VIH/SIDA, TUBERCULOSE ET PALUDISME
Plan International Cameroun a organisé le 28 novembre 2023 à Douala, la deuxième réunion régional de plaidoyer en faveur de l’engagement des Collectivités Territoriales Décentralisées de la région du Littoral dans la mise en œuvre des Interventions Sous-Directives Communautaires. Parce qu’il est avéré que leur faible implication est un frein à l’atteinte des objectifs de la lutte contre les trois maladies que sont le SIDA, la Tuberculose et le Paludisme par une approche intégrée.
La deuxième réunion de plaidoyer à en faveur de l’engagement des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) de la région du Littoral dans la mise en œuvre des Interventions Sous-Directives Communautaires (ISDC) tenue le 28 novembre 2023 à Douala. Elle a réunie autour des experts de la délégation régionale de la santé publique du Littoral les autorités administratives (Gouverneur, Préfets, Sous-préfets), des Maires, des Délégués du MINEPAT, MINDEVEL, Représentants des communautés religieuses,… de la région du Littoral. D’emblée, la Régional Field Supervisor Littoral de Plan International Cameroun, Mme Line Dongmo epse Bassog a situé l’enjeu des assises : «Il est nécessaire d’évaluer le niveau de mise en œuvre des engagements pris par certains Collectivités Territoriales Décentralisées au cours de la précédente réunion de plaidoyer». Afin d’amener les CTD de la région du Littoral à s’engager à travers le financement et la gestion des ISDC au sein de leur communauté. Surtout que cette approche intégrée vise l’amélioration de l’accès aux soins et de l’offre des services de santé primaire de qualité aux populations vivant dans les zones où il existe une faible accessibilité aux Formations Sanitaires (FOSA).
Conséquence, les indicateurs de santé sont médiocres. Avec un taux de couverture vaccinale (tous les vaccins appropriés chez les enfants de 12-23 mois est de 42% ; le pourcentage d’enfants de moins de 5 ans ayant dormi sous MILDA la nuit précédente est de 41%; le pourcentage de femmes enceintes ayant dormi sous MILDA la nuit précédente est de 45% ; les besoins non satisfaits en matière de Planning familial est de 23% ; le pourcentage de naissances ayant eu lieu dans une formation sanitaire au cours des cinq (5) dernières années est 69% : et seulement 1/8 enfants meurent avant 5 ans. «C’est dire qu’il y a un énorme besoin d’aller vers les populations pour améliorer la santé des populations dans le cadre des ISDC», indiquera Dr Esther Nyame Nwall Esther, Coordonnateur GTR Paludisme Région du Littoral. Une opération menée sur le terrain par les Agents de Santé Communautaire (ASC). Or, la couverture géographique des ASC reste insuffisante dans la région du Littoral où leurs activités ne couvrent que sept (07) des vingt-quatre (24) districts de santé. Pour un effectif de 530 ASC pour 1 014 393 habitants sur un besoin de 2093 ASC pour une population de près de 5 millions d’habitants dans la région du littoral, soit un gap de 1563.
ASC des acteurs majeurs dans les ISDC
C’est dire que la région du Littoral a un grand besoin d’enrôlement des ASC afin d’améliorer la couverture et augmenter l’accès des populations aux soins de santé prioritaire. Leurs missions étant le counseling, le diagnostic et le traitement des cas de paludisme simple, organiser des causeries éducatives et surtout rechercher des patients qui pour des raisons diverses (défaut de moyens financiers, éloignement d’un centre médical, …) n’ont pas pu se faire suivre par un médecin afin de les conduire dans les formations sanitaires. Une contribution efficiente qui a pu être évaluée dans les sept (7) aires de santé couvert. Ainsi, ils ont permis de retrouver 489 femmes enceintes n’ayant pas bénéficié de consultations prénatales et qu’ils ont par la suite fait recevoir dans les formations sanitaires (FOSA). Et en 2022, ils ont retrouvés 1099 patients parmi lesquels les enfants présentant de signes d’anémie et des enfants de moins de 2 mois non vaccinés qu’ils ont référé dans les FOSA. Au regard de ces chiffres, le Chef section C4D et Partenariat GTC PNLP MINSANTE, Oumarou Ngambe a encore sollicité l’engagement efficient et efficace des CTD à soutenir les activités de santé communautaire au sein de leur communauté.
Rappelant que cette démarche, s’inscrit également en droite ligne avec l’exécution du Plan Stratégique National de santé communautaire (PSN-SC) 2021-2025, pour lequel l’amélioration de l’offre des services communautaires repose sur l’implication d’au moins 60% des CTD dans le financement et la gestion de la santé communautaire dans leur communauté; la mobilisation des ressources locales à travers les structures formelles, associations, leaders traditionnels et religieux et la contribution au développement des interventions de santé communautaires; la mobilisation de toutes les CTD et les ONG/OSC/OBC (100%) intervenant dans la santé à s’engager dans la mise en œuvre des interventions sous directives communautaires. Lors de la première réunion régionale de plaidoyer de mars 2023, les CTD avait pris des engagements dont le niveau de respect reste encore très faible. Mieux le niveau d’implication de ces dernières n’a pas évolué depuis la précédente subvention du Nouveau Mécanisme de Financement (NMF) 2018-2020, période pendant laquelle, elles avaient déjà été identifiées comme un goulot d’étranglement de la mise en œuvre des ISDC exécuté dans le cadre du le Programme National de lutte contre le Paludisme (PNLP).
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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