Le Président du GECAM s’inquiète des conséquences économiques de la crise post-électorale
- Mathieu Nathanael NJOG

- 15 nov.
- 3 min de lecture
CLIMAT DES AFFAIRES
Le Groupement des Entreprises du Cameroun a relevé dans un communiqué signé du 10 novembre 2025 par son président Célestin Tawamba, la gravité des conséquences des manifestations post-électorales sur le climat des affaires mais aussi sur le climat social au Cameroun.

Dépuis la proclamation par le Conseil Constitutionnel des résultats officiels de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, les manifestations de contestations avaient déclenché dans plusieurs villes dans quasiment les dix régions du Cameroun. La situation reste préoccupante malgré les dispositions sécuritaires, les appels à la paix et les rencontres d’apaisement initiées par les pouvoirs publics. Les populations sorties dans les rues appelaient au respect de la vérité des urnes. Ces tensions post-électorales avaient engendré la mort de plusieurs personnes. Le gouvernement et les Organisations internationales et nationales des défenses de droit humain ne s’accordent toujours pas sur les chiffres exacts. Ils oscillent entre 20 et 60. Mais aussi de nombreux blessés dont on dénombre à près de 200 personnes et ainsi que des arrestations qui sont estimés à près de 2000. Parmi lesquels des femmes, des mineurs et surtout des innocents ou non manifestants. Tout en ayant une pensée pieuse pour les victimes, le Conseil d’Administration à adresser ma profonde compassion aux familles endeuillées. Par ailleurs, plusieurs domiciles privés, résidences et administrations publiques, et engins ont été saccagés ou incendiés. Ce qui fait dire au GECAM que « Notre pays traverse une période d'une gravité exceptionnelle ».
Outre ce contexte social pas très reluisant, l’environnement économique n’est pas en reste. Des entreprises, piliers de la vitalité économique nationale, déjà en proie à plusieurs défis liés à l'environnement des affaires, n'ont pas été épargnées. Des grandes surfaces, stations-services, des magasins de stockages des denrées alimentaires, des commerces, et unités de production ont été vandalisés, pillés ou incendiés. Comme en témoigne la sortie du Groupement des Professionnels du Pétrole (GPP) : « Depuis le lundi 27 octobre 2025, nos stations-service sont vandalisées et pillées… outil de production de ces sociétés dont la contribution à l'économie et au développement du Cameroun revêt un caractère indispensable ». ce d’autant plus que les sociétés membres du GPP emploient de manière cumulée, directement ou indirectement, plus de dix mille (10 000) jeunes camerounais et assurent l'activité à des milliers de PME à travers le pays. En outre, elles versent en impôts, taxes et prélèvements divers, une contribution significative et majeure à l'Etat du Cameroun. Non sans préciser que : « Une station-service vandalisée et pillée, c'est en moyenne 20 emplois directs détruits, et PME qui ferment. Des jeunes camerounais qui se retrouvent au chômage sans y être préparés ».

Les Chefs d'entreprise vont-il coopérer?
Preuve s’il en était encore besoin qu’au-delà de ces dégâts matériels, « c'est l'ensemble de l'activité économique qui a été profondément perturbée, plongeant de nombreuses structures dans une situation d'immobilisme préjudiciable, compromettant ainsi, la continuité de service, la stabilité des emplois et la confiance des investisseurs », précise Célestin Tawamba. Raison pour laquelle il a tenue également, en ces moments difficiles, à exprimer ma solidarité la plus sincère à l'endroit de toutes les entreprises touchées, ainsi qu'à leurs dirigeants et collaborateurs. C’est pourquoi, pour évaluer l'ampleur des préjudices subis afin d'en mesurer l'impact réel sur le tissu économique, le GECAM a entrepris de procéder depuis le 03 novembre 2025 à une évaluation exhaustive des pertes enregistrées par ses membres et au-delà, par d’autres entreprises non-membres, autant que possible. Dénommée : « Enquête sur l’impact des crises post-électorales sur les entreprises au Cameroun », un formulaire a été envoyée aux chefs d’entreprises pour mieux comprendre les conséquences des crises post-électorales sur le tissu entrepreneurial au Cameroun.
Il ne fait pas de doute que leur témoignage sera essentiel pour évaluer les impacts économiques, sociaux et opérationnels subis par les entreprises locales. Parce qu’il va permettre de recueillir des données fiables et représentatives sur les perturbations rencontrées par les entrepreneurs afin d’orienter les actions de soutien, les politiques publiques et les stratégies de relance. Toutefois, les destinataires ont été rassurés que : « Toutes les informations fournies seront traitées de manière strictement confidentielle et utilisées uniquement à des fins d’analyse ». Et d’ajouter que : « Cette démarche vise à disposer d'une base factuelle solide, en vue, notamment, de toute action de plaidoyer ou de soutien qui pourrait s'avérer nécessaire auprès de plusieurs institutions partenaires, à très brève échéance ». Et de conclure : « Je vous saurais gré de bien vouloir le renseigner avec la plus grande diligence, afin de permettre une consolidation rapide et fiable des données ».
Mathieu Nathanaël NJOG
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Mathieu Nathanaël NJOG
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