CRISES SECURITAIRES
Un civil tué et un autre blessé par des éléments de Boko Haram le 11 avril 2022. Quelques semaines plus tôt, le 23 mars 2022, deux membres du Comité de vigilance de Sandawadjiri sont aussi tombés sur les représailles de la faction de la secte djihadiste camerounaise qui sévit dans la région de l'Extrême-Nord.
Une attaque des éléments de Boko Haram dans la localité de Doulong, dans le département du Mayo-Tsanaga, a fait un mort. Il s’agit d’un homme dans la cinquantaine qui a été retrouvée égorgée, alors qu'un autre d'une trentaine d'année a été retrouvé agonisant à ses blessures. A la suite de l’attaque aux allures de ravitaillement alimentaire, les éléments de la secte djihadiste sévissant au Cameroun ont emporté des denrées alimentaires et des produits de première nécessité avant de rebrousser chemin. Deux semaines plus tôt, dans la nuit de mardi à mercredi 23 mars 2022, une nouvelle attaque attribuée à Boko Haram a coûté la vie à deux membres du «Comité de vigilance de Sandawadjiri» dans le département du Mayo Tsanaga, région de l'Extrême-Nord du Cameroun. Nos sources font état de ce que, vers 2 heures d la nuit, alors que les membres du comité du vigilance étaient campés à l’entrée du village pour veiller contre des bandits et les terroristes, qu’elle n’a pas été leur surprise de faire face à une bande de combattants de Boko Haram lourdement armés. Plus nombreux et mieux équipés que nous, ils ont réussi à tuer deux membres de ce Comité de vigilance et ont blessé quatre autres. Ils se sont aussitôt enfuis vers le Nigéria voisin va nous confier notre source, membre de ce groupe d’autodéfense.
C’est depuis 2014 que la région de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun est le théâtre des attaques armées, des attaques-suicides à la bombe dans des lieux publics où des foules se rassemblent, tels que marchés, mosquées, églises, écoles, camps pour personnes déplacées et gares routières ; des enlèvements, notamment de femmes et de filles ; et des pillages et destructions systématiques de biens civils, menées par les éléments de la secte djihadiste de Boko Haram. Aussitôt, la collaboration des populations a été sollicitée par un décret présidentiel de la même année qui encourageait les populations de constituer des comités de vigilance pour aider les forces de défense à lutter contre les attaques terroristes de Boko Haram, ces comités de vigilances sont devenus leur cible privilégiée. Constitués avec des bénévoles issus des communautés avec une structuration informelle et placés sous l’encadrement des sous-préfets, la majorité des attaques de Boko Haram ciblent prioritairement ces comités de vigilance, leurs communautés et les autorités traditionnelles. Ces attaques visent à décourager les membres de ces communautaires à collaborer avec les forces de sécurité afin de freiner l’expansion de ses rebelles armées qui ont leur base arrière dans le Nord-Est du Nigéria où ils partent pour essaimer plusieurs pays voisins, dont le Tchad, le Niger et l’Extrême-Nord du Cameroun. Ainsi sur une motivation dite religieuse, depuis leurs premières incursions au Cameroun en 2014, ce groupe djihadiste a fait de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, son terreau d’exactions meurtrières de prédilection. Commettant des tueries en série et faisant plus de victimes chez les civils qu’au sein des forces armées.
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