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La PLAFOSCIL s’insurge contre cette humiliante décision de justice

Dernière mise à jour : 10 avr.

AFFAIRE DIANE YANGWO

Les 52 organisations de la société civile regroupées au sein de la Plateforme des OSC de la région du Littoral ont donné une conférence de presse le 09 avril 2025 à Douala. Elles s’insurgent contre cette décision de justice prononcée comme un canulard le 1er avril au Tribunal de Grande Instance de Douala dans l’affaire du meurtre de feu Diane Yongwa épse Bekobe Mvondo et demandent des solutions urgentes pour mieux protéger les femmes victimes de féminicide.


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La Plateforme des Organisation de la Société Civile de la région du Littoral (PLAFOSCIL), qui regroupe 52 OSC a donné le 09 avril 2025 à Douala une conférence de presse pour se prononcer sur la décision de justice prise le 1er avril, ce n’était pas un poisson d’avril, par une juge du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Douala-Bonanjo dans l’affaire de Diane Yangwo, cette enseignante d’anglais du Lycée de Nylon à Douala qui avait succombé le 13 novembre 2023 à la énième violence conjugale de son époux, le nommé Eric Martial Bekobe Mvondo, employé à la SCB Cameroun. Elle était conduite par la présidente la Commission Genre de la PLAFOSCIL, Chantal Kambiwa, qui était accompagnée de Me Charlotte Tchakounté, ci-devant conseil de la famille éplorée, Me Clémence Matfego, Mme Angèle Ndoumbe, Mme Pauline Matchim et de Marcel Dupong, tous représentants des organisations membres. La PLAFOSCIL entendait exprimer sa colère à la suite de la sentence « inique » prise par la justice dans cette affaire où il y a eu mort d’homme. Car la décision de justice porte à croire dans son entièreté « qu’il s’agissait du procès d’un ange qui s'était retrouver devant la barre par hasard », déclare Me Charlotte Tchakounté. Non seulement, l’accusé avait plaidé coupable, certes de « coups mortels », qui est sanctionné par l'article 278 du Code pénal camerounais : « est punis d’un emprisonnement de six (06) à vingt (20) ans, celui qui, par des violences ou des voies de fait, cause involontairement la mort d’autrui », mais la juge a trouvé le moyen cynique de le condamner à cinq (5) ans d’emprisonnement avec sursis pendant cinq (5) ans, pis encore assortie « non pas à une amende, mais plutôt aux dépends liquidés de 52 000 FCFA », fait remarquer Me Tchakounté. Et de poursuivre que « même le Cameroun dont la loi a été violée n’a pas mérité la moindre réparation ».

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Pourtant les OSC de la PLAFOSCIL soutiennent que les charges étaient suffisantes comme l’ont indiqué les témoignages accablants, et même pour obtenir du juge la requalification des faits comme l’ont sollicité le Ministère Public dans ses lourdes réquisitions et les plaidoiries poignantes de Me Charlotte Tchakounté, la Conseil de la famille de Diane Yangwo, lors de l’audience du 4 février 2025. Face à cette insécurité judiciaire de la femme devant la sécurité juridique de la femme au Cameroun, la PLAFOSCIL a décidé de joindre sa voix à celle de la Ministre de la Promotion de la Femme (MINPROF) pour s’insurger « contre cette autre injustice manifeste d’une décision de justice humiliante ». Et par la suite demander que soit trouver : « des solutions urgente pour mieux protéger les femmes victimes de féminicide et dont la justice rendue ne vise pas à consolider l’égalité entre les genres. » Puisque les hommes n’auront plus peur de perpétrer des meurtres et assassinats ou asséner des coups mortels sur leurs conjointes puisqu’ils savent que par des pirouettes inextricables, ils seront condamnés au pire à des emprisonnements avec sursis. Pour preuve, Me Charlotte Tchakounté présentait séance tenante encore deux à trois cas de femmes qui sont battues et pourchassées par leurs époux ou concubins dont l’actualité sur l’issue de l’affaire Diane Yangwo n’était pas suffisante pour les décourager et les dissuader. Impossible de servir avec cette réalité d’ultime victime d'un féminicide désormais fréquent au point que c'en est presque devenu banal dans notre société. Ce qui amène à la PLAFOSCIL comme plusieurs Associations de Femmes d’exiger « dans l’urgence une loi spéciale sur le féminicide pour mieux protéger les Femmes au Cameroun ».


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Rappellons les faits. C’est après leur mariage survenu en novembre 2019 que Diane Yaongo va découvrir la monstruosité de son époux, Eric Marcial Bekobe Mvondo, employé de banque. Alors qu’elle ploie sur un remboursement de crédit qui a servi de construire le domicile conjugal sur le terrain qu’elle avait acquise avant le mariage, ce dernier la fera subir des violences multiformes, au point de refuser de rationner. En dépit de tout, elle avait tenu à sauver son foyer. Les plaintes qu’elle déposera dans les unités de Gendarmerie pour coups, blessures et menace de mort, visaient toujours à ramener son époux à la raison. S’opposant même qu’on le mette en garde à vue dans le cadre de la prévention. Malgré les engagements verbaux de ne plus lui faire subir ces violences physiques et psychologiques, il va toujours revenir à la charge. Le rubicond sera franchi lorsque Diane Yangwo va refuser de vendre le domicile familial et de contracter un nouveau crédit de 20 millions de FCFA à lui remettre. C’est alors que le 10 novembre 2023, jour fatidique, il va pourchasser cette dernière jusqu’à la Clinique où elle était allée visiter sa grand-mère hospitalisée. Devant les usagers, son époux va la molester et tenter de la jeter dans la malle arrière de son véhicule. N’eût été l’intervention énergétique d’un médecin qui va l’arracher des griffes de son bourreau pour se rendre compte que celle qui criait à urbi orbi : « sauvez-moi » était victime d’une hémorragie interne à la suite d’une explosion de la rate. Conséquence des coups de pieds et de mains de son époux qui lui tombaient dessus comme une tornade. C’est ainsi qu’elle recevra les premiers soins avant d’être transférée dans un hôpital de référence. Malgré les soins intensifs qui lui ont été administrés, elle va succomber trois jours plus tard. Laissant trois enfants de 5 ans, 3 ans et 1 an, désormais orphelins de mère. En dépit de tous ces éléments, le juge d’instruction en premier trouvera le moyen de retenir comme chef d'accusation : « coups mortels » en lieu et place de meurtre ou d’assassinat.


Mathieu Nathanaël NJOG




Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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