La CDHC et la SIP-CAM sauvent la face d’une timide célébration de la Journée Internationale
- Mathieu Nathanael NJOG
- 6 oct.
- 4 min de lecture
ACCÈS UNIVERSEL À L’INFORMATION
La Journée Internationale de l’Accès Universel à l’Information, s’est célébré comme chaque année le 28 septembre. La 20e édition de 2025 placée sous le thème : « Garantir l’accès à l’information environnementale à l’ère du numérique », n’a pas eu un grand écho outre la 1èrer édition de la Soirée clôturant la Semaine des Icônes de la Presse au Cameroun, la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun a fait une déclaration.

Proclamée par l’UNESCO en 2015 et entérinée par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2019, la Journée Internationale de l’Accès Universel à l’Information est désormais célébrée le 28 septembre dans le monde. Cette journée rappelle un droit fondamental qui est le droit à l’accès à l’information. Elle offre aux professionnels, aux médias et aux gouvernants l’occasion de mettre sur la table l’impérieuse nécessité de contribuer à l’édification d’une presse camerounaise « crédible et professionnelle ». La célébration de la 20ᵉ édition de la Journée Internationale de l’Accès Universel à l’Information, placée sur le thème : « Garantir l’accès à l’information environnementale à l’ère du numérique » met l’accent sur le renforcement de l’accès à l’information comme pilier de la transparence, de la responsabilité ainsi que du développement durable tout en soulignant l’importance d’un accès rapide et complet à l’information environnementale dans un monde de plus en plus numérique, notamment dans un contexte marqué par le changement climatique, la pollution, la dégradation de la biodiversité et les risques de catastrophes. La Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) pour sa part, note que le thème de cette année 2025 s’inscrit dans l’Agenda 2030 des Nations Unies, en particulier dans les Objectifs de Développement Durable (ODD) relatifs à l’environnement et à la transparence, ainsi que dans l’Agenda 2063 de l’UA qui promeut une Afrique inclusive, prospère et durable. Tout en soulignant que : « Ce thème souligne que l’information constitue un levier essentiel pour protéger la planète, renforcer la gouvernance, permettre des décisions éclairées, prévenir les crises environnementales et promouvoir le développement durable ».
La célébration de cette année est par conséquence interpellative aussi bien sur le plan nation où aucune loi n’a toujours été prise à ce jour pour faire de l’accès à l’information une obligation ; et sur le continent où à ce jour, seuls 17 États membres de l’Union Africaine (UA) ont adopté des lois nationales sur le droit à l’information. Or, il va de soi que la reconnaissance optimale de ce droit constitue une plateforme essentielle pour débattre de l’adoption et de la mise en œuvre effective de lois dans ce domaine, conformément aux normes et obligations continentales et universelles. A cet effet, la CDHC relève que sur les 220 recommandations acceptées par l’État à l’occasion de l’adoption du Rapport du Passage du Cameroun au 4e Cycle de l’Examen Périodique Universel (EPU), le 26 mars 2024, deux sont relatives au droit d’accès à l’information. Profitant de cette célébration, la CDHC dit les avoir ventilées aux structures pertinentes de l’État ainsi qu’aux Organisations de la Société Civile (OSC), chacune en ce qui la concerne. Toutefois, elle se dit également préoccupée par la corruption qui entrave l’accès à l’information publique, notamment dans le domaine de l’environnement (pollution, écosystèmes, risques, résultats d’évaluations d’impact, etc.) qui peut être volontairement tronquée, retardée, censurée ou fournie de manière incomplète ou ambiguë pour protéger des intérêts privés ou des acteurs publics inefficaces. Par conséquence, la CDHC recommande spécifiquement au Gouvernement, pour ce qui est de la lutte contre la corruption en matière d’accès à l’information environnementale, d’instituer une obligation de publication proactive des données clés (pollution, écosystèmes, risques et résultats d’évaluations d’impact) assortie de délais contraignants et l’obligation de conservation des versions archivées librement accessibles.
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Toutefois, si aucune loi faisant obligation aux détenteurs de l’information publique n’existe, la CDHC salue les mesures prises par des pouvoirs publics et de leurs partenaires visant à garantir l’accès à l’information environnementale aux communautés par l’organisation des débats publique autour de la réalisation des études d’impact environnemental et social ou encore sur le plan numérique le lancement, le 02 avril 2025 par le Ministère des Postes et Télécommunications (MINPOSTEL), du processus de numérisation des archives publiques en vue de conserver l’information de manière durable tout en la rendant plus accessible au public à travers la mise en ligne. Ce qui va contribuer à la transparence des administrations publiques au Cameroun, à la réduction des risques liés à la perte de données et à l’accès facile aux informations publiques pour les citoyens. Avec l’avènement de l’intelligence artificielle dans l’ère numérique, d’autres contraintes s’imposent dans l’acquisition de nouvelles compétentes. Ce d’autant plus que les hommes et femmes de médias sont contraints de s’arrimer à la nouvelle donne. C’est pourquoi, dans le cadre de la célébration de la JIAUI l’ancien président de la section régionale du SNJC Littoral, Aristide Ekambi et promoteur du site internet : mwambi.info a organisé la 1ère édition de la Semaine des Icônes de la Presse au Cameroun (SI¨P-CAM). Elle a été meublée par une série d’activités, notamment une soirée hommage, le samedi 27 septembre 2025, à l’icône, Edouard Kingue décédé quelques jours plus tôt et inhumé jour où a eu lieu cette soirée de débat et témoignages sur sa vie et son œuvre. Cette soirée a été précédée par une session de renforcement de capacité sur le fact-checking et la couverture journalistique dans les zones de guerre afin de contribuer à la diffusion d’une information fiable. « Il s’agissait aussi pour le Comité d’organisation par cette célébration de saisir cette opportunité pour attirer les professionnels de média sur un droit fondamental qui est le droit à l’accès à l’information », a déclaré Aristide Ekambi Kingue.
Mathieu Nathanaël NJOG
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