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GROS RETARD DANS LA CAMPAGNE D’ENTRETIEN DE LA VOIRIE URBAINE

DOUALA


L’exécutif communautaire a lancé depuis mars 2024 une vaste campagne herculéenne d’entretien de la voirie urbaine de Douala, des drains et des caniveaux. Malgré tous ses efforts et toute sa détermination, le taux d’exécution des travaux au 30 juin est loin des objectifs fixés. Face à la gravité de la situation sur la mobilité urbaine, le Maire de la Ville de Douala a annoncé le 1er août 2024, au sortir de la 2è session ordinaire annuelle du Conseil Communautaire, la mise sur pied d’une cellule de crise en cette grande saison de pluies pour veiller sur toutes les éventuels dégâts que les adverses causeront en guise de dégradation de la chaussée.


La voirie urbaine de Douala est en état de délabrement avancée. 180 Km de zones de dégradation répertoriées sur les routes revêtues pour un réseau viaire qui s’étend sur environ 5 000 Km, soit environ 700 Km de routes revêtues (Béton bitumineux et pavés) et 4 300 Km des routes en terre. Il n’y a pas un axe routier de la capitale économique où les automobilistes circulent sans pestiférer contre les élus municipaux de la ville de Douala et les gouvernants de la République. Et pour cause, le réseau est jonché des nids de poules, des nids d’éléphants, et des crevasses qui ont fini par devenir des lacs de cratères qui donnent un décor peu reluisant à la cité capitale économique. Pire en cette saison pluvieuse. Ce tableau très peu honorable est celui d’une voirie urbaine où la circulation est difficile, caractérisée par d’interminables bouchons aux heures de grands flux, au point de rendre certaines zones inaccessibles. Or, avant de devenir des lacs de cratères donnant l’allure d’une cité ukrainienne en ruine où ont explosé des obus russes, ce sont des petits creux qui naissent sur la chaussée et dont l’inertie les amènes à prendre des proportions importantes à tel point que des habitants de certaines zones assistent impuissants à des chaussées coupées. Plombant la mobilité urbaine, affectant considérable l’économie locale et même nationale au regard du statut de métropole économique qu’à la ville de Douala. Les experts soutiennent que plus la chaussée est dégradée, plus elle demande un important effort financier pour sa réfection. Et de soutenir que : «Un réseau routier en bon état est au cœur d'une saine économie». Pour inverser la situation, l’exécutif communautaire de la ville de Douala a engagé depuis le mois de mars 2024 de manière tout azimut les travaux d’entretien routiers.

L’ensemble du programme d’entretien routier en cours pour cette campagne 2024 portent sur un linéaire total d’environ 70 Km de voirie revêtue. Soit près de 55 000 m² de zones fortement dégradées qui sont déjà réhabilitées sur une quarantaine d’axes routiers de la ville de Douala. Par des travaux portant sur le traitement des nids de poule, et la pose de tapis béton bitumineux ou des pavés. Dans le cadre des travaux de la 2è session ordinaire annuelle du Conseil de la Communauté qui se sont déroulées du 25 juillet au 1er août 2024, consacrée à l’évaluation de l’exécution du budget au 30 juin 2024, les Grands conseillers l’ont démarré par la visite des chantiers en cours d’exécution. Une descente sur le terrain qui les a permis de sillonner les cinq arrondissements de la partie continentale de la ville pour toucher du doigt le niveau d’avancement des chantiers. Cela a permis d’observer que l’exécutif de la CUD a opté pour l’utilisation systématique des pavés pour recouvrir les basses altitudes. Il a aussi été visité les travaux de curage, démarrés en début février 2024 sur les drains Mbanya, Tongo’a Bassa, N’gongue, Bobongo, Kambo, Mboppi, Kondi,…etc soit sur 20,1 Km de drains bétonnés et 12,085 Km de drains naturels mais dont il restait encore au 30 juin 15,55 Km à curer. Auxquels il faut ajouter près de 32 Km de caniveaux curés par près de 2 500 jeunes sans emplois du «Programme Occupations Jeunes de la CUD» qui ont procédé au curage, nettoyage et désherbage de certaines artères de la ville.



