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111 SUR 453 BOUCHES ET POTEAUX D’INCENDIE SONT NON FONCTIONNELLES

SECURITE INCENDIE A DOUALA


Le 1er Café Scientifique organisé le 22 décembre 2022 la Communauté Urbaine de Douala sur le thème : « Gérer les risques majeurs dans la ville de Douala: l’inondation et le risque d’incendie » a été l’occasion de présenter le rapport du diagnostic sur la sécurité incendie dans la ville de Douala et évoqué l’enjeu de sa réhabilitation et de son extension.


Dans la perspective de l’élaboration et de la mise en œuvre d’un plan communautaire spécifique de prévention des risques et d’intervention d’urgence en cas de catastrophes, la Communauté Urbaine de Douala (CUD) a organisé le 22 décembre 2023, le premier Café Scientifique sur le thème : « Gérer les risques urbains majeurs dans la ville de Douala : l’inondation et l’incendie ». Il s’inscrivait dans le sillage de la Journée Internationale pour la Réduction des Risques de Catastrophe qui a été instituée en 2009 pour être célébrée les 13 octobre de chaque année. Il avait pour objectif principale : de sensibiliser les parties prenantes (Etat, Municipalités, Universités, Grandes Ecoles, Ordres professionnels, opérationnelles et populations) sur cette problématique. Les catastrophes majeures ayant affecté la ville de Douala au cours des dernières années notamment les incendies des marchés Congo de la nuit du 3 au 4 juillet 2012 et du marché central dans la soirée du 15 décembre 2000, ainsi que bien d’autres qui ont été exacerbées par les caractéristiques du tissu urbain, le niveau d’organisation des secours et par ricochet ont eu des conséquences sur les investissements dans la ville.

De la présentation de l’étude diagnostic de la sécurité incendie faite par Mme Badjang Patricia, Chef du Service de la Promotion du Développement Durable à la Direction de l’Environnement, de la Santé et du Cadre de Vie (DESCV), il revient que le réseau de la sécurité incendie de la ville de Douala qui est constitué des bouches d’incendie et des poteaux d’incendie sont au nombre de 453 équipements annexés au réseau d’addiction d’eau. Soit 235 dans la Commune de Douala 1er, 32 dans la Commune de Douala 2è, 22 dans la Commune de Douala 3à, 40 dans la Commune de Douala 4è et 154 Dans la Commune de Douala 5è. Leur répartition zonage est de 69 dans la zone portuaire; 11 dans la zone aéroportuaire répartis comme suit (04 au niveau de l’aérogare, 01 au niveau de la nouvelle centrale électrique de l’ASECNA et 06 au niveau de la base aérienne); 29 dans les zones CAMRAIL; et 342 en plein centre-ville. Au regard de ce zonage, l’entretien et la maintenance relève de la compétence des autorités de chaque zone bien définie. Ainsi: - Le PAD est en charge de l’entretien et la maintenance des équipements dans son domaine de compétence à savoir la zone portuaire; - Les Aéroports du Cameroun (ADC) en charge de l’entretien et la maintenance des équipements dans son domaine de compétence à savoir la zone aéroportuaire; - CAMRAIL en charge de l’entretien et de la maintenance des équipements dans ses sites à savoir la gare et les ateliers CAMRAIL; - La Communauté Urbaine de Douala en charge de l’entretien et la maintenance des équipements situés en plein centre-ville.


Malheureusement, ce diagnostic a permis de relever le dysfonctionnement de plusieurs équipements. Plusieurs hydrants bien que fonctionnels, ne sont pas aptes pour les services de secours. En effet, certains coffres en béton ne permettent pas une connexion aisée des tuyaux ou des coudes d’alimentation. D’autres ne disposent pas de d’évacuation des eaux. Par ailleurs, les 11 bouches d’incendie installées le long de la pénétrante Ouest de la ville ne sont plus disponibles car lors des travaux d’aménagement de cette route ils ont été endommagés. Ils sont dépourvus des carrés de manœuvre et des demi-raccords. Soit au total 111 équipements de sécurités incendie qui sont non fonctionnels. De ce diagnostic, il s’impose un enjeu de sa réhabilitation et de son extension. La DESCV propose la nécessite de la mise à niveau des équipements qui passerait par : - Des travaux sommaires de réhabilitation (changement des éléments défectueux des bouches et poteaux d’incendie); - Le remplacement des hydrants défectueux; - Les fouilles/recherche des hydrants enterrés; - Des opérations de libération des hydrants obstrués: dans ce cas, il faudrait saisir les auteurs des obstructions et les sommer de libérer les hydrants. A défaut, la CUD devra prendre les dispositions nécessaires avec la DIRPOMS pour procéder à la libération des bornes d’incendie obstruées. - La protection des hydrants par la pose des plots de protection s’avère nécessaire.

Pour l’environnementaliste Didier Yimkoua, son analyse de cette état des lieux indique que « dans d’autres villes ces hydrants sont géo-référencés, ce qui permet de les gérer à partir des ordinateurs. Et là nous sommes totalement dans le désordre urbain. Malheureusement, Les gens s’installent et les infrastructures sont construites mais c’est après qu’on apporte les équipements de modernités ». En réplique, le Sous-Directeur des Etudes de la Protection de l’Environnement à la Direction de l’Environnement, de la Santé et du Cadre de Vie (DESCV) de la CUD, Joseph Magloire Olinga Olinga, annonce «qu’au-delà des diagnostics, il y a des actions qui sont menés sur le terrain». Des pistes de solutions existent, elles ont été évoquées. Le 2è Adjoint au Maire de la Ville de Douala, Roger Njitchoua va énumérer quelques-unes : «On l’a dit les incendies dans les marchés sont causés par les branchements anarchiques. Si on impose que les branchements ne soient plus anarchiques, qu’ils respectent les normes et soient mieux contrôlés, on pense que cela pourra diminuer. Au-delà, il y a aussi des solutions innovantes en terme de respect des normes environnementales et même la fourniture en énergie électrique par du solaire. Cela aura l’avantage d’être moins coûteux ».


Mais, il faut pour cela débloquer d’énormes moyens. Dr Joseph Magloire Olinga Olinga de souligner que : « Quant aux incendies, le Maire de la ville qui est bien au fait de cette problématique a bien voulu qu’on inscrive dans le projet de campagne de l’année 2023 des travaux de réhabilitation de certaines bouches d’incendies que nous avons identifié comme non fonctionnelles lors du diagnostic ». Et d’ajouter : « Du fait que les espaces marchands sont les plus victimes des catastrophes d’incendie, le Maire de la ville pour qui cette question tient à cœur a instruit que le diagnostic soit plus affiné pour deux équipements marchands à savoir le Marché Central qui est le plus important équipement marchands structurant de la ville et le marché Madagascar. Par la suite des travaux vont être faits. Une maîtrise d’œuvre qui sera complète et qui va permettre de réhabilité le réseau de sécurité incendie dans les marchés ». Et l’Adjoint au Maire Roger Njitchpoua de déclarer que : « Nous espérons que pour les années qui viennent les problèmes d’incendie dans les espaces marchands seront derrière nous »



Mathieu Nathanaël NJOG




Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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