COMMUNE D’ARRONDISSEMENT DOUALA 1er
La Salle de banquet des services du gouverneur de la région du Littoral a servi, le 9 septembre 2024, de cadre à la séance plénière clôturant les travaux des commissions spécialisées de la double session du Conseil municipal de la Commune d’Arrondissement de Douala 1er consacrée d'une part à la présentation du rapport d'exécution du budget 2024 au 31 août et d'autre part au débat d'orientation budgétaire de l’exercice 2025.
Présidée par le Préfet du département du Wouri, Sylyac Marie Mvogo et dirigé par le Maire et Président du Conseil, Jacques Lengue Malapa, la séance plénière clôturant les travaux des Commissions spécialisées de la double session du Conseil municipal de la Commune d’Arrondissement de Douala 1er (CAD 1er) consacrée d'une part à la présentation du rapport d'exécution du budget 2024 au 31 août et d'autre part au débat d'orientation budgétaire (DOB) de l’exercice 2025 s’est tenue le 9 septembre 2024, dans la Salle de banquet des services du gouverneur de la région du Littoral . Elle s’est tenue dans un contexte particulièrement électrique au regard de la dénonciation faite au mois de mai 2024 par le président sortant de la Commission des Finances, Massoma Samuel Maurice dans une lettre adressée au Maire avec pour objet : «Observation sur le Compte Administratif produit par le Maire de la Commune d'Arrondissement de Douala 1er de l'exercice 2023» dont nous avions eu copie. Une sortie du président de la Commission des Finances qui a fait les choux gras de la presse et divisé le Conseil municipal. Au point que le Maire de la CAD 1er a été obligé pour le réduire au silence de procéder à son remplacement en désignant un nouveau président «en violation de l’article 181 du Code Générale des Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) », comme a tenu à le rappeler le concerné. Une tension qui peut justifier que la session consacrée à l’évaluation de l’exécution du budget au 31 juin 2024 comme le prescrit la loi portant Code Général des CTD n’ait pas pu se tenir dans les délais prescrits et obligé le Maire de la CAD 1er, Jacques Lengue Malapa de convoquer une double session du Conseil municipal en anticipant dans la convocation de la session consacrée au Débat d'Orientation Budgétaire (DOB) qui devrait se tenir courant le mois d’octobre.
Le président de la Commission des finances à guillotine
Sans justifier le contexte qui l’a contraint à jumeler ces deux sessions, le Maire Jacques Lenque Malapa a dans son discours de cadrage tout simplement rappelé qu'il s'agissait «d'une double session au cours de laquelle seront examinés d'une part le rapport d'exécution du budget sur les huit premiers mois de l'exercice en cours, ainsi que les grandes orientations devant favoriser une meilleure préparation du budget de l'exercice 2025 d'autre part». Comme l’indiquait l’ordre du jour, il a été adopté le procès-verbal de la session du 11 avril 2024 consacrée à l'adoption du compte administratif, du compte de gestion et du compte de comptabilité-matières, à polémique. Par la suite l'état d'exécution du budget de la CAD 1er indique que concernant les recettes, sur des prévisions budgétaires d'un montant de 4 172 698 793 FCFA, le total des recettes recouvrées est de 1 454 743 653 FCFA. Soit un taux de réalisation par rapport aux prévisions de 34,86% contre un taux de 55,40% à la même période l'année dernière. Très faible. Quant aux dépenses, il ressort que le total des engagements s'élève à 1 576 827 445 FCFA alors que les paiements effectués se chiffrent à 246 234 166 FCFA sur un montant de crédits ouverts de 4 172 698 793 FCFA. Il est reparti comme suit : 1 105 767 195 FCFA au titre du fonctionnement: soit un taux de réalisation de 49,77% contre 52,08% en 2023 ; et au titre des investissements la somme de 471 060 250 FCFA soit un taux de réalisation de 24,44% contre 57,64 % à la même période en 2023. Soit un taux d'engagement total de 37,79% contre 54,44% à la même période l'exercice précédent. Par ailleurs, la situation du compte-matières au 1er janvier 2024 présentait un existant de 935 516 108 FCFA, qui représente le matériel durable et le matériel consomptible en stock.