Blocage dans la passage tians des marchés

Toutefois, l’exécutif retient les points de satisfecit. «Pour la saison des pluies en cours, et malgré le niveau d'équipement encore très insuffisant de la Régie des Routes et des Constructions (2RC), nous avons pu mener d'importants travaux de curage de drains et de caniveaux grâce auxquels nous avons pu éviter les inondations spectaculaires et handicapantes que la ville a parfois connues durant les périodes d'intenses pluies comme celle que nous vivons depuis une dizaine de jours», a souligné Roger Mbassa Ndinè. Un état des lieux qui est loin d’améliorer efficacement le cadre de vie des populations de la capitale économique et surtout de leur mobilité urbaine. A cet effet, la Commission Environnement, Santé, Développement Durable a dans le rapport général des commissions félicité le Maire de la ville pour l’avancement des travaux sur le terrain et l’encourage à poursuivre sur ce même élan pour s’approcher des objectifs qu’il s’est fixé en début d’exercice budgétaire. Tout en exprimant sa satisfaction par rapport à l’utilisation systématique des pavés dans les zones basses et trouve cette solution plus efficace que le bitume surtout en saison des pluies. Seulement dans ce programme sur  un total de 142 projets retenus le taux d’exécution de 17,5 % est très faible pour ne pas se remettre en cause. De quoi inquiéter l’édile de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè : «En matière de dépenses nous avons encore des difficultés pour le démarrage des chantiers et la procédure de passation des marchés est excessivement longue et ne convient pas aux CTD. Nous risquons d’arriver en fin d’année sans avoir exécuté une bonne partie des projets inscrits dans notre plan de passation des marchés».

Mais il a une justification pertinente : «L'exécution de notre budget au premier semestre a été handicapée par le retard qu'enregistre la Régie des Routes et Constructions (2RC), qui n'a toujours pas pu acquérir les engins qui lui permettront d'améliorer substantiellement le volume, le rythme et la qualité des travaux d'entretien routier ou de curage des drains et caniveaux dont notre Ville a un besoin criard ». Pourtant, ce n’est pas faute de ressources financières nécessaires pour l'acquisition desdits engins dont on apprend qu’ils attendent oisivement dans les banques. Malheureusement, même avec deux Commissions de passation des marchés à la CUD,  l’exécutif de la Mairie de la ville de Douala continue à buter sur des blocages diverses dont il fait face aussi bien dans la phase de préparation que de passation des marchés. Mais, garde la tête froide : « Nous avons bon espoir que ces problèmes seront résolus dans les mois à venir, de telle sorte que nous puissions mener de bonnes campagnes pleine d'aménagement et de réhabilitation de la voirie urbaine, revêtue ou non revêtue, en temps opportun», confie Roger Mbassa Ndinè. Toutefois de manière factuelle, le Super Maire de la ville de Douala a obtenu des Conseillers de la Communauté la résolution lui permettant dès la sortie de cette session de mettre en place une cellule d’urgence pour avoir un regard de sentinelle sur l’état de la voirie pendant cette saison pluvieuse. «Parce qu’il a été donné de constater que avec les pluies de ses deux dernières semaines, la voirie s’est énormément dégradée». Annihilant tous les efforts de cette vaste campagne herculéenne d’entretien et d’aménagement de la voirie urbaine pour l’exercice 2024. Il s’agira de réagir spontanément pendant cette saison des pluies afin de limiter les dégâts partout où il surviendra une dégradation de la chaussée. «Cette cellule de crise va commencer à fonctionner dès ce soir», confiera-t-il.





Mathieu Nathanaël NJOG



Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun


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