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LE CAMP TAWAMBA MET LA PRESSION SUR LA JUSTICE POUR UN PASSAGE EN FORCE

FUSION GICAM – ECAM


L’audience de la procédure judiciaire engagée pour demander l’annulation de la fusion-création GICAM-ECAM au regard des dispositions des textes violées à l’instar des suffrages obtenus et pas suffisant pour valider la création d’une nouvelle centrale patronale a eu lieu au Tribunal de Grande Instance le 13 novembre 2023. Le lendemain, une session du Conseil d’administration exsangue s’est tenue.

Le 31 octobre 2023 sur les plateformes numériques du Groupement Inter-patronal du Cameroun (GICAM), une affiche est publiée sur laquelle on peut lire : «En marche vers une nouvelle Centrale patronale. Grâce à votre vote». Des membres de la plus vieille et la plus puissante organisation des chefs d’entreprises se rendent compte de la détermination de l’exécutif actuel conduite par le président Célestin Kamanou Tawamba d’aller jusqu’au bout de leur «intention machiavélique de faire disparaitre la légende GICAM pour des intérêts purement égoïstes. Ceux de se maintenir en passant par la création d’une nouvelle organisation patronale en partant des cendres de celle dont le patrimoine en fait un mastodonte sur l’échiquier national», argue les contestatiares. En effet, la limitation de mandat met hors-jeu le président sortant du GICAM dont la deuxième mandature arrive à son terme à la mi-décembre 2023. Or, au regard de la situation et du climat qui prévaut au sein de l’inter-patronal, tout porte à croire qu’avec la procédure en cours devant le Tribunal de Grande Instance (TGI) du Wouri, dont l’audience de lundi a été renvoyée au mois de décembre ; et au regard des résultats du scrutin de l’Assemblée Générale Extraordinaire du 11 juillet 2023 dont la victoire du « OUI » à la fusion-création s’est trouvée insuffisante pour donner à l’exécutif actuel du GICAM, les coudées franches pour poursuivre avec le processus de la fusion-création entre le GICAM et ECAM.

Les résultats du scrutin étaient les suivants : sur les 329 votants, 241 voix soit 73,25% des suffrages valablement exprimés pour le «OUI», 86 voix soit 26,75% suffrages exprimés pour le «NON», et 02 bulletins nuls. Or, comme l’a rappelé le Comité des sages du GICAM aux lendemains de cette AGE, il fallait que le vote du «OUI» obtienne 75% des suffrages valablement exprimés. En invoquant l’alinéa 3 de l’article 17 des statuts du GICAM qui stipule : «Les décisions de l’Assemblée Générale Extraordinaire sont prises à la majorité des deux-tiers des voix des membres actifs présents ou représentés sur première convocation, et à la moitié des voix sur nouvelle convocation». C’est dire qu’il fallait depuis la sortie de cette AGE que le camp Célestin Tawamba convoque une session de rattrapage où il n’aurait eu besoin que de 50% suffrages valablement exprimés. Faute de l’avoir fait, il voit son ambition s’effondrer comme un château de cartes. C’est sur cet argument principalement et subsidiairement sur les violations des statuts rappelés bien avant la tenue de cette assemblée générale extraordinaire par le Comité des Sages que des membres qui sont rassemblés dans le mouvement « Sauvons le GICAM » ont intentée une procédure en justice pour solliciter l’arrêt du processus de la fusion-création GICAM-ECAM vers laquelle Célestin Tawamba veut parvenir aux forceps. Sachant qu’avec ces éléments tangibles, la cause était inéluctablement entendue devant les juridictions compétentes, et malgré quelques tentatives dolosives infructueuses, a-t-on appris, le camp Célestin Tawamba a pris la mouche.


C’est ainsi qu’il est soupçonné d’avoir commandité des articles ayant paru dans la presse avant l’audience du 13 novembre 2023 pour mettre la pression sur l’institution judiciaire. Articles dans lesquels, le Secrétaire Permanent du Conseil Supérieur de la Magistrature, le magistrat hors-hiérarchie, Abel Minko Minko a été traîné dans la boue. Accusé de corruption et de trafic d'influence. «De l’esbroufe qui ne peut même pas faire sourcilier la justice. Il en faut plus», nous confie, certains avocats au Barreau du Cameroun que nous avons rencontrés dans les couloirs du Tribunal lors de la dernière audience. Et d’ajouter : «Au regard de la cabale médiatique orchestré, il ne fait l’ombre d’aucun doute que c’est le camp de Célestin Tawamba qui a perdu toute la sérénité». Avant de supputer : «On s’achemine, soit vers une démission de Célestin Tawamba, soit vers la mise sur pied d’une administration provisoire de gestion, le temps que cette bataille juridique qui est loin de rendre son épilogue arrive à son terme». Ce serait alors cette sortie par la petite porte que redoute le président sortant du GICAM qui est décidé de jeter toutes ses armes dans cette bataille pour conduire la fusion GICAM-ECAM vers la création d’une nouvelle centrale patronale qui la seule option pour se maintenir et porter la voix des chefs d’entreprises camerounais pour les deux prochaines années qui sont très décisives sur l’échiquier politique. Dans cette persepctive, il a tenu une session ordinaire de son conseil d’administration amaigri pour arrêter la stratégie kamikaze du va-tout.








Mathieu Nathanaël NJOG




Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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