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LA CUD ET LE PAD VEULENT RESSUSCITER LE PROJET SAWA BEACH

Douala


Initié en 2003 par l’ex-Délégué du gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Douala, Edouard Nathanaël Etondè Ekotto, il va être mis aux oubliettes après son limogeage en 2006. Son successeur Fritz Ntonè Ntonè va tenter de le relancer en 2019, mais une fois de plus son départ un an plus tard va à nouveau renvoyer le projet dans les tiroirs. Cette fois c’est autour du Maire de la ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè de vouloir le ressusciter. Jusqu’où, ira-t-il ?



Dix-neuf ans après, l’on remet au goût du jour le titanesque projet « Sawa Beach ». C’est à la faveur d’une instruction faite en 2020 par la Ministre de du Développement Urbain et l’Habitat (MINDUH), Mme Célestine Ketcha epse Courtès. Elle va formellement demander à la Communauté Urbaine de Douala (CUD) et le Port Autonome de Douala (PAD) d’engager la réalisation effective de la phase 1 du projet « Sawa Beach » rebaptisé « New Bonapriso ». Certainement pour exorciser la cabale judiciaire dont ont été victimes son initiateur et certains de ses collaborateurs. C’est pour matérialiser ce projet que le Maire de la Ville de Douala, Roger Mbassa Ndinè et le Directeur général du Port Autonome de Douala (PAD), Cyrus Ngo’o ont signé le 4 mai 2022 un accord-cadre de coopération Ville/Port pour mener conjointement la réalisation de ce projet de transformation de la ville de Douala pour en faire une des villes les plus attractives dans le monde. Il vise la mise en valeur de la rive droite de la « Cirque du docteur » du port de Douala-Bonanbéri. Elle passe par la mise sur pied d’une société de projet qui sera financé par un partenariat public/public, des partenariats public/privé à hauteur de 1000 milliards FCFA.

La finalité étant d’aménager à Douala, sur une superficie de 1000 ha environ, situé entre le port de Douala-Bonabéri et l’aéroport international de Douala, un pôle multifonctionnelle et futuriste intégrant à la fois : - Un Centre d’affaire, des logements, des travaux, des commerces, des administrations, des équipements socio-collectifs, et de détente… Ainsi sur 250 ha, il est envisagé la construction d’une plateforme logistique portuaire qui sera intégré dans le schéma directeur du port de Douala-Bonabéri ; sur 179 ha, il sera aménagé la plateforme logistique aéroportuaire pour la sécurisation de la zone aéroportuaire ; sur 67 ha la construction du centre de dépotage et de traitement des eaux usées ; sur 260 ha l’aménagement d’une réserve forestière de la mangrove de Douala, sur 68 ha l’aménagement de la réserve forestière du bois-des singes ; sur 61 ha la construction d’une communauté résidentielle de Dindé ; sur 127 ha la construction du pôle multifonctionnel New Bonapriso qui servira de site pilote. Ce dernier prévoit la construction de 4800 logements, des hôtels pour un total de 2200 chambres, des espaces commerciaux sur une superficie de 200, 000m2 des immeubles de bureaux sur 670 000m2, un palais des congrès de niveau international de 124 700m2, un campus universitaire sur 389 189m2, les espaces verts, la voirie et les réseaux divers.




Après Etondè Ekotto et Ntonè Ntonè, à qui le tour ?



Le titanesque et mirifique projet initié par l’ex-Délégué du Gouvernement de auprès de la CUD Edouard Etondè Ekoto en 2003, va bénéficier de l’onction du président de la République Paul Biya, lors de son meeting de campagne électorale pour la présidentielle d’octobre 2004. A la suite de l’allocution de bienvenue d’Edouard Etondè Ekoto qui avait déclaré : « C'est le projet Paul Biya par excellence à Douala. Celui que vous laisseriez à la postérité… ». En réponse, le candidat, Paul Biya va promettre solennellement de veiller à sa réalisation. Mais, le départ d'Edouard Etondè Ekoto de la CUD en 2006 va mettre le projet au placard. Et comme si cela ne suffisait pas le délégué du gouvernement Edouard Etondè Ekotto et son Directeur des affaires financières, Michel Lamine Mbassa qui était l’architecte financier du projet vont se voir empêtrés dans une cabale judiciaire. Ils vont être condamnés à vie dans les juridictions avant d’être disculpé devant à la Cour suprême. Prenant conscience du gâchis, en 2012, sur instructions du Premier ministre d’alors Philemon Yang, le MINDUH de l’époque, Jean Claude Mbwentchou, s’était rendu à Douala pour lever les difficultés de la réalisation du projet en demandant à la CUD de remettre le projet au goût du jour. En 2016, un groupe de travail est créé au MINHDU. Il est aussi question pour la CUD de constituer une société d’économie mixte dont le PAD participera au capital avec un apport foncier. Notamment, en convertissant au capital les 127 ha de « New Bonapriso », site se trouvant dans le domaine du port de Douala-Bonabéri.


En 2017, la phase d’identification et d’évaluation des aménagements du site pilote à libérer sont lancés. Mais depuis 2018, « il y a une certaine psychose au niveau des populations due au calendrier des activités du projet et surtout à la définition des limites sur le terrain », affirme Benjamin Tchoffo, consultant du projet. Avant de préciser que « L’évaluation environnementale stratégique entreprise, poursuit-il, permettra de mettre en exergue les études d’impact environnemental, de même que les plans d’actions de recasement du site pilote avant le début des travaux ». Le coût total du projet en 2004 est de 550 milliards FCFA. Le projet va attirer plusieurs investisseurs étrangers à l’instar des canadiens Pan Isox Inc, mais aussi des investisseurs américains, émiratis et italiens,… En 2019, il passe en 700 milliards Fcfa et aujourd’hui, il est passé à 1000 milliards FCFA. Le ministère de l’Economie de la planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) indiquait que l’Etat est toujours à la recherche de financements. C’est à se demander si cette fois, ce projet n’emportera pas à leur tour les nouveaux maîtres d’ouvrage ? La réalisation de ce vaste projet devait générer plus de 1000 emplois à chacune de ses phases.

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