La communauté chrétienne de Bafoussam répond à l’appel du Pape
Lors de la prière de l’Angelus du dimanche 13 août 2023, le Pape François à inviter les chrétiens du Diocèse de Bafoussam dans la région de l’Ouest du Cameroun a organisé le lundi 14 août la veille de l’Assomption, un pèlerinage marial pour le retour à la paix dans les zones dévastées par les crises sécuritaires.
Les chrétiens du Diocèse de Bafoussam ont répondu massivement présent aussi bien au pèlerinage de la veille qu’à la messe de l’Assomption que l’Evêque Mgr Paul Lontsié-Keuné, a conduit. Les prêtres, religieux, religieuses, fidèles laïcs et personnes de bonne volonté sont partis de trois points de rassemblement. Ils ont marché à travers les rues de la capitale régionale de l’Ouest au rythme du chant dédié à la cause de la paix : «Dieu notre Père créateur de l’univers, écoute les cris de tes enfants». Comme l’avait précisé dans un communiqué le chancelier de l’Archevêché de Bafoussam, l’Abbé Merlin Donfack Tsakem, chaque pèlerin était muni de son chapelet, de son brassard estampillé au motif de la paix, et de sa branche d’arbre de paix ; les prêtres et les séminaristes qui étaient vêtus en habit clérical, arborer la soutane noire et le surplis blanc; tandis que les fidèles étaient vêtis de la tenue de leurs différents mouvements. Tous les participants qui se comptaient par milliers ont convergé sur le site de la cathédrale de Bafoussam en construction dans la localité de Houka-Ha, dans le département de la Mifi.
Le Gouvernement interpellé
Lors de la Messe de l’Assomption, l’Evêque de Bafoussam, Mgr Paul Lontsié-Keuné, en a profité pour interpeller le Gouvernement à trouver les voies et moyens à un retour à la paix. Il a même prescrit la piste du dialogue qu’il estime être la plus efficace contrairement à l’option militaire qui a empiré la situation depuis cinq ans. Radicalisant les groupes armées et leurs affidées, causant des milliers de morts, et plongeant les zones de conflit dans un sinistre indescriptible. Les chrétiens de Bafoussam répondaient ainsi à l’appel du Pape François après la prière mariale de l’Angélus dimanche 13 août 2023. La communauté chrétienne répondait répondaient ainsi à l’appel du Pape François après la prière mariale de l’Angélus dimanche 13 août 2023 : «Demain, veille de la fête de l’Assomption de la Vierge Marie au Ciel, un pèlerinage aura lieu à Bafoussam, au Cameroun, pour demander la paix dans ce pays toujours en proie à la violence et à la guerre. Unissons nos prières à celles de nos frères et sœurs du Cameroun pour que, par l’intercession de la Vierge Marie, Dieu soutienne l’espérance du peuple qui souffre depuis des années et ouvre des voies de dialogue pour parvenir à la concorde et à la paix».
Les chrétiens de Bafoussam répondaient ainsi à l’appel du Pape François après la prière mariale de l’Angélus dimanche 13 août 2023 à laquelle ont participé des milliers de pèlerins sous un soleil de plomb : «Demain, veille de la fête de l’Assomption de la Vierge Marie au Ciel, un pèlerinage aura lieu à Bafoussam, au Cameroun, pour demander la paix dans ce pays toujours en proie à la violence et à la guerre. Unissons nos prières à celles de nos frères et sœurs du Cameroun pour que, par l’intercession de la Vierge Marie, Dieu soutienne l’espérance du peuple qui souffre depuis des années et ouvre des voies de dialogue pour parvenir à la concorde et à la paix». Ce pèlerinage diocésain de Bafoussam pour la paix est la deuxième initiative du genre, après celui du 14 août 2022. Il s’inscrit également dans la même lancée que celui organisé par la Conférence épiscopale nationale du Cameroun en avril 2022 à Marienberg. Dans ce lieu considéré comme le berceau de l’Eglise catholique dans ce pays, les chrétiens des 26 diocèses de l’Église camerounaise avaient élevé leurs prières pour la paix dans leur pays. Les évêques, accompagnés du Nonce Apostolique d’alors, Mgr Julio Murat, avaient renouvelé la consécration du pays à Marie, Reine des Apôtres. Les pèlerins avaient crié vers le Seigneur pour une paix effective et durable dans la région de l’Extrême-Nord éprouvée par les exactions de Boko Haram, et les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, meurtries par la crise anglophone.
Le Vatican déplore l’enlisement des crises sécuritaires
Selon les chiffres des organisations de la société civile, le conflit entre l’armée républicaine et les groupes armées séparatistes des régions anglophones, qui a déclenché depuis 2017 a fait plus de 6 000 morts. Il a déplacé près d’un million de personnes, dont plus de 100 000 sont réfugiées au Nigeria. Selon l’ONU, 2,2 millions des quatre millions de personnes des régions anglophones ont besoin d’une aide humanitaire. Dans le même temps, environ 600 000 enfants ont été privés d’une scolarisation effective en raison du conflit. Ces deux régions anglophones représentent 36% de l’économie nationale qui est ainsi paralysée. Le Cameroun est également confronté à une insurrection djihadiste revigorée, avec des attaques meurtrières dans la région du Lac Tchad. La guerre contre le groupe islamiste radical Boko Haram, centrée sur la région de l’Extrême-Nord, a tué plus de 3 000 Camerounais, déplacé environ 250 000 personnes et provoqué l’émergence de groupes d’autodéfense. Des affrontements ethniques naissants le long de la frontière avec le Tchad et du Nigéria ont également déplacé des milliers de personnes. Toutes ses crises sécuritaires sont aussi aiguisées de plus en plus par une montée du discours de haine, et du discours tribal qui contribuent également à accentuer les tensions politiques au Cameroun.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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