PORT AUTONOME DE DOUALA
Le Directeur général du Port Autonome de Douala et le Directeur général de la société de Douala Port Fishing Terminal filiale camerounaise de KAIROS BUSINESS CORPORATION HOLDING ont signé le 24 juillet 2023 une convention en vue de la réalisation du projet de réhabilitation, de modernisation, exploitation, maintenance et remise à niveau du Terminal de Pêche du Port de Douala-Bonabéri. Le coût des investissements est 131,2 milliards de FCFA HT sans aucun apport du PAD.
Dans le cadre du partenariat public-privé, le Directeur général du Port Autonome de Douala (PAD), Cyrus Ngo’o et le PDG de la société Douala Port Fishing Terminal (DPFT), Moraud Zambo ont signé le 24 juillet 2023 la convention de type DBFOM (Design, Build, Finance, Operate and Maintain) ou Conception, Construction, Financement, Exploitation et Maintenance, plus couramment appelé également BOT (Build-Operate and Transfer), ou construction, Exploitation et Transfert, du Terminal du Port de pêche au Port de Douala-Bonabéri. Cette signature a marqué l’achèvement du processus de négociation contractuelle en vue de la sélection du partenaire pour ledit projet. Processus au cours duquel, trois postulants se sont manifestés spontanément et ont conclu chacun un Mémorandum d’Entente (MoU) avec le PAD, matérialisant les intentions des parties à collaborer dans la réalisation dudit projet, et ouvrant la voie à la réalisation des études de préfaisabilité à la charge des partenaires. A l’issue du processus de mise en concurrence des trois partenaires, l’offre de la société KAIROS BUSINESS CORPORATION HOLDING (KBC HOLDING) a été retenue, en raison de sa cohérence avec les ambitions affichées par le Top management du PAD pour la réhabilitation et la modernisation du port de pêche. C’est ainsi qu’elle va créer la filiale camerounaise Douala Port Fishing Terminal (DPFT) pour la mise en œuvre de cette vision qui fait partie intégrante des projets prioritaires du Schéma Directeur de Développement du Port de Douala-Bonabéri. Elle-même étant en corrélation avec l’ambitieux programme de rénovation et de modernisation des installations et des équipements portuaires, que le DG Cyrus Ngo’o a lancé depuis 2016 avec l’onction du Conseil d’administration que préside Shey Jones Yembe en application des très hautes instructions du Président de la République, Paul Biya. Celles ayant instruit de faire du « port de Douala-Bonabéri, une référence dans le Golfe de guinée ». Après avoir engagé des vastes chantiers dont certains sont achevés et certains sont en cours d’achèvement, qui ont le mérite d’avoir considérablement embelli la physionomie du combinat portuaire du port de Douala-Bonabéri de manière à le faire entrer progressivement dans le gotha des ports ultra-modernes du continent, le Top management du PAD avait conscience que le port de pêche restait le chaînon restant de ces investissements de grande envergure. Ce d’autant plus qu’au stade actuel et en comparaison avec les Terminaux de pêche des autres Ports de la Côte Ouest Africaine, le terminal de pêche du Port de Douala-Bonabéri se trouve dans un état de vétusté et de délabrement total.
Faire un hub frigorifique de la sous-région
Pis encore, les infrastructures de conservation à froid des produits issus de la pêche sont quasiment non-exploitées suite à leur vieillissement. Les infrastructures et superstructures du port de pêche actuel, pour la plupart, datent de l’époque coloniale et n’ont subi aucune réhabilitation depuis leur construction et sont quasiment toutes hors service. Réduisant ce terminal en un parc des épaves de bateaux et de débarcadère pour le transport maritime des Hommes et des marchandises dans la sous-région Afrique centrale. Conséquence, le port de pêche fonctionne actuellement en marge des normes et standards d’exploitation d’une telle plateforme et cette situation induit des effets négatifs qui sont de nature à compromettre l’attractivité et la compétitivité du Port de Douala-Bonabéri. Puisqu’elles influent de manière négative le commerce des produits halieutiques au Cameroun, rendant l’économie presque totalement dépendante des produits importés, et rendant difficile la maîtrise de la qualité et des coûts desdits produits sur le marché. C’est ainsi que le Top management du PAD a décidé d’apporter une solution durable et adaptée à la situation déplorable de ce terminal. Surtout que ledit projet «ambitionne de faire de son Terminal de pêche, un hub frigorifique de la sous-région destiné à la réception des produits halieutiques de toutes les grandes pêcheries industrielles et internationales opérant dans le golfe de guinée, ainsi que de tous produits en import/export nécessitant la chaine de froid», a annoncé Cyrus Ngo’o, le DG du PAD.
Relevant au passage que : «Les premières estimations modélisées par le projet, les activités de pêche liées à l’exploitation des nouvelles infrastructures réhabilitées et modernisées du terminal de pêche du Port de Douala couvriront environ 28% des besoins en protéines halieutiques du Cameroun, soit 41,6% de la production nationale de poisson». En effet, il s’agira pour la Douala Port Fishing Terminal (DPFT) de construire sur une superficie de 30 009 m2 en termes d’équipements, d’infrastructures et superstructures dans la partie Sud, une plate-forme frigorifique ultra moderne constituée de chambres froides aménagées sur une superficie de 2 908 m² avec d’une capacité théorique de 21 810 m3 et des entrepôts frigorifiques installés sur une superficie de 7 500 m² avec une capacité théorique d’entreposage et de stockage à froid de 56 250 m3 ; et un nouveau quai de 100 m de long sur une largeur de 26 m pour un tirant d’eau de 5,5 m et d’une aire de stockage de 100 conteneurs de 40 pieds. Dans la partie Nord, une usine de tri-transformation-empaquetage des produits halieutiques d’une capacité de 350 Tonnes/jour ; un bâtiment administratif R+5 ; une usine à glace d’une capacité de 300 Tonnes/jour ; une usine de production de farine de poisson ; des halles de vente. Le tout pour un coût des investissements de 131,2 milliards de FCFA HT, sans aval, ni caution du PAD et de l’Etat du Cameroun.
Création de près de 2000 emplois
Les clauses de la Convention ainsi signée indiquent que la société DPFT a deux (2) ans soit de 2003-2005 pour les études et la conception, trois (3) ans soit de 2005-2008 pour la construction dudit Terminal et vingt-cinq (25) ans soit 2008-2033 pour l’exploitation. Pendant lesquels, il est attendu un taux de rentabilité interne (TRI) du projet de 15,7%. Tout en reversant les redevances globales au PAD estimées à 364,6 milliards FCFA (incluant la redevance domaniale et la redevance variable égale à 06% du chiffre d’affaires global sur les vingt premières années d’exploitation, puis 20% du chiffre d’affaires global sur les cinq dernières années d’exploitation). Pour un bénéfice net de la DPFT évalué à 761,3 milliards FCFA. Et des paiements d’impôts et taxes globaux estimés à 375 milliards FCFA. C’est dire que les recettes totales de l’Etat du Cameroun (PAD + Impôts) engrangeraient avoisinent 739,6 milliards FCFA. Pour un Ratio Redevances totales cumulés du PAD/Bénéfice net cumulés du promoteur de 48% et un Ratio recettes totales de l’Etat du Cameroun/Bénéfice net du promoteur : 97,1%. Sur le plan social, le projet va créer 600 emplois directs et 1500 emplois indirects dans le strict respect de la politique gouvernementale de promotion de l’emploi et de l’insertion sociale et professionnelle.
Mathieu Nathanaël NJOG
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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