top of page

La Société Civile demande à Atanga Nji de choisir entre son militantisme pour le RDPC et le poste du MINAT

PRESIDENTIELLE 2025


Les OSC membres du Groupe de Travail pour la Réforme du Système Electoral dans leur contribution à l’édification d’un Etat démocratique au Cameroun se montrent très regardant sur le déroulement du processus électoral. A cet effet, ils jouent les sentinelles à toutes les entraves à l’organisation d’un scrutin libre, transparent et équitable. C’est le cas d’une récente sortie devenue virale du Ministre de l’Administration Territoriale donnant l’allure, une fois de plus et une fois de trop qu’il réduit l’Organe de Gestion des Elections : ELECAM, qui se veut indépendante comme lui étant subordonné.


ree

Le Ministre de l’Administration Territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji vient de boucler par Douala dans la région du Littoral une tournée dans les dix Régions du Cameroun dit-on pour faire « une évaluation minutieuse de l’ensemble du processus électoral et de la situation sécuritaire ». Lors des deux dernières étapes de Buea et de Douala, respectivement les 23 et 24 septembre 2025, il a fait devant des médias, des sorties « alambiquées et provocateurs » frisant une usurpation des missions dévolues à ELECAM, Organe indépendant chargé de l’organisation et de la supervision du processus électoral. Par ricochet, au Conseil Constitutionnel. A chaque fois entouré des autorités administratives, il a déclaré entre en autre de manière péremptoire que : « Pour éviter une autre confusion et ça les autorités administratives doivent y veiller. Il y a 12 candidats qui prendront part à l’élection présidentielle, il y aura 12 bulletins de vote dans chaque bureau de vote qui représentent 12 candidats. J’entends parler des alliances contre nature tantôt candidat consensuel ou candidat unique. Ça, ELECAM ne reconnait pas ces arrangements du quartier. Pour ceux qui avaient l’intention de désister, il aurait fallu le faire avant l’impression des bulletins de vote. Dès lors que ELECAM a déjà imprimé les bulletins de votes et c’est le cas pour le moment, ELECAM à imprimé 12 bulletins de votes qui représentent chacun des 12 candidats ». Il a même insinué qu’aucun des 11 candidats en lice contre le candidat sortant ne peut réclamer une éventuelle victoire parce que les partis politiques qui portent leur candidature ne sont pas représentés dans 10 des 25 départements et 20 des 360 communes contrairement sur son candidat et « créateur » qui est porté par un parti qui a une représentativité efficiente sur l’ensemble du territoire nationale. Il en va de même du refus d’autoriser aux Organisations de la Société Civile (OSC) nationales de pouvoir observer les élections et même de proposer aux partis politiques ayant des candidats retenus pour la présidentielle d’avoir des représentants dans les bureaux de vote.

Des sorties qui ont obligé le Groupe de Travail de la Société Civile pour la Réforme du Système Electoral de publier une déclaration intitulée : « Non !!! Mr le ministre, ELECAM n'est pas une sous-direction du MINAT ». Dans laquelle, il rappelle que : - Les lois de la République reconnaissent un seul organisme en charge de l’ensemble du processus électoral. - La loi No 2012/001 du 19 Avril 2012 portant code électoral, modifiée et complétée par la loi No 2012/017 du 21 décembre 2012 et la loi No 2019/005 du 5 Avril 2019 en son article 4 alinea1 est assez claire : « Elections Cameroon » est un organisme indépendant chargé de l’organisation, de la gestion et de la supervision de l’ensemble du processus électoral et référendaire ». - Aucune loi n’interdit la construction des alliances stratégiques ou coalitions. Mieux, cette pratique est devenue une coutume avec le temps dans notre pays, comme on peut le voir avec le G20 devenu G20++ en soutien au candidat Biya Paul. Par conséquence, les OSC membres dudit Groupe de Travail signataire de cette déclaration : - Constatent une propension abusive du MINAT à prendre les devants sur des activités relevant de la responsabilité de ELECAM en violation flagrante des lois de la république ; - S’insurgent contre l’instrumentalisation du pouvoir administratif à des fins de nuisance aux engagements politiques des citoyens jouissant de tous leurs droits ; - Appellent le Président du Conseil Electoral à se désolidariser de ces comportements et attitudes qui renforcent la désaffection électorale et la suspicion sur l’organe en charge des élections. - Appellent le Président de la République en exercice à garantir un environnement favorable à la préservation de la paix et la cohésion sociale, en prescrivant à ses collaborateurs une attitude de respect des acteurs impliqués dans le processus électoral et des lois de la République. - Constatent un fort engagement du ministre de l'administration territoriale à défendre légitimement les intérêts de son candidat, suggère au Président de la République de le dessaisir de sa responsabilité administrative et ministérielle, afin que ce dernier se consacre entièrement aux activités de campagne.

.


ree

Cette sortie a été suivie par celle d’un citoyen, Jacques Etoundi, qui demande au MINAT de ne pas d’installer la peur mais de garantir la loi. Et de constater que le contenu de ces différentes communications depuis la convocation du corps électoral laisse transparaître l’inquiétude plutôt que la sérénité des pouvoirs publics. Tout en le rappelant que la Constitution proclame le droit au vote égal et secret, et le Code électoral précise que le dépouillement se fait « en présence des électeurs qui en manifestent le désir, dans la mesure où la salle le permet » (art. 108–112). Jacques Etoundi va souligner que : « Nulle part la loi n’interdit à un citoyen de rester pour veiller à son propre vote. Empêcher cela, c’est trahir la loi et miner la confiance publique ». D’ailleurs, il va rappeler qu’autant pour représenter un parti politique que pour superviser les dépouillements dans les Bureaux de vote, même sans mandat, les électeurs ont le droit de suivre le dépouillement. A cet effet, il va conseiller le MINAT qu’a défaut de donner ou non les accréditations nécessaires, il devrait instruire officiellement aux Forces de Maintien de l’Ordre (FMO) et aux présidents de Bureaux de vote de les laisser des citoyens qui veulent simplement surveiller leur vote de suivre le dépouillement comme le prévoit la loi. « L’autorité se renforce par la transparence, jamais par l’intimidation. Si l’État réprime des citoyens venus exercer un droit légal, il montre que la loi n’est qu’un masque pour l’arbitraire. Mais si vous garantissez ce droit, vous donnez à la République le visage de la confiance », indique Jacques Etoundi. Et de conclure : « Monsieur le Ministre, l’histoire retiendra votre choix : respecter la loi et la dignité du peuple, ou rester le symbole d’un pouvoir gouverné par la peur ».




Mathieu Nathanaël NJOG





Laisser un commentaire et Abonnez-vous .

 
 
 

Commentaires

Noté 0 étoile sur 5.
Pas encore de note

Ajouter une note
  • Facebook
  • Twitter
WhatsApp Image 2023-07-27 at 17.40.26 (1).jpeg
bottom of page