Les mouvements d'entrées et de sorties pendant le premier et le second semestre 2024 indiquent qu’au 1er semestre les entrées étaient d’un montant de 63 304 734 FCFA contre des sorties d’un montant 106 378 916 FCFA ; alors qu’au 2è semestre, les entrées étaient d’un montant de 132 055 209 FCFA contre des sorties d’un montant de 175 129 391 FCFA. En revanche les existants au 31 août 2024 sont d’un montant de 892 441 926 FCFA. Et les engagements en terme de travaux et prestations diverses réalisés ont été effectué à hauteur de 230 470 723 FCFA. La présentation du niveau d'exécution du Plan d'Investissement Annuel (P.I.A 2024) fait ressortir que les travaux de réhabilitation des blocs de salle de classe à l'école publique de Déido, les travaux de réhabilitation des blocs de salle de classe à l'école publique de New-Deido; et les travaux d'aménagement en pavés autobloquants de la rue Brazza- Akwa sont achevés. Pendant que la construction de la Briqueterie municipale et d'un mur d'enceinte autour du site, ainsi que la fourniture en équipements divers et installation de l'outillage mécanique (sous financement Projet USC) sont en cours d’exécution. Tout comme les travaux de construction de 02 blocs maternels dans les écoles publiques de Bali et de New-Deido; les travaux de réhabilitation des salles de classe à l'école publique de Bonamouang; la création d'une société chargée de la pré-collecte à Douala 1er ; et les travaux de confortation des fondations de l'immeuble siège de la Mairie et la construction de l'auditorium municipal de Douala 1er. Toute chose qui laisse Massoma Samuel Maurice, qui continue de se prévaloir président de la Commission des Finances, sur sa faim. «Je reste sur ma faim de président de la Commission de finances et de Conseiller municipal à savoir quel est le sort réservé à mes dernières préoccupations».
Le combat pour une gouvernance exemplaire
Estimant que malgré le vote à la hussarde du compte administration, compte de gestion et compte de la comptabilité-matière, les observations faites à la sortie de la session d’avril dernier continue de rester sans réponses. Notamment sur le déficit de 664 023 904 FCFA que le compte administratif présentait. Soit avec des recettes recouvrées de 3 100 923 011 FCFA contre des dépenses de 3 764 946 915 FCFA. «Au regard de ce qui précède, l'ordonnateur que vous êtes a dépensé au-delà des ressources disponibles et devrait sauf méprise de ma part expliquer les raisons de cette discordance susceptible d'ouvrir à votre encontre une procédure pour faute de gestion », relevait-il. Il en va de même des préoccupations relative au draft de synthèse de l'évaluation du niveau de mise en œuvre du Plan d'Investissement Annuel (PIA) de la Commune portant sur les travaux en cours de construction de la Briqueterie municipale de Douala 1er dans la localité de Moulanga à Dibombari pour un montant de 272 199 335 FCFA, financés par l'UNESCO; les travaux de construction d'un mur d'enceinte autour du site de projet supportés par le budget de la commune à hauteur de 80 000 000 FCFA; la prestation en cours de fournitures diverses en équipements complémentaires et installation de l'outillage mécanique de la Briqueterie municipale susvisée à hauteur de 176 996 813 FCFA; Exécution physique de la construction d'un auditorium dans la vallée de Besseke prévue pour le début du 4è trimestre de 2023 à hauteur de 640 466 946 FCFA ; les travaux de construction de l'embarcadère/débarcadère de Yadibam-Bonamouang à Akwa-Nord (Phase 1, construction du ponton d'aménagement du quai d'accostage et de la plateforme) en cours pour un montant de 250 000 000 FCFA ; et les fournitures en équipements et matériels de bureaux supportés par le budget de la CAD 1er à hauteur de 20 000 000 FCFA. Remettant en doute le démarrage de ses travaux. «Je souhaite pour ma part, Monsieur le Maire que vous nous fassiez voir la réalisation de ses travaux… Nous n'avons pas connaissance d'un quelconque démarrage des travaux dont les exécutions sont en cours et les budgets engagés. Les instances de contrôle devraient dès lors vérifier l'effectivité desdits travaux qui semblent imaginaires», faisait-t-il remarquer.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
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