S. M. JEAN YVES EBOUMBOU DUALA MANGA BELL
A la suite l’expropriation forcée des habitants du village Dikolo-Bali, le Chef Supérieur du Canton Bell est sorti de sa réserve pour exprimer son indignation.
Exprimant son exaspération et sa solidarité aux victimes et à ses administrés qui le soupçonnaient d’être complice de cette expropriation, le Chef du Canton Bell, S.M. Jean Yves Eboumbou Duala Manga Bell a déclaré que ce déguerpissement vise inéluctablement à «l’affaiblissement de la Chefferie du Canton Bell ». Avant de prendre l’engagement solennelle que : « Rien ne sera plus comme avant dans mon village ». C’était le lundi 16 mai 2022 dans lors de la rencontre tenue dans l’après-midi avec les familles des victimes. Pour lui, « il ne s’agit pas de lever les hommes et les femmes de son canton contre l’administration ou alors mettre en mal le vivre ensemble. Mais, de dire toute le désarroi du peuple Douala [Sawa] » qui est fatigué de tout perdre, avec violence, sans respect, sans considération, malgré les contreparties qui ont été négociées par lui ». Et de marteler : « Ce peuple n’acceptera plus les déportations ». Tout en rappelant que son arrière-grand-père, [Rudolph Duala Manga], héros national a lutté jusqu’à donner sa vie pour cette question d’expropriation des terres camerounaises. Et de s’étonner que « qu’hier c’était l’occupant étranger, aujourd’hui c’est notre propre administration » et de pester : « Je le répète trop c’est trop !»
Il demande à l’Etat ses textes législatifs, les traités ratifiés relatifs aux minorités et aux populations autochtones, sans ni les changer ni les tronquer pour les intérêts individuels de quelques privilégiés. Parce que souligne-t-il : « Une culture que l’on assassine, une peuple dont on frabrique l’implosion et qu’on éparpille, une tradition qui s’efface… Tout ce génocide culturel du peuple Douala se fait sous les yeux et dans l’indifférence des plus hautes autorités et très souvent avec un habillage juridique et administratif approximatif et des explications de droit en l’emporte-pièce ». Il s’étonne que malgré toutes les démarches entreprises, avec au décompte plus de quinze séances de travail avec les membres du gouvernement, les proches collaborateurs du Chef de l’Etat, le Gouverneur de la région du Littoral, les interventions des députés du Wouri, des hommes politiques, du Ngondo, et un plaidoyer en direction des parlementaires, pour démontrer les incongruités et les irrégularités de tous les actes administratifs pris pour les expropriations des habitants de Dikolo, Essengue, Youpwé, Dindè,… on arrive à ces exactions, c’est la preuve qu’après avoir respecté ses illustres prédécesseurs lui, on veut le fragiliser. Et de lancer : « Personne ne peut accepter une telle injustice sans s’indigner. Personne ne peut accepter une telle prédation des terres sans s’offusquer. Personne ne peut accepter une telle barbarie sans réagir. »
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