CHOLÉRA
Le Ministre de la Santé Publique, Manaouda Malachie et le Ministre de l’Eau et de l’Energie Gaston Eloundou Essomba ont démarré une descente sur le terrain des différents foyers de résurgence du choléra. Après l’étape du mardi 29 mars 2022 de Tiko, Limbe et Buéa dans la région du Sud-Ouest, ils mettront le cap sur Douala ce mercredi 30 mars 2022.
Le choléra fait plus de ravages qu’on ne s’imagine. La côte d’alerte semble être atteinte. C’est ce qui ressort de la tournée entamée dans les régions du Sud-Ouest et du Littoral par le Ministre de la Santé Publique, Manaouda Malachie et le Ministre de l’Eau et l’Energie, Gaston Eloundou Essomba pour effectuer les opérations d’évaluation du dispositif de lutte et prévention contre le choléra. A l’étape de Douala, le 30 mars 2022, l’Hôpital Laquintinie a été le théâtre de cette visite de travail. Les chiffres sont évocateurs. La Délégation Régionale de la Santé Publique du Littoral indique qu’à la date du 29 mars 2022, 13 districts de santé de la ville de Douala sont affectés par l’épidémie du choléra (Ndlr, soit près de 70% du département du Wouri), pour 640 cas enregistrés et 27 décès avec comme plus important foyer la Prison centrale de Douala avec 104 cas enregistrés pour 5 décès. A la prison, la situation épidémiologique va en s’aggravant du fait de la qualité de l’alimentation exécrable et la promiscuité rampante. Mais dans la ville, il est aussi et surtout du fait du faible taux d’approvisionnement de la capitale économique en eau potable. En guise de riposte, le Ministre Manaouda Malachie a annoncé le déploiement des actions additionnelles et le déblocage d’une enveloppe de 35 millions FCFA (soit 30 millions FCFA de subvention de l’OMS et 5 millions FCFA du MINSANTE).
Cette descente entamée le 29 mars 2022 dans les villes de Buéa, Limbé et Tiko (Région de Sud-Ouest), a permis d’actualiser la situation épidémiologique qui fait état sur l’ensemble du territoire national de 2916 cas cumulés pour 61 décès. Environ 10% des cas sont des enfants de moins de 5 ans. La ville de Buéa enregistre, à date, 14 patients internés à l’hôpital Régional. D’après le Délégué Régional de la Santé Publique du Sud-Ouest, le meilleur moyen de mettre fin à l’épidémie est de rendre prioritairement disponible l’eau potable. En outre, le manque criard de toilettes appropriées (qu’elles soient publiques ou privées) constitue l’une des causes de la propagation du choléra dans cette belle partie du pays. Le Minsanté, Manaouda Malachie s’est dit satisfait de la proactivité et de la réactivité des personnels de santé. Pour sa part, le Minee, Gaston Eloundou Essomba a instruit ses services compétents de prendre des dispositions pour la fourniture en eau potable aux populations en liaison avec la Camwater dans les 72 heures. Le Représentant résident de l’OMS au Cameroun qui prend part à cette mission de haute importance a pu se rendre compte de l’urgence de débloquer les moyens pour assurer une riposte efficace.
Il faut dire que c’est le 22 mars 2022, en pleine célébration de la Journée Mondiale de l’Eau que sera signalée la flambée des cas de malades du choléra au Cameroun. Une coïncidence, qui vient rappeler que le faible accès des ménages à l’eau potables qui est l’une des premières causes de contamination. Les autorités compétentes vont annoncer que c’est depuis le 16 mars 2022 que la résurgence de l’épidémie du choléra sera signalée. A travers un twitte publié le 25 mars le Ministre de la Santé Publique (MINSANTE), Manaouda Malachie va confirmer qu’«entre le 16 et le 22 mars 2022, une flambée de cas de choléra est observée dans le Sud-Ouest avec plus de 300 cas notifiés ». Plus précisément 43 cas et 20 décès à Kumba, 111 cas et 2 décès à Buéa, 122 cas à Limbé, 68 cas et 05 décès à Tiko, et 16 cas et 02 décès à Yaoundé. Soit un total de 360 cas pour la première semaine. La situation va grandissante qu’au départ de Yaoundé, le 28 mars 2022, 260 nouveaux cas étaient enregistrés. Lors de la descente du 29 mars 2022 à Buea, la Délégation Régionale de la Santé du Sud-Ouest va annoncer que 209 nouveaux ont été enregistrés dans les villes de Buéa, Limbe, Tiko, Kumba et Muyuka.
En vue de riposter énergiquement contre l’épidémie de choléra en cours au Cameroun, « le système de gestion de l’incident a été activé au niveau central et dans les régions en épidémie pour assurer la coordination des mesures prises et de la vaccination réactive », a indiqué le Ministre Manaouda Malachie sur l’un de ses twittes. Selon les chiffres du Ministère de la Santé Publique, environ 7% des personnes touchées par le choléra décèdent. A cet effet, la délégation conduite par le MINSANTE se féliciter que depuis l’activation du Système de Gestion de l’Incident au choléra, la riposte est énergique et vigoureuse sur le terrain. Cette riposte est coordonnée par les autorités sanitaires et est supervisée par les Gouverneurs des régions du Littoral et du Sud-Ouest. Malheureusement au Cameroun, l’approvisionnement en eau potable est encore très faible sur l’étendue du territoire nationale avec moins de 50% de ménages qui en ont accès. Curieusement, des taux d’approvisionnement que connaissent la capitale politique, Yaoundé et la capitale économique, Douala, qui connaissent en plus des coupures intempestives s’étalant sur plusieurs jours voir plusieurs semaines. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « des vaccins anticholériques sûrs, administrés par voie orale, doivent être utilisés conjointement à l'amélioration de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement pour limiter les flambées de choléra et favoriser la prévention dans les zones connues pour être à haut risque ».
Comments