Les opérateurs économiques Turcs à la conquête du marché camerounais
- Mathieu Nathanael NJOG

- 4 juil.
- 5 min de lecture
FORUM B2B TURQUIE – CAMEROUN :
Le Ministre du Commerce, Luc Magloire Atangana et l’Ambassadeur de Turquie eu Cameroun, S.E. Volkan ÖSKIPER ont présidé les rencontre économiques Turquie- Cameroun qui se sont tenues le 3 juillet 2025 à Douala. Le patronat Turquie est venu présenter les atouts de leur tissu économique pendant que le Cameroun n’a mis en exergue que son café et son cacao. De quoi déséquilibrer davantage la balance commerciale.

La salle Akena de l’hôtel Krystal Palace, était trop étroite pour accueillir le Forum B2B Turquie-Cameroun organisé le 3 juillet 2025 par l’Assemblée des Exportateurs de Turquie (TIM), en partenariat avec l’Association des Exportateurs de Textile et d’Habillement d’Istanbul (ITKIB). L’événement a reçu les onctions gouvernementales et diplomatiques des deux pays. Ce qui justifie qu’il a été présidé par l’Ambassadeur de Turquie au Cameroun, S.E. Volkan Öskiper ; du Ministre du Commerce du Cameroun, Luc Magloire Mbarga Atangana ; avec l’accompagnement institutionnel de la ville hôte de Douala, à travers la Communauté Urbaine éponyme, représenté par le 1er Adjoint au Maire, Gérimie Sollè ; et surtout la présence des figures représentatives à l’instar du Sénateur Nfon Ekoko Mukete, en sa double qualité de Président du Conseil d’Affaires Cameroun-Turquie (CTBC) et de 1er Vice-Président de la CCIMA (Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat). Ces rencontres économiques Turquie-Cameroun sont le fruit de la réunion de la Commission Économique Mixte tenue entre les deux pays au mois de mai 2025 à Douala pour booster les relations diplomatiques entre nos deux pays, vieilles de 63 ans, afin qu’elles continuent de se renforcer sur la base du respect mutuel et de la confiance réciproque. « Deux mois après cette visite mémorable, je pense que vous serez tous d’accord pour dire que cet événement a réellement ouvert une nouvelle dynamique », a indiqué S.E. Volkan Öskiper, Ambassadeur de Turquie au Cameroun. Celle qui a permis de créer une coopération économique qui a réellement servi de tournant important dans les relations bilatérales entre les deux Etats.
Ce Forum B2B s’est avéré une importante occasion de saisir les vastes et propices opportunités offertes à ce large éventail d’acteurs économiques et institutionnels mobilisés pendant cette journée d’échanges de haut niveau en B2B. Dans la salle, une vingtaine d’entreprises turques intervenant dans des secteurs clés tels que : textile et habillement, vêtements et emballage, articles ménagers, ameublement et décoration, agroalimentaire et confiserie, chimie et cosmétique, transformation et machines, câbles électriques, sécurité intelligente, aviation,… ont été saturés des rencontres B2B tout au long de cette journée avec des opérateurs économiques camerounais venus à la recherche des partenariats pour des débouchées commerciales. « Il existe un vaste potentiel à exploiter au Cameroun pour les entreprises turques. Il existe également un vaste potentiel que les hommes d’affaires camerounais peuvent exploiter dans mon pays, la Turquie. Il y a tellement de points communs entre les modes de vie, les perceptions et les cultures des peuples turcs et camerounais », reconnaitra S.E Volkan Öskiper, Ambassadeur de Turquie au Cameroun. Il y a dix ans, le volume commercial avec le Cameroun s’élevait à environ 130 millions de dollars (environ 71,5 milliards de FCFA) et aujourd’hui avoisine les 300 millions de dollars (environ 165 milliards de FCFA). Malheureusement, la balance commerciale est très déficitaire pour le Cameroun de 48,22%. En 2024, les importations de la Turquie vers le Cameroun se sont élevées à 197 millions de dollars 90,750 milliards de FCFA), tandis que les exportations du Cameroun vers la Turquie se sont élevées à 95 millions de dollars 52,250 milliards de FCFA). Des chiffres que l’Assemblée des Exportateurs de Turquie (TIM) envisage de doubler.

