police et de la Gendarmerie nationale. Si aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée, il reste que l’une des bailleresses de l’immeuble abritant la grande surface chinoise où le feu est parti déplore en plus des importants dégâts, la brûlure au dos d’un de ses petits-fils. Dans l’ensemble, les pertes se chiffrent à plusieurs milliards FCFA. Reparties entre les propriétaires chinois, la Quincaillerie Quifeurou et les dizaines de commerçants détaillants qui essaiment les vérandas, trottoirs et même la chaussée de cette partie du boulevard de la liberté, baptisée « Marché chinois». Ironie du sort, le lendemain matin, alors que les flammes n’étaient pas encore entièrement maîtrisées, les autres commerçants n’ont pas fait preuve de compensation.
Manque de compassion
Pendant que les soldats du feu poursuivaient leur lutte pour éteindre les derniers foyers des flammes dans un environnement où la plupart des accès ont été obstrués, les commerçants-détaillants se sont confortablement installés pour mener de manière ostentatoire leurs activités dans l’incivisme qui est caractérisé par le désordre urbain. Une situation qui pose la question du respect du plan d’urbanisation avec les constructions anarchiques, le comportement citoyen des populations, la tolérance administrative qui maintient ce désordre urbain sous la pression de la société civile qui dénoncent régulièrement les déguerpissements forcés. Mais aussi et surtout l’accélération des solutions préconisées par la .Communauté Urbaine de Douala (CUD) pour résoudre le problème de canalisation d’eau et de bouche d’incendie dans la ville de Douala. Des préoccupations que le Gouverneur de la région du Littoral, Dieudonné Ivaha Diboua et son état-major : le Préfet du Département du Wouri, le Maire de la Ville, le Sous-préfet de l’arrondissement de Douala 1er, les autorités des forces de sécurités (Colégion, DRSN,…), ont palpé du bout des doigts. Eux qui ont supervisé de bout en bout la rude bataille mené par les éléments du 20è Groupement des Sapeurs-pompiers.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
Laisser un commentaire et Abonnez-vous .
Comments