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1457 CAS DE VIOLENCES ET DE VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS EN 2022 CONTRE 1759 EN 2021

DROITS HUMAINS


Le Groupe de travail des organisations de la société civile de défense des droits de l’Homme coordonné par l’ONG Un Monde Avenir a présenté le 21 février 2023 à Yaoundé le rapport annuel 2022 sur la situation des droits humains au Cameroun. La cérémonie a été auréolée par la présence du Haut-Commissaire du Canada au Cameroun et des représentants des Ambassades de France, de Suisse, et de l’Union Européenne.



Selon l’équipe de rédaction du rapport sur la situation des droits humains constituée des organisations nationales des droits humains déployées sur le terrain parmi lesquelles : CHRDA, REDHAC, Nouveaux Droits de l’Homme, Reach Out, Human Rights Defense Club, CESOQUAR, CSP, ARDHU et Mandela Center, et coordonnée par l’ONG Un Monde Avenir l’année 2022, comme l’année précédente, a davantage été marquée par une recrudescence des violations des droits humains. Elle a dénombré au moins 1457 cas de violences et de violations des droits humains toutes catégories confondues parmi lesquels 1440 cas de violations des droits humains. Ainsi, elle a documenté 759 meurtres : 559 dans les régions du Sud-ouest et Nord-ouest, 182 dans l’Extrême-Nord ; et 18 dans les autres régions. Parmi ces meurtres on note, au moins 679 civils et au moins 80 forces de défense et de sécurité (FDS). 366 personnes ont été enlevées avec demande de rançon, dont 330 dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, 33 dans la région de l’Extrême-nord et 03 dans les autres régions. 119 cas d’incendies dont 101 dans les régions du Nord-ouest et Sud-ouest, 4 dans l’Extrême-nord et 14 dans les autres régions. Il s’agit des incendies de maisons, d’écoles, de centres de santé (hôpitaux et cliniques), de marchés.47 cas de violences basées sur le genre (VBG). 31 cas d’arrestations et détentions illégales. 15 cas de restrictions de liberté d’expression, d’opinion, de réunions et manifestation publique. 07 cas d’évictions forcées. Comparativement à 2021 où le Groupe de travail avait recensé environ 1759 cas de violences et de violations des droits humains au Cameroun, on note une légère baisse de 302 cas en moins soit environ 17%.Cette collecte a exploré les aspects divers à l’instar des Droits civils et politiques, les Droits économiques, sociaux et culturels, les violences basées sur le genre, le Droit à un procès équitable, les exactions attribuables aux groupes armés non gouvernementaux, les exactions commises ou attribuables aux groupes armés non gouvernementaux dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les exactions commises ou attribuables à la secte islamiste Boko Haram. Pour Philippe Nanga, Coordonnateur de l’Ong Un Monde Avenir « ce travail est fait dans l’optique de fédérer les acteurs autour de la dénonciation des cas de violation des droits de l’Homme afin de construire une nation qui respecte les principes de justice, d'équité et de droits de l'homme ».


Un travail exceptionnel


Ce rapport qui est le deuxième après celui de 2021 montre à suffire que les acteurs locaux ont la compétence et la capacité de produire untel travail sur le plan national au lieu de toujours s’abreuver des rapports qui vient de l’extérieur afin de suscite à travers et la dénonciation des cas de violation, l’intérêt de la communauté nationale et internationale à intervenir à toute fin utile. « Ce rapport basé sur le travail exceptionnel effectué par les organisations de la société civile au Cameroun vise à fournir un rapport global qui informe le peuple camerounais et sert d'outil de plaidoyer aux niveaux national et international pour mettre fin aux violations des droits humains au Cameroun », souligne Philippe Nanga. Les journalistes et les membres des missions diplomatiques présents ont pu apprécier le niveau de crédibilité de ce travail au regard de la présentation de la rigueur de la méthodologie de collecte, de recoupement, de vérification, d’analyse, de traitement des faits et de suivi des cas de violations… Qui n’est toujours pas aisée apprendra-t-on des membres du Groupe de travail, du fait de la réticence souvent des victimes de délier leurs langues de peur de représailles. Dans l’ensemble, l’équipe de rédaction relève que le Cameroun au cours de l’année 2022 a été marqué par les problèmes de gouvernance tels que le scandale de corruption dans l’affaire du géant minier Glencore Energy, les détournements des fonds alloués à la lutte contre la pandémie à Covid-19 ainsi que ceux destinés à la construction des stades devant accueillir la CAN 2020. Des dérives qui freinent son développement et le rendent moins attractifs aux yeux des investisseurs. Mais aussi par les différentes crises sécuritaires que traversent le Cameroun notamment la crise sécessionniste dans les régions du anglophones (du Nord-Ouest et du Sud-Ouest), le terrorisme de Boko Harram dans la région de l’Extrême-Nord, les tensions intercommunautaires, la forte montée du repli identitaire ainsi que l’insécurité urbaine (le phénomène du grand banditisme précisément les microbes) ont permis d’enregistrer des situations aggravantes des droits humains au Cameroun. Le tableau n’est pas que sombre, en avril, le Cameroun a pris des mesures importantes pour protéger le droit des élèves enceintes et des mères adolescentes.



