L’AFD veut aider les deux Communautés Urbaines à créer des espaces de vie le long des drains
- Mathieu Nathanael NJOG

- 15 mars
- 5 min de lecture
YAOUNDE & DOUALA
Dans l'optique de l'implémentation des Projets de Lutte contre les Inondations dans la Ville de Douala et Yaoundé, la salle de Fête d’Akwa a abrité le 26 février 2025, la tenue de l'atelier participatif de co-construction du plan d'action d'égalité de professionnelle. La cérémonie à laquelle prenait part le personnel des deux Collectivités des Territoires Décentralisées, était présidée par le Secrétaire général de la Communauté Urbaine de Douala,

Dans l'optique de l'implémentation des Projets de Lutte contre les Inondations dans la ville de Douala et Yaoundé (PLIDY), une consultance de l'Agence Française de Développement (AFD) a été menée le 26 février 2025 à la Salle de Fête d’Akwa au cours de la tenue de l'atelier participatif de co-construction du Plan d'Action d'Egalité de Professionnelle (PEP). Il vise à répondre aux questions des inondations importantes dont sont confrontées chaque année les villes de Yaoundé et Douala. Le PLIDY visera à réduire la vulnérabilité au risque d’inondation des villes de Douala et Yaoundé, tout en améliorant le cadre de vie des habitants avec la réalisation des Pépinières urbaines. Leur objectif est de doter des équipements pilotes (terrains de sports, espaces publics, centres communautaires, etc.) en amont d’un projet urbain, afin d’améliorer la conception et la solution de gestion des équipements finaux. « Déjà déployées dans huit (8) pays, elles permettent de tester des usages et des types d’équipements, tout en renforçant la participation citoyenne grâce à une approche mettant les habitants au cœur du processus de conception et de gestion des aménagements », a précisé le représentant de l’AFD. Pour le cas d’espèce de la ville de Douala, qui compte plus de 04 millions d’habitants aujourd’hui, au regard d’une croissance d’environ 3,5 % par an, à partir du dernier recensement démographique de 2005 ; et d’un territoire qui s’étend sur le delta du Wouri dans une zone d’anciens marécages ainsi que de mangroves extrêmement plates, toute chose qui favorise des précipitations fortes sur l’année, d’en moyenne 4 000 mm3 d’eau/an et très intenses aux mois de juillet-août, au point d’occasionner d’inondations importantes favorisant les maladies hydriques et des épidémies.
PLIDY : Des stations de sport autour des drains
Preuve s’il en était besoin que la capitale économique du Cameroun est l’une des villes africaines où la question du drainage pluvial est une priorité. Raison de plus pour que le PLIDY trouve tout son intérêt puisqu’il consiste à la construction en béton armé de 39 km de drains qui suivent globalement les neuf cours d’eau naturels, principaux correspondants aux neuf bassins versants ; et au recalibrer leurs exutoires, afin d’augmenter leur capacité d’évacuation. Avec pour objectif d'améliorer la prévention et la maîtrise du risque d'inondations, en permettant le passage des eaux pluviales à travers la ville. Il s’agira de la construction des drains en béton armé et en perré maçonné et/ou à effectuer provisoirement des curages permanent. Une constriction qui inclura l’aménagement des ouvrages de franchissement routier, des pistes d’exploitation, des voies sur berges pavées latérales et rampes d’accès aux drains pour permettre leur entretien, et la construction de passerelles pour piétons. A cela va s’ajouter un programme d’aménagement de plusieurs quartiers défavorisés jouxtant les canaux de drainage construits dans l’optique de l’amélioration des conditions de vie des habitants (voies piétonnes et caniveaux, bornes-fontaines, éclairage public). Or, comme le veut la logique de la gestion des projets de développements de proximité, il a été recommandé aux participants d’intégrer une importante composante dans le renforcement des capacités du personnel des communautés urbaines, et une composante d’information, éducation et communication auprès de la population. Parce que la gestion participative veut qu’un projet soit-il de développement lorsqu’il est fait sans la consultation des populations bénéficiaires, est indubitablement fait contre elles.