Doubler le taux de 02% de la turquie dans les échanges extérieurs globaux
Le Chef de la délégation des membres du Conseil d'Administration de l’Association des Exportateurs de Prêt-à-Porter et Vêtements d'Istanbul (İHKİB) Bünyamin Yevlal, n’a pas caché leur ambition avec cette offensive : « La part de la Turquie dans le commerce extérieur du Cameroun, qui s’élève à près de 15 milliards de dollars, reste encore modeste, autour de 2 %. Nous pensons qu’il est tout à fait possible de doubler ce chiffre à moyen terme ». Curieusement, pendant que la Turquie ambitionne de booster ces importations vers le Cameroun, en face aucune vraie politique n’est pensée pour inverser la tendance. L’implémentation de la politique de l’import-substitution afin d’impulser le « made in Cameroun », qui ne cesse de bénéficier de colossale financement, d’un ramdam médiatique et des assises institutionnelles peine à devenir une réalité. Réduisant le Cameroun à son corps défendant une économie de comptoir. En revanche, en de ce forum, le Cameroun n’a pu offrir que l’atout de la qualité et l’authenticité de son café et de son cacao à travers une initiative, conjointe entre le Ministre du Commerce camerounais et l’Ambassadeur de Turquie, avec le soutien actif de la Direction Générale de l’Office National du Cacao et du Café (ONCC). L’objectif était d’explorer des pistes concrètes pour renforcer les exportations camerounaises vers la Turquie et développer des partenariats autour de la valorisation locale à travers le CEMATUR, une entreprise camerounaise spécialisée dans l’exportation du café et du cacao vers la Turquie.
En outre, une volonté de l’exécutif de la Communauté Urbaine de Douala (CUD) afin de favoriser d’éventuels partenariats techniques, économiques et culturels avec les entreprises et institutions de la Turquie. « Nous sommes favorable à recevoir la délégation turque afin d’échanger sur des projets que nous pourrions porter ensemble, dans un esprit de partenariat concret et mutuellement bénéfique ». Pour autant, le Ministre du Commerce, Luc Magloire Atangana a conseillé aux hommes et femmes d’affaires camerounais, de savoir œuvrer pour un transfert de technologie. « Ces rencontres représentent une opportunité à saisir : - pour vous ouvrir à de nouveaux partenaires, - pour élargir vos débouchés, - pour co-créer des entreprises dans la dynamique d’une économie mondiale ouverte et centrée sur les nouvelles technologies, - pour bénéficier du transfert de technologies — j’insiste sur ce point — et même de l’intelligence artificielle ». Parce que la Turquie est un véritable modèle d’émergence réussie, basé sur la promotion de l’esprit d’entreprise, le savoir-faire et l’innovation technologique.

Ce qui pourrait être un atout en ce sens que le Cameroun qui ambitionne de devenir une économie émergente d'ici 2035, est un puissant levier du commerce, tant à l’import qu’à l’export. Notamment de sa position de pilier dans la CEMAC forte de 60 millions d’habitants, et plus largement dans la CEEAC qui en compte 218 millions. Et par conséquence, un tremplin indéniable pour la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAF), qui est un vaste espace commercial sans barrières, regroupant 1,3 milliard d’habitants, avec une projection à 2,5 milliards d’ici 2050, ce qui en fera de loin le plus grand marché du monde. Et le Ministre de Commerce de conclure : « Ensemble, faisons de ce Turquie-Cameroun un rendez-vous gagnant-gagnant, et le point de départ d’un nouveau partenariat d’affaires entre nos deux nations ». Autrement dit, cette relation entre les deux pays du lendemain des indépendance a atteint une nouvelle dimension avec l'ouverture de l'Ambassade de la République de Turquie à Yaoundé en 2010. Au fur et à mesure, le développement et le renforcement des liens diplomatiques et politiques entre ces deux pays ont également eu un impact positif sur leurs échanges commerciaux.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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