IMPOSITION DES SALAIRES
La loi des finances de l’exercice 2024 qui a été adopté lors de la dernière session parlementaire de novembre 2023 suscite une levée de bouclier. C’était tout d’abord la centrale patronale qui avait tiré la sonnette d’alarme sur la forte imposition des entreprises. Cette fois, c’est une confédération syndicale qui déplore la violation qui a conduit aux nouvelles impositions des salaires.
Le président de l’UGTC, Isaac Bissala vient d’adresser n date du 7 décembre 2023 une lettre de dénonciation au Président de la République sur la loi de finances de l’exercice 2024 que le parlement vient d’adopter à sa session de novembre 2023. Souhaitant qu’avant promulgation, le Chef de l’Etat Paul Biya, prenne des dispositions correctives pour régler d’une part la violation de procédure dont s’est fait coupable le Ministre des Finances, Louis Paul Motazé et la forte imposition des personnes physiques salariés. Ce qui conduit inéluctablement à l’augmentation des charges sur salaire, par ricochet entrainant une probable baisse du montant du salaire net.
Le président de l’Union Générale des Travailleurs du Cameroun (UGTC) Isaac Bissala relève pour le dénoncer que conformément à la convention 144 de l’OIT sur les conventions triparties, ratifiée par la Cameroun, le Ministre des Finances a fait parvenir à l’Assemble nationale le projet de loi de finances 2024 sans avoir pris l’avis des Confédérations syndicales des travailleurs sur les questions d’imposition des salaires. Ce qui est un passage obligé. Mais fort de cette violation, il constate que le Ministère des Finances a introduit dans la loi de finances 2024 adoptée, la hausse de l’imposition des salaires.
C’est le cas notamment des avantages et natures tels que : le téléphone 5% ; le carburant 10% ; le gardiennage 5% et l’internet 5%. Et de faire remarquer que : «Les salaires des travailleurs seront de plus en plus taxés ce qui va réduire leur pouvoir d’achat ». Il en est de même de l’Impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP). Il dénonce le fait que le Ministre des Finances a introduit un plafonnement de 4,8 millions FCFA qui n’existe pas dans les précédentes lois et qui va impacter sur l’indemnité de fin de carrière (IFC) des travailleurs. Sans oublier que le patronat avait aussi décrié l’application d’un prélèvement libératoire de 10% au lieu de 5% sur les plus-values immobilières lorsque la transaction est réalisée en espèce.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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