28 recommandations

Ce rapport ne se contente pas simplement à collecter les cas de violences et de violation des droits humains. Ce Groupe de travail qui se veut être une force de proposition, a aussi formulé quelques recommandations à toutes les parties prenantes afin d’assurer le respect des Droits de l’Homme en toutes circonstances. Il s’agit entre autre de : - Libérer toutes les personnes n’ayant commis aucun crime, arrêtées et détenues dans le cadre des crises que connaît le Cameroun (crise anglophone, lutte contre Boko Haram, tensions sociopolitiques post élection présidentielle 2018) ; - Initier des dialogues réguliers à tous les niveaux (local et national) pour rechercher les voies et moyens afin de résoudre les différents problèmes suscités par les différentes situations de crise ; - Renforcer davantage les capacités des acteurs publics sur les questions des droits de l’homme et droit humanitaire ; - Mettre en place les mécanismes de surveillance des violations de droits de l’homme dans les lieux de détention et faciliter des inspections des organisations non gouvernementales dans ces lieux ; - Autoriser les organisations non gouvernementales à enquêter et se déployer en toute liberté dans les zones en conflits ; - Améliorer les conditions d’alimentation, de dortoirs et de soins au sein des prisons ; - Mettre sur pied des mécanismes de dénonciation des abus commis par le personnel pénitentiaire et des pratiques de racket sur les prisonniers ; - Mettre fin aux trafics et frais divers indûment payés par les visiteurs dans les prisons ; - Accélérer les procédures judiciaires lors des procès, en vue de décongestionner les prisons ; - Vulgariser le mécanisme d’assistance judiciaire pour permettre aux citoyens d’être informés sur les possibilités d’assistance qui existent ; - Modifier les textes qui organisent le Conseil supérieur de la Magistrature pour renforcer l’indépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis du pouvoir exécutif ; - Augmenter les ressources diverses pour que la justice soit plus performante notamment la construction de nouveaux palais de justice et l’amélioration des infrastructures du service public de la justice ; - Améliorer les conditions de travail des différents intervenants de la chaine judiciaire ; - Eviter d’attraire les citoyens ayant participé à des activités de manifestation pacifique et non violente devant les tribunaux militaires ; - Appliquer effectivement la disposition relative à l’habeas corpus prévu dans le code de procédure pénale ; - Prendre en compte les réserves émises par les organisations de défense des droits de l’Homme sur le statut des membres de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun notamment sur l’élection des commissaires par les représentants de leurs corps de métier ; - Rendre effectivement indépendante la commission des droits de l’Homme du Cameroun au niveau financier et dans sa latitude à produire des rapports qui ne soient pas politiquement orientés ; - Revoir la législation camerounaise en matière foncière en l’adaptant à l’évolution du temps ; - Exiger du gouvernement une résolution de rendre compte des meurtres issus des conflits publics, d’ouvrir une enquête et d’arrêter les soldats marque la fin du déni et de la dissimulation de la vérité s’agissant de graves violations des droits humains, les autorités devraient rendre compte des progrès de l’enquête et en faire connaître les conclusions ; - Faciliter l’accès sur le terrain des conflits aux organisations humanitaires ; - Revoir la législation camerounaise en matière foncière en l’adaptant afin de l’harmoniser aux besoins actuels ; - vulgariser les textes forts qui protègent le genre ; - renforcer les politiques publics sur la protection du genre à travers les services déconcentrés.








Mathieu Nathanaël NJOG


Article publié dans le journal Le Canard Libéré du Cameroun

www.lecanardlibere237.com


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1 Comment

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Guest
Feb 25, 2023
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Bon travail enfin on.peut compter sur un travail de fourmis des nationaux . Courage et encore merci pour ce beau travail.

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