FILIERE HUILE DE PALME
Le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Gabriel Mbaïrobe a présidé les 25 et 26 octobre 2023 à Douala l’atelier national de concertation et de cadrage en vue de l’accompagnement du processus de mise en place d’une organisation interprofessionnelle dans la filière huile de palme.
Partis des dix régions du pays, les responsables et représentants des organisations professionnelles des différents maillons de la chaine de production (GIC, Coopératives, Fédérations de coopératives, Syndicats des producteurs, Industries de transformation, travailleurs, patronat) de la filière huile de palme se sont retrouvés à Douala les 25 et 26 octobre 2023 pour participer à l’atelier national de concertation et de cadrage en vue de l’accompagnement du processus de mise en place d’une organisation interprofessionnelle dans ladite filière. Présidé par le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER), Gabriel Mbaïrobe, cet atelier a permis de parcourir le cadre juridique au regard des orientations gouvernementales en matière de professionnalisation et d’autonomisation des acteurs et surtout d’arrêter un processus de mise en place de l’interprofession dans la filière huile de palme à la faveur des dispositions de la loi N°2021/023 du 16 décembre 2021 régissant les organisations interprofessionnelles au Cameroun. «Cette loi, non seulement révolutionne l’environnement économique des filières porteuses… C’est une réponse pertinente à la structuration et la modernisation de l’agriculture dans notre pays », a déclaré Gabriel Mbaïrobe. Ce d’autant plus que jusqu’ici, la collaboration entre les organisations des différents acteurs de la chaine de production des filières agricoles en général et de la filière huile de palme en particulier n’était pas évidente.
Accélérateur de l’import-substitution
Ce n’est pas exagéré que de dire qu’ils se regardaient en chien de faïence. Au point de développer de la concurrence dolosive et égoïste. Conséquence, la production nationale des filières agricoles dites prioritaires est très faible et d’une qualité approximative pour satisfaire la demande nationale et tenir la concurrence. Entrainant des exportations qui déséquilibrent négativement la balance nationale. Ce qui justifie que la Stratégie Nationale de développement 2020 – 2030 (SND 30) a identifié l’agriculture comme l’un des piliers principaux pour rééquilibrer la balance commerciale chroniquement déficitaire du Cameroun. C’est ainsi que dans l’optique de mettre en application la vision du Chef de l’Etat qui est de changer la donne en introduisant formellement dans le corpus législatif un nouveau cadre institutionnel et organisationnel que sont les organisations interprofessionnelles, le MINADER, Gabriel Mbaïrobe s’emploie à accompagner les différentes filières agricoles à franchir le cap de l’interprofession. L’un des objectifs spécifiques de la Stratégie de Développement du Secteur Rural (SDSR) est de favoriser l’émergence de dix (10) interprofessions dans les filières prioritaire en 2025 et quinze (15) interprofessions en 2030. « Puisque c’est le stade ultime et supérieur de la structuration des filières de production. En ce sens qu’elles sont des organisations qui rassemblent toutes les associations professionnelles d’une filière intégrant ainsi les secteurs primaires, secondaires et tertiaires pour promouvoir la valeur ajoutée et la compétitivité des filières de production.
Le Ministre Gabriel Mbaïrobe de préciser que : «C’est un vecteur par lequel les filières de productions s’organisent, se régissent, organisent leur compétitivité, administrent la concurrence pour porter l’économie camerounaise vers les cimes qui peuvent permettre de développer des courants d’échanges susceptibles de produire des devises si importante pour notre balance de paiements». L’huile de palme est l’un des produits de grande consommation dont le gap entre la demande nationale et la production locale est énorme. Avec des importations oscillant entre 100 000 et 160 000 tonnes d’huile de palme chaque année pour un montant avoisinant entre 150 à 160 milliards de FCFA. Pour l’année 2023, le Cameroun pourra augmenter ses importations d’huile de palme de 71% comparativement à 2022. On estime même que le Cameroun va ainsi recourir à 200 000 tonnes à la demande des industries de 2è transformation que sont les raffineries. Une véritable menace pour la survie des autres acteurs nationaux de la filière, au péril de les anéantir totalement. Pourtant, les études indiquent que le Cameroun a des potentialités et des moyens de combler localement ce gap et satisfaire la demande nationale. «Vous savez aujourd’hui qu’au niveau des industries de la 2e transformation la demande en huile de palme est à 1,3 million de tonnes pour pouvoir fabriquer nos produits finies. Et à ce séjour, le déficit est énorme. Ce qui fait en sorte que nous avons l’impérieuse obligation de nous impliquer fortement pour que nous puissions nous constituer en interprofession», a indiqué Jean Temgoua, représentant de l’Association des Sociétés de Raffineries et Oléagineux du Cameroun (ASROC).
Synergie de tous les acteurs de la chaîne
Par ailleurs, désigné Coordonnateur technique chargé du suivi et de la mise en application des recommandations arrêtées reconnait la nécessité d’exploiter la loi du 16 décembre 2021. «L’interprofession vient justement régler la question de la qualité des huiles de palme produites sur le plan national. Parce que jusqu’ici une bonne quantité de la production nationale n’est pas de bonne pour la santé. Parce qu’au niveau des presses villageoises, le pressage se fait de manière artisanale et avec des techniques largement dépassées voire moyenâgeuses ». Lorsqu’on sait que 40% de la production locale est faite de manière artisanale et déclarée impropre à la santé, tous les participants sont unanimes que tous les maillons de la chaine de la filière huile de palme doivent travailler en synergie. : «Si les producteurs de la noix de palme se regroupent et destinent leur production aux agro-industriels de la 1ère transformation qui ont des machines et des usines plus modernes, on aura une production de qualité et en quantité puisque les pertes seront très réduites au niveau des extractions». Pour le MINADER, Gabriel Mbaïrobe, l’interprofession qui est ainsi en gestion devrait «augmenter la productivité en régénérant les plantations qui ont plus de 40 ans et dont la productivité est faible avec en moyenne 400 Kg à l’hectare. Ce qui n’est pas acceptable, puisqu’on peut arriver jusqu’à 02 tonnes à l’hectare. C’est dire qu’il faut avoir des variétés plus performantes, il faut utiliser la fertilisation, il faut augmenter la densité, il faut augmenter les superficies, tout ceci a un coup».
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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