PORT DE DOUALA-BONABERI
Dans un communiqué, le Directeur général du Port Autonome de Douala annonce le démarrage imminent de la 2è phase des travaux de construction et d’aménagement des voies de contournement et de desserte de la zone aval du domaine public portuaire au lieu Essengue. Mais le Chef supérieur du Canton Bell s’oppose au déguerpissement desdites populations.
Depuis cinq années, le Port Autonome de Douala (PAD) est engagé dans un vaste processus de normalisation de toutes ses activités, de rénovation, de modernisation et de développement des infrastructures et superstructures de son combinat portuaire. Cette réalisation vise à transformer en profondeur, la physionomie du Port de Douala-Bonabéri et en droite ligne de la vision du Chef de l’Etat Paul Biya. En pleine campagne électorale, le Président de la République, Paul Biya, alors candidat à l'élection présidentielle de 2011, avait fixé le cap. Dans son discours de campagne prononcé le 6 octobre 2011 à Douala, il a spécifiquement décrit ce vaste projet : «L’installation d'un système de surveillance du port et de la côte permettant une surveillance et une gestion efficace du trafic maritime et d'un système de contrôle biométrique et périmétrique des entrées de l'enceinte portuaire de Douala», soulignait Paul Biya. Et de conclure après avoir tracé les grandes lignes de sa modernisation que : «Douala doit devenir le port de référence du Golfe de Guinée». Et ce projet a pris corps aux lendemains de la prise de fonction du tandem du Top management du PAD, Cyrus Ngo’o (DG) et Shey Jones Yembe (PCA), en 2016.
La phase 1 de du projet structurant de sécurisation du domaine portuaire étant achevé en 2021, le Directeur général du Pad, Cyrus Ngo’o a dans un communiqué signé le 23 février 2022 annonce l’imminence des travaux de construction et de réhabilitation des voies de contournement et de desserte de la zone avale du domaine public portuaire au lieu Essengue. Chantier s’inscrivant dans la phase II du projet structurant de sécurisation du domaine public portuaire. Aussitôt, le Roi du Canton Bell, S.M. Eboumbou Douala Manga Bell a aussitôt fait une sortie en opposition. «J'ai appris avec beaucoup de consternation dans certains médias et réseaux sociaux la semaine dernière, le déguerpissement à l'initiative du PAD dans les tous prochains jours des populations de Essengue; un domaine national querellé par le Port Autonome de Douala et le Canton Bell. Je tiens à porter à la connaissance des autorités compétentes, à l'opinion nationale et internationale, aux populations dudit quartier que cette initiative sera illégale et en violation flagrante des dispositions des procédures judiciaires en cours ». Par la suite, traitant le communiqué du DG du PAD de simple rumeur. « Je voudrais appeler les populations d’Essengue au calme, car il ne s'agirait que de simples rumeurs. Je les exhorte à la retenue à la confiance aux institutions judiciaires qui suivent de près ce litige qui pourrait entraîner des émeutes très lourdes de conséquences sociopolitiques ».
Un accompagnement financier du PAD ignoré
Alors que le Canton Belle fonde sa position sur une procédure judiciaire en instance devant le Tribunal de Grande Instance du Wouri et attente de jugement, Me Kack Kack, le Conseil du PAD, rappelle qu’il évite d’évoquer la sentence du recours aux fins de sursis à exécution par eux introduit au Tribunal administratif dans le cadre de cette affaire. En effet, le 31 décembre 2021, le juge administratif l’a déclaré irrecevable. Pour le PAD, le site d’Essengue fait incontestablement partie intégrante du domaine public portuaire de Douala Bonabéri; il y a été incorporé par un Décret de classement pris par le Président de la République Ahmadou Ahidjo en 1975 suivi par de nombreux actes qui ont procédé à la délimitation globale dudit domaine. Sur les hautes instructions du Chef de l'Etat, une Mission Interministérielle conduite par les responsables des Services du Premier Ministre a procédé à une descendue sur le site. Après avoir entendu contradictoirement toutes les parties (Autorités Traditionnelles, Administrations concernées et le Port Autonome de Douala), cette Mission a reconfirmé que ce site faisait partie intégrante des limites du domaine public portuaire suivants les points géographiques des Décrets de 1975 et 1977. Et de conclure que les populations qui l’occupent y sont installées illégalement et sans titre par la Chefferie supérieure du Canton Bell qui a la conviction que cet espace relève de son territoire de commandement traditionnel. Malheureusement sans fondement juridique.
Toutefois, la Direction général du PAD faisant preuve de magnanimité et d'humanisme dans la gestion de ce dossier, avait décidé de donner aux populations un accompagnement financier qui leur permettrait une libération progressive des sites concernés. Le pactole est encore en souffrance auprès du Préfet du Wouri. Car dans une campagne de résistance, la Chefferie supérieure du Canton Bell avait demandé aux populations de décliner cet accompagnement financier en attendant une victoire judiciaire. Pour justifier, leur refus, les habitants qualifient d’insignifiant cet accompagnement et réclament en lieu et place des indemnisations conséquentes après évaluation des investissements colossaux consentis soit pour construire des maisons d’habitation, soit des activités génératrices de revenus (PME). Une situation qui risque porter un sérieux coup de frein à l’élan de transformation du domaine public portuaire de Douala-Bonabéri. Pour le tandem managérial, She John, PCA et Cyrus Ngo’o, DG du Port Autonome de Douala (PAD), «le but recherché ici est d’arrimer le Port de Douala aux standards internationaux du secteur et d’en faire un véritable catalyseur de croissance de l’économie nationale».
Comments