SAISON SPORTIVE 2023-2024
Lors de la conférence de presse donnée le 8 novembre 2024 à son bureau de Yaoundé, le Syndicat National des Footballeurs (euses) du Cameroun a présenté le bilan du traitement des joueurs (euses) au terme de la saison sportive 2023-2024 qui a officiellement été clos le 29 octobre 2024 avec la finale de la Coupe du Cameroun. Des révélations sans langue de bois qui rendent les présidents des clubs et la Fédération Camerounaise de Football co-responsables de cette situation indécente et déshonorable.
Le Secrétaire général du Syndicat National des Footballeurs (euses) du Cameroun (SYNAFOC), Me Daniel Blaise Ngos a donné une conférence de presse le 8 novembre 2024 au Bureau de Yaoundé. Cette rencontre a porté sur : - Le premier bilan de la défense de ses membres au courant de la saison sportive 2023-2024 ; et - L’état dans lequel les footballeurs (euses) préparent de la saison sportive 2024-2025. D’emblée, il a tenu à justifier cette sortie qui vient à la suite des précédentes données tout au long de la saison sportive dernière, au cours desquelles, le SYNAFOC avait publié à chacune d’elle le baromètre des salaires versés visait à faire le bilan. « C’est la raison pour laquelle, le Syndicat a jugé judicieux de faire le bilan après avoir essayé d‘échanger en vain avec toutes les parties mises en accusation », a déclaré Me Daniel Ngos. Car toutes les tentatives d’avoir une assise avec les présidents des clubs des différents championnats professionnels masculins et féminin sont restées sans réponse. « Nous avons estimé qu’après la saison chaotique que les footballeurs et footballeuses ont vécu, il nous paraissait important qu’ensemble nous fassions un bilan et qu’ensemble nous adoptions les axes d’amélioration à l’orée de la nouvelle saison afin que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets », a-t-il ajouté. Surtout que le SYNAFOC soutient que du point de vue des éléments en sa possession sur les conditions de vie des footballeurs « Nous pouvons affirmer qu’elles ont été mauvaises surtout chez les hommes ». Tout en précisant que en menant cette action : « Le SYNAFOC se pose à la fois en défenseur des intérêts de ses adhérents bien sûr, mais également en partie prenante qui souhaite contribuer à la construction d’un environnement sain et propice au développement du football ».
Les chiffres sont évocateurs. En Élite One, le taux moyen de paiement des salaires est de 32%, soit cinq (05) clubs sur dix-neuf (18) ont tant bien que mal pu payer les salaires. En Élite Two, ce taux s’établit à 15 soit deux (02) clubs sur seize (16) ont pu payer les salaires. En Guinness Super League, ce taux est de 67%, soit huit (08) clubs sur douze (18) que compte cette division. Pour le SYNAFOC, ces nombreux impayés entravent la bonne préparation de la prochaine saison sportives. Du fait qu’ils ont deux conséquences majeures : - La première est l’augmentation du nombre de contentieux et de litiges auprès de la Commission Nationale de Règlement des Litiges (CNRL). Où le Syndicat précise qu’il compte plus de cinquante (50) dossiers en cours concernant ceux et celles qui ont eu le courage d’aller jusqu’au bout de leurs revendications. C’est dire que le nombre aurait pu être plus important si certaines victimes n’avaient pas cédé aux menaces et pressions diverses. - La deuxième, est l’épée de Damoclès qui planerait sur les clubs incriminés puisqu’il ne devrait pas être habilité à jouir de la délivrance de la moindre licence et par ricochet de participer aux différents championnats et ce, en application à la fois de la règlementation nationale portant sur l’octroi des Licences de compétition aux clubs masculins et de la Circulaire N°64/FCF/SG/DDF/CLM/2024 du Secrétaire Général de la FECAFOOT.
Le ponce-pilatisme de la FECAFOOT
Au regard de l’épée de Damoclès qui plane sur les clubs incriminés, le SYNAFOC estimait que l’application rigoureuse de ces deux dispositions auraient été idoines pour que les championnats professionnels de la saison sportives 2024-2025 qui se prépare commence sur des bases sereines. Malheureusement, le laxisme souvent observé de l’instance faîtière suscite plusieurs interrogations de la part du SYNAFOC : - La Fédération délivrera-t-elle les licences aux clubs potentiellement débiteurs au mépris de ses propres règlement ? - La Fédération délivrera-t-elle les licences aux clubs définitivement condamnés au mépris de la règlementation de la FIFA ? - Quel niveau de confiance, les joueurs floués accorderont-ils à une telle instance quand les saisons sportives se suivent et se ressemblent du point de vue de leurs conditions de travail ? Pour assumer ses responsabilités dans la défense des intérêts de ses membres, le Syndicat dit avoir saisi la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) pour lui demander d’intervenir auprès des clubs potentiellement débiteurs. Ces derniers pour se justifier ont répondu au SYNAFOC « qu’ils n’avaient pas d’argent et ont écrit à la Fédération afin que celle-ci retienne à la source sur l’argent relevant des subventions ou quote-part des retombées publicitaires prévues pour désintéresser les joueurs afin de permettre à ces derniers de se mettent en conformité. Hélas là aussi nous sommes en attente d’une réponse », a confié le conférencier. Toutefois, pour les cas des joueurs dont les plaintes ont prospéré et possédant déjà une décision devenue définitive de la CNRL, le SYNAFOC comme il l’avait annoncé a saisi la FIFA afin que la FECAFOOT soit contrainte les exécuter.
Ainsi sur les quatorze (14) décisions qui étaient en attente d’exécution, cinq (05) ont connu une issue heureuse avec le désintéressement des joueurs après que la FIFA ait menacé de sanctionner financièrement la FECAFOOT pour non-exécution d’une décision rendue par ses propres organes juridictionnels, une (01) a fait l’objet d’un règlement partiel, la FECAFOOT ayant accepté de payer la moitié de la dette à la place du club Union Sportive de Douala, et trois (03) ont été clôturées parce que les délais pour réclamer étaient forclos. En revanche, il va annoncer qu’à ce jour, il existe plus de vingt-trois (23) décisions rendues en faveur des joueurs ou joueuses qui ne leur ont pas encore été notifiées. La plus ancienne date de 2015 et la plus récente de 2024. Sur les 14 décisions, sept (07) font encore l’objet d’échanges entre la FIFA et la FECAFOOT dont la dernière en date concerne l’affaire Alexy Mevungu C/ DJIKO FC. Ce joueur réclame l’exécution de la sentence qui condamne DJIKO FC, son ancien employeur à lui verser Trois millions six cent vingt mille (3 620 000) francs CFA. La Fédération dans sa réponse à la FIFA qui lui demandait de lui dire sous cinq jours qu’elles étaient les dispositions prises pour l’exécution, a demandé un délai supplémentaire de dix jours supplémentaires. Un déni de justice qui amène le SYNAFOC à faire remarquer que : « En d’autres termes, faute d’avoir mis les clubs en demeure de payer dans les délais, la FECAFOOT les a plutôt aidés à ne pas appliquer des décisions rendues par ses propres organes juridictionnels. Il en va de même lorsque la Fédération rend des décisions et ne les notifient pas aux parties. Elle aide les clubs à se soustraire de leurs obligations ». Un positionnement qui peut vraisemblablement lui attirer des inimitiés comme il se susurre avec insistance sur la menace du retrait de son agrément. Une inclinaison qui ne va pas faire fléchir les dirigeants du SYNAFOC qui affirment que leur organisation « ne s’écartera pour autant pas de ses missions et de sa place dans le respect des accords FIFA-FIFPRO ».
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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