L’expérience des sept stations de sport construit à Douala en 2022
La CUD s’y est déjà essayé avec la mise en œuvre des Pépinières urbaines de construire des équipements pilotes (terrains de sports, espaces publics, centres communautaires, etc.) tout au long des linéaires des drains. Dans la ville de Douala, en plus de la construction de drains, le PLIDY a prévu l’aménagement d’espace publics autour de ces ouvrages afin d’améliorer le cadre de vie des habitants. Les précédentes Pépinières urbaines avaient fait émerger : - L’aménagement d'espaces d’équipements sportifs temporaires en amont d’équipements définitifs ; - La construction d'une salle polyvalente intégrant les normes bioclimatiques dédiée à des activités communautaires ; - L’organisation et animation d'événements culturels et artistiques sur un espace public dédié à un équipement culturel en cours de conception ; - L’aménagement d'espaces verts polyvalents (préfiguration d’un parcours sportif avec les habitants, aménagement temporaire d'un jardin récréatif avec des matériaux recyclés, espaces mixant les usages économiques et récréatifs) ; - L’aménagement d’espaces publics multifonctionnels, avec des terrains de sports, des espaces ombragés permettant de se sociabiliser, des sanitaires, et des kiosques à vocation commerciales ; - L’Installation d’un équipement de gestion des déchets et de recyclage. Malheureusement, les sept (07) parcs de sport construits dans autant de quartiers traversés par les premiers drains construit, inauguré en février 2023, vont véritablement entrer en activité six (06) mois plus tard. Toute chose qui ne va pas permettre d’atteindre les objectifs liés au niveau de fréquentation qui est très faible.
C’est pourquoi, pour favoriser leur appropriation par les habitants, la CUD s’engage à déployer une démarche participative avant la construction des prochains équipements, à travers la Pépinière urbaine de Douala. Le but étant de : - Améliorer les aménagements livrés par le précédent projet à travers la requalification des espaces et aménagements, et un travail sur la gestion et l’animation des sites ; - Livrer un ou plusieurs aménagements pilotes d’espaces sportifs, de loisir et/ou socio-culturels en menant un diagnostic participatif, des activités de co- conception et en mettant en place une solution de gestion impliquant les habitants ; - Mettre en place les conditions (méthodologie et outils) pour permettre au PLIDY à Douala de livrer des aménagements urbains plus inclusifs, conçus de manière participative et gérés en impliquant davantage les habitants. Parce que, le financement, la co-conception et la co-construction de ces équipements de sport et de loisirs de petite échelle, en lien étroit avec les habitants et les autorités locales ambitionne d’avoir comme impact : - la suppression des dommages et nuisances lors des inondations tant sur les habitations que sur les infrastructures urbaines et routières ; - la réduction ou disparition des eaux souillées stagnantes contribuant fortement à la propagation de vecteurs de maladies ; - l’amélioration de la gouvernance urbaine en matière d'assainissement ; - la responsabilisation des populations vis à vis des ouvrages aménagés ; - la facilitation de la mobilité urbaine et valorisation du foncier. Ce d’autant plus que : « Ces Pépinière interviennent sur l’espace public au sens large, allant des cheminements piétons, aux espaces verts, en passant par des équipements sportifs, sanitaires, ou des infrastructures de collecte de déchets », a précisé Armand Charles Metha, le Secrétaire Général de la CUD. Il en ressort de cet atelier qu’à long terme, les Pépinières urbaines visent à faire évoluer les méthodes employées dans les projets urbains vers plus de participation, d'agilité, une meilleure gouvernance avec la société civile et une meilleure prise en compte des besoins des habitants, dans la conception comme dans la gestion des équipements. Les expertises recherchées sont les suivantes.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
Laisser un commentaire et Abonnez-vous .





.jpeg)
Commentaires