MODERNISATION DE LA VOIRIE URBAINE
L’annonce a été officiellement faite le 15 octobre 2024 par le Maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè au cours d’une rencontre spéciale qu’il a eu avec la presse à la salle des actes Rudolph Tokoto de l’hôtel de ville. La Communauté Urbaine de Douala engage avec l’entreprise China First Highway Engineering Co, la construction d’une voie sur le long des berges du Wouri pour décongestionner le dense trafic de la circulation qui plonge les populations de la zone Akwa-Nord dans la Commune d’Arrondissement de Douala 5è dans les bouchons réguliers et handicapants.
Les Communes d’Arrondissement de Douala (CAD) 3è et 5è comptent environ 3 millions d’habitants. Dans leur mobilité urbaine vers le centre administratif de Bonanjo et le centre commercial d’Akwa, ils sont confrontés à des embouteillages réguliers et contraignants dans lesquels ils peuvent passer une à deux heures. Une situation préoccupante pour l’exécutif de la Communauté Urbaine de Douala (CUD) dont la mission est d’améliorer le cadre et les conditions de vie de ses populations. C’est ainsi que, tenant compte du Plan Directeur d'Urbanisme (PDU) de la Ville de Douala qui a mis en exergue les nombreuses discontinuités de son réseau de voiries. Qui a permis de révéler que le réseau principal est pour l'essentiel désarticulé et les liaisons nord-sud en particulier, restent insuffisantes. Une situation qui engendre de fortes congestions de la circulation sur l'ensemble de la ville et contribue à ralentir les activités économiques et partant, la compétitivité et l'attractivité de la Ville et du Pays en général. C’est alors qu’en application de l'orientation qui découle du PDU, à savoir de développer un réseau d'infrastructures structurantes et secondaires pour accompagner et mieux contrôler la croissance démographique et spatiale de la cité capitale économique, le Maire de la ville de Douala, Roger Mabassa Ndiné a opté la construction d’une nouvelle la voie sur les berges du fleuve Wouri, entre le Rond- point Déido et le Rond-point Maetur à Bonamoussadi. « Parce qu’elle apparaît aujourd'hui encore, plus qu'indispensable pour favoriser l'accès au centre-ville des populations des Arrondissements de Douala 5 et Douala 3, rendu difficile depuis un certain temps du fait de nombreux embouteillages », a soutenu Roger Mbassa Ndinè.
Au regard de la rareté des ressources financières et en corrélation aux contraintes budgétaires de la CUD, le Maire de la ville de Douala a procédé à la signature d'un mémorandum d'accord de coopération avec l'entreprise CHINA FIRST HIGHWAY ENGINEERING CO. LTD (CFHEC) en prélude à la signature éventuelle d'un marché de gré à gré pour la construction d'une voie rapide sur les berges du fleuve Wouri. Ce projet d’aménagement de la voirie urbaine comprend plusieurs composantes essentielles. A savoir : - un quai principal de 2 x 2 voies avec terre-plein central d'un linéaire de 3 900 ml, - deux boulevards urbains de 2 x 2 voies avec terre-plein central en vue du raccordement de la voie au rond-point Maetur sur 1 700 ml d'une part, et du prolongement sur 400 ml de « l'axe lourd Bepanda », - une contre-allée de 1 x 2 voie et des bretelles d'un linéaire cumulé de 4 000 ml, - des aménagements divers (espaces marchands, belvédères, débarcadères, etc.) et des brettelles permettant de connecter la voie aux quartiers traversés. « Il faut permettre aux citoyens de se mouvoir facilement et rapidement », a expliqué Roger Mbassa Ndinè, l’édile de la ville de Douala. Ledit marché présente deux profils en fonction de la zone : - Un profil T1 qui prévoit un mur de soutènement et des remblais pour des zones marécageuses, une piste piétonne et une voie de desserte ; - Un Profil T2: qui prévoit de construire la voie sur des piles. Il est prévu des voies de déviations vers les zones de carrières identifiées et des passages à niveau à certains points pour la traversée du quartier vers le fleuve Wouri.
Une infrastructure urbaine futuriste
Il faut dire que plus tard, cette voie pourra être prolongée à partir de Denvers Bonamoussadi pour rejoindre d’ici 2030, celle de contournement qui est projetée pour sortir par Dibombari en passant par Bona Ngando qui jusqu’ici n’est pas encore habité. Le marché a été attribué à l’entreprise China First Highway Engineering Co (CFHEC) parce qu’elle a offert des facilités dans l'exécution des travaux. Notamment, du fait qu’elle était favorable à une ingénierie financière innovante qui a permis à l’Etat d’éviter de débourser le moindre franc. Ainsi le mémorandum d’entente qui a été signé depuis le 20 août 2024, suivant les dispositions de l’article 109 du Code des marchés publics, a nécessité « le haut accord de la Présidence de la République pour la passation de gré à gré dudit marché ». Il est d’un montant de 41 457 537 196 de FCFA (soit environ 62 millions d’euros) toutes taxes comprises et préfinancé à 90% par l’entreprise chinoise (CFHEC) sous la forme d’un prêt que la CUD va rembourser sur 10 ans après avoir au préalablement payé une avance de démarrage plafonnée au taux de dix pour cent (10%). Le délai de réalisation des travaux est de vingt-quatre (24) mois non inclus la période de garantie usuelle de douze (12) mois et la garantie décennale sur les ouvrages d'art. « Nous allons continuer d’explorer d’autres voies de financements pour doter la ville de Douala des infrastructures modernes afin d’améliorer le confort de vue des populations », a déclaré Roger Mbassa Ndinè. Non sans se prévaloir que tout cela a été possible grâce à la crédibilité de la signature du CUD. « Les comptes de la CUD sont crédibles et transparents. Nos partenaires peuvent constater que nous remboursons 15 à 20 milliards de FCFA de dette par an. Ce qui est rassurant », soutient-il.
Cette nouvelle route va accroitre le linéaire des voies bitumés de la voirie urbaine, mais aussi embellir la cité capitale économique qui souffre d’une insuffisance en infrastructures routières et surtout que celles existant sont vieilles et dépassées parce qu’elles étaient construites pour la majorité pour une densité de la circulation plus légère. Quant à l’épineuse question des indemnisations, la CUD pourra faire face à une contrainte financière qu’elle n’a pas prévue. Le dossier technique ayant été fait sur la base des vues aériennes à l’aide des drones. Ce qui laissait voir que le tronçon est sur une vaste étendue de terres marécageuses et de savane où il n’y a aucune maison. Mais, il n’est pas exclu que des personnes vont apparaitre au moment de l’exécution du projet pour se prévaloir des titres des propriétés légaux ou traditionnels sur ces zones essentiellement marécageuses et envahies par une verdure qui n’a jamais été mise en valeur. « Si ce sera le cas, des dispositions seront prises pour les indemniser », a rassuré Mbassa Ndinè. Comme toutes les infrastructures qui sont construites pour améliorer le cadre et les conditions de vie des populations de Douala, le Maire de la ville a appelé les populations à s’approprier ces ouvrages afin qu’elles donnent du leur pour protéger ce patrimoine urbain afin qu’il dure. Mais avant, il faut que les travaux qui seront effectués soient aussi de qualité et répondant aux standards modernes.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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