ELECTIONS ONMC
Le Ministre de la Santé Publique a convoqué une réunion de concertation le 6 janvier 20233 en vue de préparer la tenue de l’Assemblée générale élective de repêchage convoquée pour le 18 janvier prochain, après le fiasco de celle du 29 décembre 2022. Présidée par le Directeur des Ressources Humaines et boycottée par cinq des sept candidats à la présidence en lice, elle a accouché d’un fichier électoral contesté et contestable. Ce qui est annonciateur soit d’un autre échec soit d’un hold-up électoral.
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Les services du Ministère de la Santé Publique (MINSANTE) ont servi de cadre le 06 janvier 2023, à une réunion de concertation à laquelle étaient invités tous les candidats et les représentants des différents collèges en vue de travailler sur : - la consolidation de la liste des électeurs ; - l'assainissement du fichier électoral; et - la catégorisation des différents collèges d'électeurs. Seulement, le même jour deux (2) candidats à la présidence de l’Ordre National des Médecins du Cameroun (ONMC), Dr Rodolphe Fonkoua et Dr Roger Kamta donnaient à Douala une conférence de presse au cours de laquelle, ils ont annoncé que cinq (5) des sept candidats avaient boycotté cette réunion de concertation « qui portait les germes d’un saupoudrage en vue de crédibiliser une mascarade qui est savamment tissé par le Ministère de tutelle ». Les deux candidats qui ont tenu à rappeler qu’il ne s’agissait pas d’une coalition de candidatures, mais d’une dénonciation consensuelle des manœuvres peu orthodoxes du processus électoral en cours à l’ONMC pour laquelle ils portaient la voix de trois autres candidats absents parmi lesquels Dr Mankolo Olga Bassong, Dr Manga Theodat,… empêchés. D’emblée, ils justifiaient le boycott de cette réunion de concertation sur le fait qu’ils estimaient que : «Le Ministre de la Santé Publique n'a pas préalablement cru bon de laisser la Commission électorale vider le contentieux préélectoral porté par plusieurs médecins membres de l’ONMC. Ceci en violation flagrante des dispositions pertinentes de l'article 105 du Code de déontologie qui l'oblige à la Commission Electorale de statuer sur les différentes requêtes dont elle est saisie», confie le Dr Kamta.
Le Communiqué final de cette réunion de concertation présidée par le Directeur des Ressources Humaines et signé le 7 janvier 2023 par le MINSANTE, Manaouda Malachie, curieusement ne fait allusion à la présence d’aucun candidat à la présidence de l’ONMC et d’aucun membre du Conseil de l’Ordre sortant, mais annonce que le fichier électoral devant servir pour la tenue l’Assemblée générale extraordinaire de repêchage convoquée pour le 18 janvier 2023 consacrée aux élections des organes de cet Ordre a été « toiletté et épuré » des membres illégaux. Ainsi le fichier électoral retenu à l’issu de cette concertation «unilatérale» et publié est de 1 505 électeurs (soit 864 du collège des fonctionnaires, 556 du collège des privés laïcs et 85 du collège des privés-confectionnels) sur les 11 055 membres inscrits à l’ONMC. Pour les deux porte-paroles des cinq candidats dénonciateurs, s’ils ne dénient aucun droit au Ministre de tutelle la compétence de convoquer l’Assemblée générale de l’ONMC tout comme peut le faire les 2/3 des membres, il reste qu’aucune disposition des textes ne lui donne les prérogatives de s’accaparer l’organiser de l’AG comme c’est le cas. Et conteste ce fichier électoral. «Nous avons veillé à ce que le Secrétariat général sortant de l’Ordre qui est le seul habilité à déterminer le fichier des membres à jour de leurs cotisations transmettent par voie d’huissier un fichier numérique crypté et qui ne peut par conséquent être modifié. Ce fichier compte près de 3 500 médecins habilités à prendre part à l’AG extraordinaire élective ».
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Un processus électoral pipé ?
Cette différence de plus 2000 électeurs, et donnant la majorité absolue au collège des fonctionnaires dont est issu l’un des candidats fait ainsi prospérer des soupçons d’un hold-up que le ministère de tutelle s’active à orchestrer en faveur de ce dernier dont ils clament urbi orbi l’illégalité de la candidature. « Les articles 96 et 98 du Code de déontologie sortis de l’Assemblée générale extraordinaire du 13 mai 2022 disposent que pour être candidat à la présidence de l’ordre, il faut avoir été membre d’un Conseil de l’Ordre et avoir été régulièrement à jour de ses cotisations. Ce qui n’est pas le cas pour le candidat Pr. Noël Emmanuel Essomba, qui a régularisé dix ans de ces cotisations simplement pour les besoins de la cause». Non sans indiquer que le Ministre Manaouda Malachie se comporte comme si l’AG extraordinaire du 18 janvier 2022 est une continuité de l’AG foireuse du 29 décembre 2022. Puisqu’il s’appuie uniquement sur les listes des membres inscrits physiquement ou par procuration lors cette dernière assise. Où il apparaissait clairement des doublons et triplons, des non médecins enrôlés par dizaines. Mieux encore, ils relèvent le fait que sont quasiment exclus de ce processus électoral les médecins en chômage qui n’appartiennent à aucun des trois collèges. Autres récriminations, les cinq candidats s’offusquent de ce que le Ministre de tutelle ait sollicité ELECAM pour l’organisation du scrutin du 18 janvier prochain. Suscitant l’ire et le courroux des médecins qui y voient une ingérence criarde des institutions publiques visant à faire croire que l’ONMC est incapable d’organiser ses propres élections.
« Une ingérence jamais vu dans une organisation socio-professionnelle au Cameroun », clament-ils. Ce qui suscite déjà un désaveu et un appel au boycott surtout que des médecins s’étant investis pour partir des contrés lointaines du pays (Kousseri, Mora, Maroua, Bertoua, et des zones enclaves) pour prendre part à l'AG du 29 décembre 2022 et qui disent ne plus être prêts à consentir en l’espace de trois semaines les mêmes sacrifices humains et financiers pour prendre part à une AG élective qui frise un autre fiasco en perspective. Toute chose qui risque compromettre à l'atteinte du quorum nécessaire pour la validation d'une AG. Toutefois, les cinq candidats proposent comme piste de solutions : - Une concertation avec tous les membres du Conseil sortant et le Commissaire aux comptes pour établir le fichier électoral sur la seule base du respect des textes et des justificatifs des paiements des cotisations éventuellement en présence des candidats ou de leurs représentants ; - Réévaluer les candidatures dans le strict respect des textes en vigueur ; - instaurer le vote numérique pour pallier à la faible mobilisation enregistrée des membres en général et en particulier des membres en exercice dans les contrés lointaines ou très enclavées. C'est dire que malgré tous les efforts du Ministre de tutelle à montrer sa bonne foi dans la conduite d'un processus électoral transparent pour un aboutissement heureux à la mise en place des organes fonctionnels et forts de l'ONMC une franche importante des membres n'y croient pas. Chaud devant!
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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