MARCHÉ DES FLEURS DE DOUALA
A la suite d’une affaire d’insolvabilité, de nuisance environnementale, et trafic d’influence, le propriétaire de la boutique N°08 au marché des fleurs, qui se trouve être un officier de l’armée marine camerounaise a été expulsé par la Communauté Urbaine de Douala. Non content, il use et abuse de ses galons et de l’autorité de l’Etat pour mettre la Mairie de la ville de Douala en branle par des actes de défiances notoires. Après avoir engagé une procédure judiciaire au TPI de Douala-Bonanjo, il vient de faire convoquer le Maire et trois de ses collaborateurs au Secrétariat d’Etat à la Défense pour le lundi 29 avril 2029.
Un officier de l’armée marine camerounaise, précédemment en service à la Base Navale de Douala et affecté à Yaoundé vient de faire adresser des convocations au Maire de la Ville de Douala et trois de ses collaborateurs à se présenter au Secrétariat d’Etat à la Défense (SED) le lundi 29 avril 2024. Il s’agit de Njitchoua Roger, 2e adjoint au Maire, représentant le Maire de la ville de Douala ; Ekoume Moukete, Magistrat en détachement, Directeur des Affaires Juridiques et du Contentieux ; Ambatta Hervé Patrick, Directeur de la Police municipale ; et Mony Francis, Régisseur du marché des Fleurs. L’affaire porte sur une affaire d’expulsion par les services compétents de la Communauté Urbaine de Douala (CUD), gestionnaire des espaces marchands dans la ville, du propriétaire de la boutique N°08 de vente des aquariums et leurs accessoires au marché des fleurs de Douala. Il se trouve que ce dernier est le Lieutenant de Vaisseau (Capitaine) Simon Pierre Ebombe. Il «doit avoir les bras long de jour comme de nuit» (sic) comme il n’avait cessé de le laisser croire dans les propos proférés à travers sa joute péremptoire : «Je suis Capitaine de l'armée, personne ne peut rien contre moi car je suis le Gouvernement et l'Etat, en plus Yaoundé est dans ma poche. Donc vous allez voir !».
Une affaire d’insolvabilité et d’expulsion
S’étant retrouvé en état d’insolvabilité, il va recevoir de la CUD une sommation pour le paiement des droits locatifs de la boutique qu’il occupait sous le couvert de son épouse. Et une sommation de mise en garde pour l’état d’insalubrité qu’il entretenait devant son commerce. A cela va s’ajouter le climat de torpeur qu’il avait créé au sein du marché des fleurs à travers la nuisance environnementale, le trafic d’influence et la violence sur une femme enceinte, la nommée Mme Onghionbebe Yenouhel Virginie, attributaire d'une boutique à usage de restaurant dans ledit marché. Cette dernière va même lui porter plainte par devant le Tribunal de Première Instance (TPI) de Douala-Bonanjo après que la plainte déposée à la SEMIL est restée sans suite. N’ayant pas donné satisfaction à ces actes police et face à ce climat qui ne favorisait pas son accommodation avec les voisins et la CUD, les services compétentes vont lui adresser une autre sommation de libérer. Usant de ces longs bras, le Lieutenant de Vaisseau, Simon Pierre Ebombe va faire interpeler par les éléments de la Légion de Gendarmerie du Littoral, le Régisseur du marché des Fleurs et l’huissier du Trésor, Agent de recouvrement assermenté travaillant directement avec le Receveur municipal.
Curieusement, les collaborateurs du Maire de la ville de Douala vont être mis en garde à vue de manière irrégulière. «Alors que le Code de Procédure Pénale pour ce genre de délit ne le permet pas», fait remarquer Ekoume Moukete, Directeur des Affaires Juridiques et du Contentieux (DAJC) de la CUD. Malgré l’intervention de ce dernier pour les amener à une meilleure posture, elle sera infructueuse. Jusqu’à ce que l’affaire soit portée par devant le Procureur de la République où ils ont été déférés puis libérés afin de comparaitre libre. C’est alors que : «Malgré la tolérance que nous avions pu observer à son égard, la CUD consécutivement à ces actes de défiances provenant d’un homme en tenue et manifestement qui use de ses galons et des attributs de l’Etat pour rebeller va l’expulser de la boutique», justifiera le DAJC. Le 12 mars 2024, une action d’expulsion conformément à la réglementation en vigueur va être exécutée. Malgré que le Lieutenant de Vaisseau va refuser de décharger le procès-verbal du Receveur municipal ainsi que toutes les sommations nécessaires signées par le Maire de la ville de Douala. Son arrogance tiendrait du fait qu'il avait obtenu de l'ex-Délégué du Gouvernement à la CUD, Fritz Ntonè Ntonè, une attribution d'exploitation à construire par ses soins contre le paiement des droits mensuels.
Le bras long d’un Lieutenant de Vaisseau
Pendant que cette opération purement administrative se déroulait, le Lieutenant de Vaisseau, Ebombe était venu sur les lieux en uniforme militaire, non sans publiquement proférer des menaces de toutes sortes, défiant ainsi l'autorité de l'Etat jusqu'à prendre une machette pour en découdre avec les éléments de la Police nationale et de la Police municipale commis pour exécuter cette opération. Une bouffée d'air pour les commerçants rencontrés qui vont saluer cette opération parce que disent-ils : «Nous étions victimes du trafic d'influence, de la terreur et des menaces quotidiennes». L’affaire sera même portée dans certains médias ainsi sur les réseaux sociaux où on accuse le Lieutenant de Vaisseau, Ebombe d’avoir véhiculé des pamphlets selon laquelle le Maire de la ville de Douala risque dans les prochains jours un emprisonnement. «Des élucubrations que nous n’avons ni tenu compte ni trouver utile de réagir», confie Ekoume Moukete, le DAJC de la CUD. Et de conclure : «Pour nous, c’était un non incident jusque-là. Nous espérions qu’il reviendrait à de meilleurs sentiments. Dans le cas contraire, il nous obligerait de le poursuivre sur le plan pénal et activer une action disciplinaire en son encontre». C’était sans compter que le Lieutenant de Vaisseau, Simon Pierre Ebombe n’avait pas encore épuisé toutes ses cartes. Notamment qu’il userait de ses relations pour porter cette affaire au SED pourtant elle est pendante devant le TPI sur sa propre initiative. Let's wait and see !
Marilyne Kemmegne, Stagiaire
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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