L’impératif des Etats membres de rattraper le retard dans le dépôt de leurs CDN
- Mathieu Nathanael NJOG

- 7 mai
- 4 min de lecture
CEEAC
Un atelier régional est organisé du 7 au 10 mai 2025 à Douala sur le renforcement de leurs capacités en matière de l'élaboration et la mise en œuvre des Contributions Déterminées au Niveau National 3.0 des pays membres de la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale. Il sera question de les données les outils devant leurs permettre de soumettre ce précieux document le plus tôt possible après avoir fait le constat du retard qu’ils accusent dans le respect des délais convenus par les Parties à l'Accord de Paris de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques.

Les participants venant des 11 pays membres de la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC), suivent un atelier régional sur le renforcement de leurs capacités en matière de l'élaboration et de la mise en œuvre des Contributions Déterminées au Niveau National (CDN) 3.0. Ces pays membres doivent faire valoir leurs ambitieux à se conformer aux objectifs de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et de l'Accord de Paris. Organisé avec le soutien de l'Initiative pour la Transparence de l'Action Climatique (ICAT) et de l'assistance technique de Fokabs, ils travailleront également sur l'élaboration des méthodes d'opérationnalisation et de suivi des CDN afin de définir des indicateurs sur la conception de plans d'investissement solides pour soutenir leur mise en œuvre, ainsi que sur l'identification d'opportunités de financement pour les CDN et les Rapports Biennaux de Transparence (BTRs). « Cet atelier s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan de travail annuel 2025 et des recommandations de la 3è réunion du Comité de Pilotage du Hub pour la Transparence de l'Action Climatique, tenue le 20 janvier 2025 à Bangui, en République centrafricaine », a précisé Gervais Ludovic Itsoua Madzous, le Coordonnateur du Hub Régional pour la Transparence de l'Action Climatique.
Il en était ressorti de ces travaux de Bangui que les 196 parties à l'Accord de Paris de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques que 2025 est l'année pour soumettre des Contributions Déterminées au Niveau National 3.0. Par ricochet, il est impératif de faire un état des lieux, car aucun pays membre de la CEEAC n'a encore été en mesure de déposer sa CND dans les délais convenus par les parties à l'Accord de Paris de la CCNUCC. Devant ce constat implacable, cet atelier régional ambitionne d’accompagner les pays de la CEEAC dans le respect de leurs engagements souscrits dans le cadre de cet Accord. Il s'appuiera sur les leçons tirées de l'expérience de la CDN 2.0, en mettant l'accent sur les meilleures pratiques. Et les experts de Fokabs ont tenu de préciser que : « Conformément à la disposition de l'article 4.3 de l'Accord de Paris, ces nouvelles Contributions Déterminées au niveau National ne doivent pas se limiter à une simple mise à jour des engagements passés, mais doivent également refléter une ambition substantiellement accrue ». Surtout que cela s'inscrit dans le cadre de la transparence renforcée de l'action climatique, qui constitue une obligation pour toutes les parties à l'Accord de Paris, comme l’exige l’Article 13.

Nécessite de mettre la planète sur la voie du développement durable
Rappelons que les CDN incarnent les efforts déployés par chaque pays pour réduire ses émissions nationales et s’adapter aux effets du changement climatique. Et l’Accord de Paris (Article 4, paragraphe 2) exige que chaque Partie établisse, communique et actualise les contributions déterminées au niveau national successives qu’elle prévoit de réaliser. Les Parties doivent également prendre des mesures internes pour l’atténuation en vue de réaliser les objectifs de ces contributions. Une mise en œuvre qui implique des mutations profondes pour les économies des pays membres, qui doivent adopter des trajectoires de développement sobre en carbone. Devant les difficultés qu’éprouvent des Etats membres de la CEEAC dans la mise en œuvre du cadre du Monitoring, Notification et Vérification (MNV) existants sous la CCNUCC et qui doivent désormais faire face à plus d'exigences liées à la mise en œuvre de l'Accord de Paris, avec un Cadre de Transparence renforcée sous la CCNUCC, la CEEAC a obtenu des ressources de l'Initiative pour la Transparence de l'Action Climatique (ICAT), administré par l'UNOPS pour la création d'un Hub Régionale sur la Transparence de l'Action Climatique pour les Etats de l'Afrique Centrale.

Pour le Coordonnateur du Hub Régional pour la Transparence de l'Action Climatique, Gervais Ludovic Itsoua Madzous d’indiquer que « La transparence est également la base de la confiance entre les parties de l'Accord. Elle constitue un moyen efficace pour engager tous les partenaires techniques et financiers, qui remettent en question les actions et avancées des pays du Bassin du Congo dans la lutte contre le changement climatique ». Et d’ajouter : « Si nos pays font déjà beaucoup, les pays développés, en particulier, doivent à leur tour, clairement démontrer ce qu'ils apportent ». Le Directeur de l'Initiative pour la Transparence de l'Action Climatique (ICAT), Dr Henning Wuester, qui accompagne la CEEAC dans l'opérationnalisation du Hub et qui prend part à cet atelier, salue les efforts de la Commission et félicite les pays de l'Afrique Centrale pour l'appropriation du Hub Régional sur la Transparence. Il a l’avantage d’être le tout premier à être établit dans le monde. Raison pour laquelle il les exhorte à se projeter dans un processus de construction des cadre MRV à long terme, qui les permettront d'acquérir les capacités pour bénéficier des opportunités qu'offre une action climatique efficace en l'Afrique Centrale. Il a rappelé la volonté de l'ICAT de continuer à accompagner les pays de la région d'Afrique centrale dans cette dynamique. Car la finalité comme les 196 Parties qui se sont rassemblées en 2015 l’avait définie dans le cadre de l'Accord de Paris et les CDN, c’était pour modifier leurs trajectoires de développement dans l’optique de mettre la planète sur la voie du développement durable. L’objectif étant de contenir le réchauffement planétaire dans une fourchette comprise entre 1,5 °C et 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Et à long terme, renforcer la capacité à s’adapter aux effets néfastes des changements climatiques, favoriser la résilience face à ces changements et encourager un développement à faible émission de gaz à effet de serre, d’une manière qui ne menace pas la production alimentaire.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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