Difficile désignation d’un candidat consensuel pour porter les aspirations du changement ?
- Mathieu Nathanael NJOG
- 19 sept.
- 5 min de lecture
OPPOSITION
Alors qu’on s’achemine allégrement vers le démarrage officielle de de la campagne électorale, les 11 candidats de l’opposition sont loin de rendre concret l’option d’un consensus d’une opposition crédible et portée vers le changement. Une aspiration portée par la majorité des Camerounais qui souhaitent voir mettre un terme aux 43 ans de règne du système au pouvoir actuel et partant aux 65 ans à la gestion autocratique des affaires au Cameroun.

Contrairement à ce que pense plusieurs acteurs politiques opposés à l’option du choix d’un candidat consensuel issu d’une opposition véritablement engagée pour mettre résolument fin à 65 ans de gestion autocratique du pouvoir au Cameroun et partant de 43 ans de règne du président Paul Biya, il ne s’agit pas forcement de présenter un candidat unique de l’opposition. Mais il s’agit bien de faire un consensus autour d’un candidat, pas forcement le meilleur, mais celui qui est à même non seulement d’assurer une victoire, mais aussi capable de défendre le pouvoir et d’accepter de conduire une transition. Les partis politiques de l’opposition et surtout ceux des 11 candidats de l’opposition qui sont opposés au président sortant affichent des désaccords qui sont plus portés par les ergots et les égos des uns et des autres. Voir des uns envers les autres. Pourtant, ils sont nombreux qui soutiennent une telle idée et son efficacité, mais seulement si cette option leur était favorable. Avant même que ne s’ouvre officiellement le processus électoral, plusieurs initiatives avaient déjà été mis sur pied. Certains ont très vite implosé, d’autres ont fait l’objet des désaccords sur leur genèse, malgré tout, il y a ceux qui ont essayé de survivre aux forceps à ces crises intestines souvent à répétition.
Pour contourner la question, les divergences de certains leaders politiques sont portées sur le mode de désignation, les âges de certains, les incompatibilités, et même les préalables sont évoqués. Dans ce contexte, on s’achemine allégrement vers le scénario de l’élection présidentielle de 1992 où sur les questions puériles et futiles, tels que : le niveau académique et le bilinguisme des candidats, étaient mis au-devant pour ne pas s’aligner derrière le candidat qui portait les faveurs de la masse populaire. Et ainsi l’opposition avait aligné au moins deux coalitions, et une pluralité de candidats, même si au fur et à mesure qu’on se rapprochait du jour du scrutin, la réalité de la popularité et de la notoriété du candidat Ni John Fru Ndi avait fini par faire la quasi-unanimité, entrainant au passage des ralliements de dernières minutes. Malheureusement tardive, mais qui vallent aujourd’hui à certains de continuer à revendiquer qu’il avait contribuer à la « victoire volée » du candidat de l’Union pour le changement. Toute chose qui a le mérite de disperser les énergies et de perdre un temps relativement déjà assez très court tant et si bien que la majorité des candidats sinon tous se sont réveillés avec la convocation du corps électoral.
Indiscipline tactique et individualisme du Onze de l'opposition
Nostalgique, certains acteurs de cette époque même s’il n’avait pas été tout de go favorable à la candidature de Ni John Fru Ndi, en ont gardé une bonne leçon qu’ils veulent remettre au gré du jour. Sans tenir compte du contexte et de l’adversaire qui est joueur et arbitre. C’est ainsi que naîtra le Groupe de Douala, qui a déjà connu plusieurs crises internes. La dernière en date est celle de quelques membres (Djeukam Tchameni et Anicet Ekane) qui ont fait défection à Sam Mbaka et sont aller, le 13 septembre 2025, qui coïncidait avec la commémoration de l’assassinat du précurseur de l’indépendance du Cameroun, Um Nyobe, annoncer sous le lable d’un nouveau mouvement, excroissance du Groupe Douala, mais désormais porté par un courant upeciste qui n’est autre que le MANIDEM, la désignation d’Issa Tchiroma Bakary, Candidat du Front pour le Salut national du Cameroun (FSNC), comme étant le candidat du « consensus et de l’unité ». D’ailleurs, selon Anicet Ekane, cette décision est le fruit d’une concertation des acteurs de la société civile et des acteurs politiques, qui avait sollicité tous les candidats. Et la date du 13 septembre avait été fixée pour dévoiler un candidat consensuel. En dépit de la non réaction de plusieurs, il était temps d’avancer avec celui ou ceux qui y avaient souscrit.

Aussitôt, il y a eu une levée de bouclier des acteurs de la scène politique pour décrier cette démarche à la hussarde. Depuis lors, les cadres, les leaders des partis politiques, les porte-paroles des candidats et les candidats ne cessent de fustiger cette démarche et se désolidariser de cette désignation. En revanche, plusieurs autres initiatives poursuivent méthodiquement et sereinement leurs consultations dit-on. L’APC, le Groupe de Foumban, … Des leaders d’opposition à l’instar de Maurice Kamto, candidat recalé injustement, est sollicité par certains candidats pour jouer les rassembleurs dans l’optique de constituer cette coalition tant espérée. Même une certaine opinion qui est probablement la masse populaire dont il a les faveurs et portait tous leur espoir, souhaite le voir donner une consigne de vote pour l’un des candidats. Elle est tout ouïe. Son attentisme ne cesse de créer des indécisions qui se répercutent même dans le faible engouement observé au niveau du retrait des cartes. Ce qui présage une forte abstention si par extraordinaire il n’arrivait pas à surmonter la grande déception du rejet de sa candidature par les instances compétentes dans la gestion du processus électoral, malheureusement aux ordres.
Ce qui arrangerait susurre-t-on dans le landernau du parti au pouvoir qui suit attentivement cet atermoiement au sein de l’opposition camerounaise. Certaines indiscrétions font état de ce que, le système au pouvoir essaie même d’infiltrer les pénates des candidats et de certains leaders pour faire échec à une véritable coalition qui consisterait à mettre sur pied un axe : NORD-SUD, le plus solide, le plus crédible et le plus à même de mettre fin au règne à l’autocratie qui a confisqué la gestion du Cameroun depuis de 43 ans. Toutefois, un certain frison positif a été observé au sein de l’opinion publique lorsque Maurice Kamto a rencontré ces derniers jours certains candidats de l’opposition retenus pour l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Même si sa dernière sortie à encore eu le mérite de plonger la masse populaire dans le doute et l’incertitude. Or plus tôt cela sera mis en place, cela pourrait permettre de rattraper les retards observés. Notamment dans la représentation de cette dynamique dans touts les bureaux de votes disséminés dans les 360 arrondissements. Surtout que certains sont réputés stratégiques, c’est le cas de ceux qui sont dans les zones insulaires et ceux installés illégalement dans les chefferies, les unités des Forces de sécurité, … En Afrique, il n’est pas toujours facile de battre un régime sortant qui a le mérite d’organiser les élections. Cela demande une préparation nécessaire, des moyens humains, de la logistique, … C’est dire que tout doit être clair et précis à une semaine du démarrage de la campagne sinon, ce serait aller cautionner une autre forfaiture pour permettre à l’autocratie de s’éterniser pour sept ans supplémentaires.
John Marco de Mboma
Mathieu Nathanaël NJOG
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