FUSION GICAM – ECAM
La procédure judiciaire en annulation de la fusion-création GICAM-ECAM est en cours au TGI du Wouri. La dernière audience a eu lieu le 13 novembre 2023. Les plaignants dénoncent l’entêtement de l’exécutif actuel du GICAM de vouloir dissoudre le GICAM en vue de la création d’une nouvelle centrale patronale afin de permettre au Président sortant, Célestin Tawamba de pouvoir briguer un autre mandat, alors qu’il est frappé par la limitation des mandats. Dans cette perspective, une session du Conseil d’administration exsangue s’est tenue le 14 novembre.
Au lendemain de la tenue de l’Assemblée générale extraordinaire où le vote du «OUI» n’avait pas obtenu les suffrages nécessaires pour la fusion GICAM-ECAM, la Secrétaire exécutive du GICAM, Aline Valerie Mbono a contraint tous les employés a signé des nouveaux engagements viciés de poursuivre leur aventure avec la nouvelle centrale patronale à venir. Ceci en violation des dispositions du Code du travail. Le 31 octobre 2023 sur les plateformes numériques du Groupement Inter-patronal du Cameroun (GICAM), une affiche est publiée sur laquelle on peut lire : «En marche vers une nouvelle Centrale patronale. Grâce à votre vote». Le 14 novembre 2023, un conseil d’administration du GICAM, certes amaigri s’est tenue pour arrêter la stratégie kamikaze du va-t-en-guerre. Il décide la convocation de l’Assemblée générale constitutive de la nouvelle Centrale Patronale du Cameroun. Pourtant, la veille, l’affaire portant sur l’annulation de la fusion GICAM-ECAM est appelée à l’audience du Tribunal de Grande Instance (TGI) et sera renvoyée pour le mois de décembre prochain. Le mouvement « Sauvons le GICAM » à l’initiative de cette une procédure judiciaire va soupçonner l’exécutif actuel d’avoir commandité des articles ayant paru dans la presse avant l’audience du 13 novembre 2023 pour mettre la pression sur l’institution judiciaire.
Articles dans lesquels, le Secrétaire Permanent du Conseil Supérieur de la Magistrature, le magistrat hors-hiérarchie, Abel Minko Minko a été traîné dans la boue. Accusé de corruption et de trafic d'influence. «De l’esbroufe qui ne peut même pas faire sourcilier la justice. Il en faut plus», nous confie, certains avocats au Barreau du Cameroun que nous avons rencontrés dans les couloirs du Tribunal lors de la dernière audience. Et d’ajouter : «Au regard de la cabale médiatique orchestré, il ne fait l’ombre d’aucun doute que c’est le camp de Célestin Tawamba qui a perdu toute la sérénité». Avant de supputer : «On s’achemine, soit vers une démission de Célestin Tawamba, soit vers la mise sur pied d’une administration provisoire, le temps que cette bataille juridique qui est loin de rendre son épilogue arrive à son terme». Ce serait alors cette sortie par la petite porte que redoute le président sortant du GICAM, Célestin Tawamba qui est décidé de jeter toutes ses armes dans cette bataille pour conduire la fusion création GICAM-ECAM. Seule issue pour se maintenir et porter la voix des chefs d’entreprises camerounais pour les deux prochaines années qui sont très décisives sur l’échiquier politique.
La majorité des membres ont pris conscience des enjeux
Toutes ses manœuvres dolosives ont fini par convaincre des membres du GICAM, regroupés dans au sein du Mouvement «Sauvons le GICAM», la plus vieille et la plus puissante organisation des chefs d’entreprises, de la détermination de l’exécutif actuel conduite par le président Célestin Kamanou Tawamba d’aller jusqu’au bout de leur «intention machiavélique de faire disparaître la légende GICAM pour des intérêts purement égoïstes. Ceux de se maintenir, en passant par la fusion-création d’une nouvelle organisation patronale, qui va prendre essentiellement possession du patrimoine du GICAM», argue les conservateurs. Et de poursuivre : «Nous n’avons jamais été contre la fusion absorption avec ECAM qui n’a pas de patrimoine et qui n’apporte rien dans cette fusion-création. Il s’agit d’un complot des anciens membres qui avaient quitté le navire et qui ont honte de revenir dans la maison-mère». En outre, il y a la détermination de Célestin Tawamba de se maintenir à la présidence de la Centrale patronale par des manœuvres dolosives. Puisque la limitation de mandat le met hors-jeu au moment où son deuxième mandature arrive à son terme à la mi-décembre 2023.
Or, au regard du climat qui prévaut au sein de l’inter-patronal, tout porte à croire qu’avec la procédure en cours devant le TGI du Wouri, et au regard des résultats du scrutin de l’Assemblée Générale Extraordinaire du 11 juillet 2023 dont la victoire du « OUI » à la fusion-création s’est trouvée victorieuse, mais insuffisante pour donner à l’exécutif actuel du GICAM, les coudées franches pour poursuivre avec le processus de la fusion-création entre le GICAM et ECAM. Les résultats du scrutin étaient les suivants : sur les 329 votants, 241 voix soit 73,25% des suffrages valablement exprimés pour le «OUI», 86 voix soit 26,75% suffrages exprimés pour le «NON», et 02 bulletins nuls. Or, comme l’a rappelé le Comité des sages du GICAM aux lendemains de cette AGE, il fallait que le vote du «OUI» obtienne 75% des suffrages valablement exprimés. En invoquant l’alinéa 3 de l’article 17 des statuts du GICAM qui stipule : «Les décisions de l’Assemblée Générale Extraordinaire sont prises à la majorité des deux-tiers des voix des membres actifs présents ou représentés sur première convocation, et à la moitié des voix sur nouvelle convocation». C’est dire qu’il fallait qu’au sortir de cette AGE, le camp Célestin Tawamba convoque une session de rattrapage où il n’aurait eu besoin que de 50% suffrages valablement exprimés. Mais conscient que sa supercherie a été éventrée, il s’est abstenu, car la majorité des membres qui ont voté pour le « OUI » ont avoué avoir été victime d’une entourloupe.
Emilio Nkengfak
Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun
www.lecanardlibere237.com
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