Le règne de la boue et de la pègre ?
- Mathieu Nathanael NJOG

- 15 nov.
- 5 min de lecture
SEPTENAT RDPC 2025-2032
Nous devons résister, accepter le silence douloureux de ceux qui ne peuvent plus lutter, des résignées, nous devons nous liguer devant l’arrogance des sbires du RDPC décidés de justifier les avantages qu’ils reçoivent. Nous devons rester propres, avoir l’élégance de la dignité, garder la fierté des nobles d’esprit, resté loin des compromissions alimentaires, mais proches des compromis autour des intérêts généraux. L’histoire montre que toute impunité ou dictature a une limite et une fin. L’heure est venue de penser un avenir hors de la boue, et sans la pègre.

Le conseil constitutionnel du Cameroun a déclaré le candidat RDPC vainqueur de l’élection 2025 au milieu de plusieurs cris de tripatouillage qui ont enclenché des morts dans un conflit postélectoral inédit. Le processus électoral 2025 s’achève avec des appels à manifestations pacifiques du candidat FSNC qui ont débouchés sur des violences inouïes où il ya eu des tirs sur des manifestants à main nue, des incendies et pillages. Tchiroma « le bon diable » sorti du gouvernement RDPC où il a passé 22 ans est venu cristalliser et porter le maillot d’une soif perceptible de changement chez les Camerounais qui pousse des observateurs a avoir de sérieux doute sur le processus électoral comme l’UDC du maire NDAM NJOYA qui parle d’un braquage électoral émaillé par des faits graves qui ont circulé sur les réseaux sociaux comme : les 170 Procès-verbaux de MAKARY, la différence des chiffres des inscrits sur les listes électoral entre ceux donnés par le conseil constitutionnel et ceux publiés par ELECAM le 9 octobre.
Il faudra pourtant résister, rester propre ou alors se mettre au chaud derrière un des barons de la pègre, se mettre à plat ventre dans l’équipe de courtisans assoiffées de décrets et de strapontins ou dans un partis d’oppositions de connivence.
Depuis 43 ans, le Cameroun vit sous l’emprise d’un système RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais), devenu synonyme d’un pouvoir figé, corrompu et déconnecté. Derrière les slogans de stabilité et de paix, se cache une réalité plus sombre : celle d’une élite politique accrochée à ses privilèges malgré une vie chère galopante et un conflit meurtrier au Nord-ouest et sud-ouest du pays depuis 9 ans, aux méthodes clientélistes où le décret et l’argent permet d’acheter les esprits brillants et casser des dynamiques de contre-pouvoir, à la confiscation de la parole citoyenne et à l’étouffement de toute alternative crédible où les arrestations se font selon les humeurs tout comme les détentions provisoires.
Le RDPC a façonné un environnement politique où l’éthique est reléguée au second plan, où la compétence cède la place à l’allégeance aveugle. Le parti est devenu le refuge d’une pègre politique qui prospère sur la misère des populations, usant de l’administration, des médias d’État et de la justice comme bras armés pour se maintenir. Après sa réélection en 2018, le candidat RDPC a procédé à une « délégation permanente de signature », un procédé légal qui permet de donner les clés du « pouvoir » à un proche, comme ce fut le cas avec le secrétaire général à la présidence. Nous sommes passées de « l’homme lion » au président fantôme, absent, qui peut passer des années sans aller au contact de son peuple et être impassible face aux escarmouches de guerre de clans dans le sérail qui sont légion. Un président tellement absent que le projet du complexe Olembé situé à un footing de son palais n’est pas achevé et est devenu le socle d’une gabegie financière. Une absence criarde d’un chef de guerre auprès de ses troupes à l’extrême-nord ou dans un dialogue national qu’il a lui-même convoqué pour la paix dans les régions anglophones. Si l’absence du chat fait danser les souris, le silence et l’absence du président du RDPC à créer de petits monstres zélés, une élite gloutonne qui dans le déshonneur total se retrouve dans les crimes de sang comme l’affaire martinez.
La « boue » évoque ici non seulement la salissure morale, mais aussi l’immobilisme, Ce règne de la boue se manifeste dans la banalisation du détournement où malgré des rapports de la chambre des comptes qui accablent des caciques RDPC la vie continue. Ce règne de la boue se manifeste dans le culte de la personnalité et dans l’incapacité à impulser un véritable renouveau. Les jeunes sont appelés à applaudir sans débattre, à suivre sans comprendre. Le RDPC fonctionne comme une pyramide de loyautés, où l’ascension politique dépend moins du mérite que de l’allégeance au sommet. Les nominations dans l’administration, les entreprises publiques et les instances électorales sont souvent réservées aux militants fidèles, créant une caste politique fermée et autoréférentielle.
Selon le rapport 2023 de Transparency International, le Cameroun se classe 142e sur 180 pays en matière de perception de la corruption, avec un score de 26/100, bien en dessous de la moyenne africaine. Une grande partie des scandales financiers impliquent des cadres du RDPC, notamment dans les secteurs des marchés publics, des infrastructures et de la gestion des fonds COVID-19. Le budget de l’État, voté chaque année par une Assemblée nationale dominée à plus de 80 % par le RDPC, est souvent détourné au profit de réseaux clientélistes. Par exemple, en 2022, plus de 300 milliards de FCFA ont été alloués aux projets d’infrastructures, mais seulement 45 % ont été effectivement réalisés selon la Cour des comptes. Le reste s’est évaporé dans des procédures opaques et des surfacturations.
Le citoyen Camerounais encore propriétaire de son estomac est désormais appeler à résister, cet à dire à ne pas banaliser les abus de pouvoir, à résister avec ceux qui résistent, à contribuer à la veille citoyenne sur les politiques publiques, et coacher ceux qui veulent un Cameroun fort où c’est d’abord l’eau pour tous et non le champagne pour quelques-uns.
Le RDPC et ses « petites mains » incarnent une forme de pouvoir enraciné dans la boue des compromissions et la pègre des intérêts privés. Loin d’être un moteur de démocratie, il s’est mué en une machine de conservation du pouvoir, au détriment de la transparence, de la justice sociale et du développement équitable. Fort de plus de 4 millions de militants revendiqués et d’un maillage territorial quasi total, le parti du président Paul Biya contrôle plus de 90 % des communes et toutes les régions administratives du pays et bizarrement avec un score électoral qui n’a jamais atteint 3 millions d’électeurs. Après les faux observateurs de Transparency en 2018, la planche à billet du régime en 2025 à servi et asservi une presse déjà aux abois où des ministres se muent parfois en rédacteur en chef avec la même UNE dans plusieurs journaux. Le peuple est depuis longtemps lâché par le 4eme pouvoir qui en majorité sert de comptoir, ou de tam-tam du régime à leurs promoteurs qui sont dans le système de prébendes RDPC qui récompensent ses amis de diverses manières
Ernesto Yene
Laisser un commentaire et Abonnez-vous .


.jpeg)
Commentaires